Les habitants du New Jersey savent qu’ils doivent surveiller les tiques. Cet État américain connaît en effet l’une des plus fortes concentrations de la maladie de Lyme des États-Unis. Mais une récente découverte doit les inciter à une encore plus grande vigilance face à ces bestioles…
L’histoire commence en août 2017. Une résidente du New Jersey se rend au département de la Santé du comté de Hunterdon. Elle y dépose des échantillons de tiques, qu’elle a découverts sur son mouton en le tondant. Les employés remarquent alors que les vêtements de la femme sont recouverts de minuscules larves, rapportent le site web d’information américain Business Insider.
Un mouton infecté
Après analyse, les chercheurs découvrent qu’il s’agit de l’Haemaphysalis longicornis, une tique originaire d’Asie de l’Est. L’espèce est invasive et « parthénogénétique », c’est-à-dire que les tiques se reproduisent de manière asexuée, en se clonant elles-mêmes, explique le rapport publié dans le journal médical de l’entomologie de l’université d’Oxford.
Le « patient » infesté, dans le New Jersey, était un mouton islandais, âgé de 12 ans. Si quelques tiques individuelles de cette espèce avaient déjà été capturées dans le passé, c’est la première contamination connue aux États-Unis.
Les chercheurs ont alors examiné l’animal. À peine ont-ils mis les pieds dans le paddock, que les tiques ont recouvert leurs pantalons ! Le mouton, quant à lui, en avait des centaines. Les parasites recouvraient ses oreilles et son visage. Plusieurs lavages de perméthrine (un insecticide) ont été nécessaires pour désinfecter la bête.
En novembre dernier, l’enclos du mouton ne contenait plus aucune tique. Les chercheurs ignorent si la chute des températures (en dessous de zéro) est responsable de leur disparition ou si elles se sont simplement enfouies dans le sol, attendant le printemps.
Un grand mystère
Comment le mouton qui « navait jamais voyagé à lextérieur du pays ni même au sein de l’État », rapporte Business Insider, a-t-il pu attraper ces petites bêtes ? Les chercheurs l’ignorent et s’inquiètent d’une éventuelle propagation. « La possibilité dune contamination par Haemaphysalis longicornis dans le New Jersey suscite de vives inquiétudes, et cette question fait lobjet dune enquête approfondie, ont écrit les scientifiques dans leur rapport. Mais le problème ne sera probablement pas réglé avant le printemps 2018. »
Les tiques d’Asie de l’Est peuvent littéralement drainer les animaux de leur sang. Une morsure de l’une de ces tiques peut propager, chez l’homme, une fièvre hémorragique émergente qui peut être mortelle. Elles sont également connues pour transporter des maladies et des bactéries comme l’Anaplasma, les Ehrlichia, la Borrelia, ainsi une forme de fièvre pourprée des montagnes rocheuses. « Nous recommandons une vigilance continue car même si cette espèce nest pas encore établie aux États-Unis, les hôtes et les habitats appropriés sont communs et largement répandus ici »,déclarent les auteurs du rapport.