lundi 17 novembre 2014

(bl         finir et à corriger)

Alors, là, je m'adresse aux citoyens américains, "Bougez-vous votre cul pour défendre l'état du Vermont !"

(source : Action.Sumofus.org)


Starbucks : Abandonnez votre bataille juridique contre l'État du Vermont et l'étiquetage alimentaire.
Objectif: 350,000
330,544
Starbucks ne pense pas que vous ayez le droit de savoir ce
qu’il y a dans votre café.
Le géant du café a fait équipe avec Monsanto afin de 
porter plainte contre 
le petit Etat américain du Vermont.
Caché derrière la sombre “Grocery Manufacturers
Association” (association des
fabricants de l’alimentaire), Starbucks tente de faire 
barrage à une législation 
phare qui rend l’étiquetage des OGM obligatoire.
Étonnamment, l’association
prétend que cette loi est une attaque contre la liberté
d’expression des entreprises.
Green Mountain Coffee, une petite marque locale du
Vermont, s’est même jointe
à Starbucks dans ce procès.
Les membres de SumOfUs ont déjà mis la main à la
poche pour soutenir le fonds
de défense juridique de l’Etat du Vermont. Il nous
faut désormais saper la base
de la Grocery Manufacturers Association. Monsanto 
se fiche peut-être de ce 
que l’on pense, mais Starbucks — qui a directement 
affaire avec des 
consommateurs — s’en préoccupe. Si nous arrivons
à générer assez d’attention,
nous pouvons pousser Starbucks à se retirer de l’action
en justice et ensuite mettre
la pression sur d’autres entreprises pour qu’elles
en fassent de même.
Signez la pétition, dites à Starbucks et Green 
Mountain Coffee de se retirer 
de l’action en justice contre l’Etat du Vermont 
et d’arrêter de faire la guerre 
à l’étiquetage alimentaire.
Le Vermont est un petit Etat rural de 600000
habitants. C’est là un combat classique,
à la David et Goliath. Sachant que Starbucks
a été un fervent défenseur des droits
de la communauté LGBT et des travailleurs,
cette association avec la pire entreprise
du monde, Monsanto, est très décevante.
Il y a beaucoup plus en jeu que le simple 
étiquetage des OGMs dans un petit 
Etat américain. Le Vermont est le tout premier
Etat à exiger un étiquetage strict
des OGM. Une douzaine d’autres Etats ont
annoncé qu’ils suivraient le même
chemin — il est primordial de soutenir l’Etat
du Vermont dans cette bataille
afin de s’assurer qu’il sera pris en exemple.
C’est pourquoi Monsanto et ses nouveaux amis
 se battent afin d’enterrer
l’étiquetage des OGMs dans l’Etat du Vermont.
Peu importe que vous soyez pour ou contre les
OGM, les entreprises ne devraient
jamais avoir recours à des procès dans le but de
faire annuler des décisions prises
démocratiquement.
SumOfUs réplique d’ores et déjà — nous avons
aidé l’Etat du Vermont à récolter
250 millions de dollars afin qu’il se défende
contre Monsanto! La prochaine étape
est cruciale et stratégique. Nous devons mettre
la pression sur les membres de la
Grocery Manufacturers Association, l’organisme
pilotant dans l’ombre cette action
en justice.
Faites entendre votre voix. Dites à Starbucks et 
Green Mountain Coffee de se 
retirer du procès contre l’Etat du Vermont."


Et, pour une fois un conseil de livre à lire selon Alternatives Economiques.


Un empoisonnement universel. Comment les produits chimiques 

ont envahi la planète

Un empoisonnement universel. Comment les produits chimiques ont envahi la planète, 
par Fabrice Nicolino
Les liens qui libèrent, 2014, 445 p., 23 euros.

Christian Chavagneux
Alternatives Economiques n° 340 - novembre 2014
IMPRIMER  COMMENTER  ENVOYER envoyer PARTAGER partager TAILLE agrandir reduire définitions du dictionnaire
couverture
Qui sont les vrais fraudeurs
— novembre 2014 —
Après l'industrie du tabac et celle de l'agroalimentaire,
voici un livre qui décrit par le menu, archives et études scientifiques à l'appui, la façon dont l'industrie chimique
mondiale nous empoisonne vraiment la vie. La première
partie rappelle les heures sombres de l'utilisation de la
chimie par les Etats. Quand l'Allemagne mobilise par
exemple Fritz Haber, découvreur de la synthèse de
l'ammoniac, pour inventer de quoi gazer les ennemis
lors de la Première Guerre mondiale. Ce qui ne
l'empêchera pas de recevoir le prix Nobel de chimie
en 1918. Les spécialistes français suivront, et puis
d'autres encore, dont les pratiques serviront la solution
finale avant d'être toujours présentes dans les combats
récents en Irak ou en Syrie.
Toxicité
Mais l'essentiel du livre est consacré à démontrer point après point, étude scientifique
après étude scientifique, les méfaits contemporains des produits chimiques qui nous
entourent. Ils sont présents dans les pesticides (dont la France est malheureusement
la première consommatrice en Europe), dans les micropolluants en plastique que l'on
retrouve quelquefois sur nos plages. On les trouve aussi dans les fameux perturbateurs endocriniens qui s'attaquent à notre équilibre hormonal, dans les phtalates, contre
lesquels seul le Danemark agit de manière conséquente. Autant de cochonneries
présentes dans nos objets du quotidien familial ou professionnel. Et il ne faut pas
oublier la pollution de notre eau et ce que contiennent les murs ou les moquettes
de nos appartements qui peuvent être source d'une forte pollution de notre
air intérieur.
La conclusion tombe : "Les hommes sont des déchets chimiques, des décharges 
ambulantes emplies de produits toxiques." Et les conséquences sont là : pourquoi
autant de maladies explosent-elles depuis une trentaine d'années, des cancers
à l'autisme, de l'obésité à l'infertilité ? Les raisons sont assurément multiples,
mais Fabrice Nicolino démontre que notre intoxication chimique n'y est pas
étrangère. En s'appuyant toujours sur des travaux scientifiques dont la
masse s'accumule.
Conflits d'intérêts
Malheureusement, les pouvoirs publics sont en retrait : ils ne se donnent
pas les moyens de s'informer et, quand ils les ont, les conflits d'intérêts
des experts mobilisés bloquent les avancées réglementaires. A ce sujet,
le chapitre consacré à l'Agence européenne de sécurité des aliments en
fait la démonstration. L'Europe pourrait s'enorgueillir, avec sa loi Reach,
de forcer les industriels de la chimie à prouver l'innocuité de leurs produits 
avant de pouvoir les utiliser. Fausse joie répond Nicolino : la loi porte sur 
30 000 substances alors qu'il en existe 90 millions dans le monde, dont 
35 millions sont commercialisées. Reach a été le moyen pour l'industrie 
chimique de se blanchir politiquement. Pendant ce temps-là, elle investit 
dans la nanochimie.
Le résultat de tout cela est que si l'espérance de vie de l'humanité
augmente, celle de l'espérance de vie en bonne santé diminue dans certains
pays. Les vieux d'aujourd'hui ont grandi dans un environnement plus sain,
mais qu'en sera-t-il des générations postérieures aux années 1950, celles
qui ont vu la production mondiale de produits chimiques passer de 1 million
à 500 millions de tonnes ? Après le nucléaire et le réchauffement climatique,
l'humanité a peut-être inventé un autre moyen de s'autodétruire.
Un empoisonnement universel. Comment les produits chimiques ont envahi 
la planète, 
par Fabrice Nicolino
Les liens qui libèrent, 2014, 445 p., 23 euros.

Bon, à part cela, un mot sut l'Ukraine. Le gouvernement de Kiev est revenu sur la promesses d'autonomie faite aux russophones de l'est, en ne passant pas la proposition d'autonomie en texte de loi, en supprimant toutes les administrations et en se déclarant prêt à la guerre totale, même avec la Russie.
Tout le monde sait que l'armée ukrainienne ne tiendrait pas deux jours et encore devant les russes. Alors, quel est l'objectif, en sachant parfaitement que c'est le Pentagone américain qui est derrière la décision ukrainienne.
Le système s'effondre, ils veulent la troisième guerre mondiale, donc, nucléaire ?
Ils s'imaginent qu'ils vont finir par plier Poutine qui va aller se cacher comme un gosse apeuré dans un placard ?
Si, cela était le peuple russe survivrait parce que moins concentré et plus étalé dans l'espace, pas le peuple américain.
De toute façon, débrouillez-vous entre-vous, mais, laissez-moi quitter la France pour retourner dans les îles du Pacifique avant de foutre votre bazar.
Dire que cet imbécile d'hollande était au courant en Australie et qu'il se couche devant les américains comme une merde,  c'est pitoyable !

(source : Agence Info Libre)

L’Ukraine « préparée à un scénario de guerre totale », selon son président

Mots-clés : 
Petro Porochenko au CoE 26 juin 2014
Le président ukrainien Petro Porochenko a déclaré que son pays était « préparé à un scénario de guerre totale », mais a dit préférer une solution pacifique au conflit, dans un entretien au quotidien allemand Bild à paraître lundi.
« L’Ukraine a mis en oeuvre tout ce qui avait été annoncé concernant l’accord de paix, nous sommes prêts aux compromis et nous croyons que le conflit ne peut pas être réglé militairement. La Russie au contraire promet une chose et fait exactement le contraire le lendemain », a dénoncé le président ukrainien, selon un extrait de son interview diffusé à l’avance dimanche.
« Nous ne voulons pas la guerre, nous voulons la paix et nous nous battons pour les valeurs européennes. Mais la Russie ne respecte aucun accord », a-t-il renchéri.
« Je n’ai pas peur d’une guerre avec les troupes russes et nous nous sommes préparés à un scénario de guerre totale », répond-il lorsque que le journal l’interroge sur une guerre avec la Russie.
Laura Smith a ajouté 8 nouvelles photos — avec Aleksey Kulakov.
Et, une opinion sur l'Ukraine.

(source : le Monde Diplomatique)

Poursuivre la révolution ou combattre le séparatisme ?

Dilemme pour les miliciens ukrainiens

Le 18 août dernier, le président ukrainien Petro Porochenko appelait l’armée et les bataillons de volontaires progouvernementaux à se regrouper pour encercler les bastions insurgés prorusses dans l’est du pays. Depuis le début du printemps, l’offensive de Kiev a fait plus de deux mille morts. Jouant sur la fibre patriotique, le gouvernement cherche à canaliser les contestataires de cet hiver en les enrôlant pour le front du Donbass.
par Hélène Richard, septembre 2014
« Le chaos commence lorsque chacun croit pouvoir interpréter la loi comme il l’entend. » Le ton policé du procureur, un colosse de cent cinquante kilos, masque mal la tension qui règne, ce 25 juillet 2014, à Khmelnitski, ville moyenne de deux cent soixante mille habitants au cœur de l’Ukraine occidentale. Une secrétaire vient prier la vingtaine de jeunes hommes en combinaison noire et rangers, matraque à la ceinture, de patienter pendant que le procureur reçoit leurs chefs, MM. Iouri Loutsiouk et Ivan Kouchnire.
« Nous sommes une organisation enregistrée, plaide M. Kouchnire.Nous tenons à respecter la loi. Nous refusons la violence. Pour l’instant, vous pouvez parler avec des gens comme nous, des entrepreneurs ; mais bientôt, si ça continue, vous aurez une révolution prolétarienne. »En exposant leurs doléances, ces deux chefs d’entreprise, à la tête d’une milice, soufflent le chaud et le froid. Un greffier à lunettes, flottant dans un costume trop large, note sans relever la tête.
Il y a d’abord ces affaires pénales fabriquées contre des membres de leur groupe : il faut y mettre un terme. Puis M. Kouchnire prend de la hauteur. Il mentionne l’article 5 de la Constitution ukrainienne, qui garantit le « droit du peuple à l’exercice direct du pouvoir », et se réfère à l’article 143, qui reconnaît aux citoyens le droit de gérer les finances publiques locales. Pour conclure : « Les fonctionnaires locaux doivent être élus par les citoyens. » Aux yeux de ces deux patrons, l’Etat ukrainien est corrompu en son cœur même. Il convient tout simplement de se passer de lui. Le procureur n’est pas convaincu.

Patrons armés et « révolutionnaires »

MM. Loutsiouk, Kouchnire et leurs hommes nagent à contre-courant. Depuis mars dernier, la pression exercée par la population sur les institutions ukrainiennes a baissé. Discréditées par la corruption endémique et la répression des manifestations durant l’hiver 2013-2014, elles ont affronté jusqu’au printemps un vaste mouvement réclamant l’instauration de l’Etat de droit et l’autonomie locale. Mais, avec l’ouverture du « front de l’Est », la priorité est désormais de défendre l’intégrité nationale contre l’ennemi extérieur qui menace les frontières — la Russie — et contre la « cinquième colonne » séparatiste. Toute entreprise de déstabilisation des autorités s’assimile donc à une trahison de la patrie, à une complicité objective avec les groupes armés séparatistes prorusses qui, de Lougansk ou de Donetsk, cherchent à reproduire le précédent de la Crimée.
Ces deux « révolutionnaires » — ils ne craignent pas le qualificatif — militent pour une démocratie directe d’un genre particulier. Ils appartiennent à la couche des dirigeants d’entreprise qui ne s’accommodent plus d’un système de corruption devenu trop gourmand. Vétéran de la guerre d’Afghanistan, qui lui a laissé une démarche boiteuse, M. Kouchnire possède une exploitation agricole de dix mille hectares ; M. Loutsiouk, une entreprise de construction. « Sous Ianoukovitch (1), tonne le second, la corruption a atteint des niveaux insupportables. Avant lui, 2 à 4 % de mon chiffre d’affaires partaient dans les pots-de-vin. Aujourd’hui, c’est 15 %. Ça fait maintenant deux ans que mon entreprise perd de l’argent. »
Son engagement politique ne date pas d’hier. Il a participé à la « révolution orange » en 2004, en manifestant à Maïdan, la place de l’Indépendance de Kiev, pour contester la première élection de M. Viktor Ianoukovitch. Par la suite, il a rejoint une association culturelle cosaque qui mêle retour à l’authenticité de la nature et culte viril du maniement des armes. Ses camarades et lui prétendent ressusciter l’esprit de liberté et d’égalité des Zaporogues, cette communauté guerrière qui a résisté aux différentes puissances (Pologne, Russie, Empire ottoman) venues conquérir l’Ukraine.
Le binôme anime la milice d’autodéfense populaire. Ou plutôt ce qu’il en reste. La trentaine d’hommes qu’il rémunère dans le cadre d’une société de sécurité ressemblent davantage à une garde rapprochée qu’au bras armé d’une révolution. Ce groupe a émergé à l’issue des manifestations du 23 janvier 2014, quand Khmelnitski, comme d’autres villes de l’ouest de l’Ukraine, s’est solidarisée avec les protestataires de Maïdan, qui comptaient leurs premiers morts.
Quelques semaines plus tard, le 19 février, alors que les affrontements avec la police s’étaient soldés par quatre-vingts morts chez les manifestants et vingt dans les rangs des forces de l’ordre, un grand rassemblement a empêché les renforts des troupes d’élite Alfa de rejoindre Kiev. Retranchés dans un bâtiment, les services de sécurité (SBU) ont ouvert le feu, tuant une femme et blessant six personnes. Sous la contrainte de la milice d’autodéfense, le chef local du SBU a dû s’agenouiller et demander pardon à la foule. Le premier commandant de la milice, un membre du parti ultranationaliste Svoboda, a rapidement été écarté par la base. « On a compris qu’il ne roulait que pour Svoboda,se souvient M. Loutsiouk. Il demandait systématiquement l’aval du député [Igor] Sabyi pour nos actions. »
Après le déploiement en Crimée, le 27 février 2014, de soldats russes masqués, prélude au rattachement de la région à Moscou, la raison patriotique a fait rentrer dans le rang ceux qui, à Kiev ou ailleurs en Ukraine, étaient tentés par la révolution permanente. A Khmelnitski, des membres de la milice d’autodéfense travaillent désormais avec la police, au grand dam de MM. Loutsiouk et Kouchnire. Du coup, tous deux ont pris la tête d’une milice sécessionniste qui entend « abattre le système » et poursuivent leurs descentes musclées dans les administrations de la ville.
Malgré le reflux des manifestations, M. Loutsiouk y croit