mercredi 28 décembre 2016


Tanguys mais le pire c'est qu'ils sont surendettés....
USA :  Les « Tanguy » américains n’ont jamais été aussi nombreux depuis la Grande dépression des années 30
Avons-nous échoué avec cette génération de jeunes adultes en les ayant rendus incapables de s’adapter aux dures réalités de la vie et du monde qui nous entoure ?
Selon le Wall Street Journal, le pourcentage d’Américains ayant entre 18 et 34 ans et vivant actuellement chez leurs parents n’a jamais été aussi élevé depuis 75 ans. Pour l’instant, près de 40% des jeunes adultes américains de cette tranche d’âge vivent encore avec leurs parents, et beaucoup de gens craignent que cela n’ait d’inquiétantes conséquences sur l’avenir de la nation américaine.
Aujourd’hui aux Etats-Unis, plus de 60 millions de personnes vivent dans des ménages où coexistent plusieurs générations, et c’est une bonne chose que d’avoir une famille soudée. Mais à un moment donné, les jeunes adultes doivent quitter le foyer parental et vivre leur vie, mais pour ces millions d’américains, cette prise d’indépendance est retardée voire n’arrive jamais.
 
Il y a beaucoup de facteurs qui entrent en jeu dans ce phénomène. Tout d’abord, l’Amérique manque d’emplois bien rémunérés malgré ce qu’on peut nous expliquer au sujet de cette fameuse « reprise économique ». Des millions de jeunes adultes américains diplômés de l’université découvrent à la sortie qu’il n’y a qu’un nombre très limité d’emplois disponibles à la hauteur de leurs années d’études. Du coup, seul un très petit nombre de ces diplômés parviennent à décrocher les emplois qu’ils souhaitaient, tandis que des millions d’autres n’y parviennent pas.
Normalement, lorsqu’une récession touche à sa fin, le pourcentage de jeunes adultes vivant avec leurs parents commence à rebaisser. Mais cela n’a pas été le cas cette fois-ci. Et c’est bien le contraire qui se produit, puisque le pourcentage de jeunes adultes vivant avec leurs parents a continué d’augmenter
La tendance actuelle va à l’encontre des cycles économiques précédents. Normalement, après un pic lié à une récession, le nombre de jeunes Américains vivant avec leurs parents baissait alors que l’économie repartait.
La conséquence, c’est que la demande de logements est beaucoup plus faible que prévu pour la génération du millénaire, la plus importante dans l’histoire des États-Unis. Le nombre d’adultes de moins de 30 ans a augmenté de 5 millions durant la dernière décennie, tandis que sur la même période, le nombre de ménages de ce groupe d’âge n’a augmenté que de seulement 200.000, selon un centre d’études de la prestigieuse université d’Harvard.
L’autre facteur important tient au fait que les Américains ne se sont jamais mariés aussi tard de leur vie et font moins d’enfants que les générations précédentes.
Autrefois, les gens se mariaient jeunes et se mettaient en ménage aussitôt et ce même si ils n’avaient pas beaucoup d’argent. Mais de nos jours, nous avons des millions de jeunes adultes célibataires qui se satisfont de rester chez leurs parents.
Il semble y avoir un réel manque de confiance en soi chez cette génération de jeunes adultes, et beaucoup les surnomment la « Génération Tanguy ». Au cours des 12 derniers mois, ce terme est devenu tellement commun que le Guardian l’a surnommé « l’insulte 2016 »
Jusqu’à très récemment, qualifier quelqu’un de Tanguy ne se faisait pas sans utiliser le mot « Génération ». Cette expression était généralement utilisée pour décrire, ou insulter, quelqu’un en fin d’adolescence ou ayant une petite vingtaine d’années. Au début du mois de Novembre, le Dictionnaire anglais Collins a ajouté « Génération Tanguy » à sa liste de mots de l’année, à côté d’autres nouveaux termes en vogue tels que « Brexit » et « hygge ». La définition donnée par le dictionnaire Collins est la suivante: « Jeunes adultes des années 2010, considérés comme étant trop susceptibles et ne supportant pas autant la critique que les générations précédentes ». Selon les sources auxquelles vous vous fiez, l’appartenance à la « Génération Tanguy » peut sembler banal aujourd’hui, mais elle peut être aussi considérée comme la génération à qui tout est dû, trop narcissique, et rejetant la critique.
Cette expression est apparue au Royaume-Uni au début de l’année 2016, après que Claire Fox, écrivaine britannique, et présidant un think Tank d’idées l’ait utilisé dans son livre, « I Find That Offensive! » pour s’adresser à une génération de jeunes gens qui selon elle est « susceptible et n’accepte pas la critique ».
Bien entendu, il y a des exceptions. J’ai quelques amis proches qui sont de jeunes adultes de cette tranche d’âge (18 – 34 ans), et qui sont vraiment des gens extraordinaires.
Mais dans l’ensemble, il semble que nous ayons lamentablement échoué avec cette génération. Sans doute parce que nous avons tendance à dorloter nos enfants dès leur plus jeune âge, tout en continuant à les protéger du danger jusqu’à 34 ans et plus alors que nous devrions les laisser gérer seuls les défis auxquels ils doivent faire face afin de s’endurcir et de mûrir.
Un autre facteur qui n’aidera pas beaucoup nos jeunes adultes à s’émanciper et à entrer dans la vie active, ce sont les dizaines de milliers de dollars d’endettement sous lesquelles ils croulent. Selon CNN, environ 70% des jeunes américains diplômés de l’université quitte la FAC avec une importante dette étudiante, et le montant moyen de cette dette est d’environ 28.950 dollars. Rembourser cette dette peut s’avérer extrêmement difficile, voire devenir un frein pour de nombreux jeunes qui essaient simplement d’entrer dans la vie active.
Quand nos lycéens se cherchent un avenir, nous les encourageons vivement à aller dans les meilleurs universités, et nous ne leur disons même pas de se soucier du coût. Nous leur promettons que dès la sortie, ils trouveront beaucoup d’emplois à la hauteur de leurs années d’études et donc bien rémunérés. Du coup, une fois qu’ils obtiennent leur BAC, nous les poussons à s’endetter sans même les alerter des conséquences futures.
Selon un superbe article du Wall Street Journal, pour récupérer son argent, l’État américain ponctionne les retraites des « Baby-boomers » n’ayant toujours pas achevé de rembourser leur prêt étudiant. Donc, lorsque vous vous endettez pour pouvoir vous payer vos études, cela peut littéralement vous hanter pour le reste de votre vie…
 
Le gouvernement a récupéré environ 1,1 milliard de dollars sur les prestations mensuelles (de retraite) de tous les retraités qui ne remboursaient plus leur prêt étudiant depuis 2001, ce qui comprend les 171 millions de dollars de l’an dernier, selon ce qu’a rapporté mardi le « Government Accountability Office » (GAO), l’équivalent de la Cour des comptes en France. les 114.000 bénéficiaires qui ont été les plus impactés durant l’exercice 2015 avaient 50 ans ou plus et reçoivent des prestations d’invalidité, et cela équivaudra à une perte moyenne mensuelle de 140 dollars. 38.000 d’entre eux avaient plus de 64 ans.
Le rapport met en évidence une forte augmentation de baby-boomers partant en retraite avec des prêts étudiants, la plupart de ces personnes âgées avaient emprunté de l’argent dans le cadre de leurs études, mais certains l’avait utilisé pour payer la scolarité de leurs enfants. Dans l’ensemble, l’an dernier, environ sept millions d’Américains âgés de 50 ans et plus étaient redevables d’environ 205 milliards de dollars de prêts étudiants. Sur l’ensemble, environ 33% étaient incapables de rembourser quoi que ce soit, amplifiant ainsi les chances de voir les saisies augmenter à mesure que les baby-boomers prendront leur retraite.
On voir clairement que ce système ne fonctionne pas, et je ne suis pas particulièrement optimiste pour la suite.
Si vous êtes jeune, réfléchissez et faites un choix judicieux avant de vous engager dans des études coûteuses. Après le BAC, beaucoup de jeunes gens s’engagent dans des études sans même réfléchir si cela débouchera sur une perspective de carrière intéressante. Et au lieu de travailler dur pour obtenir leur diplôme en quatre ans, certains décident de rallonger leur période universitaire de cinq ou six ans dans le but de faire la fête autant que possible avant d’entrer dans la vie active.
Le monde dans lequel nous vivons est froid et cruel et si vous commencez dans la vie active en croulant sous les dettes, cela rendra les choses encore plus difficiles qu’elles ne le sont déjà.

Aucun commentaire: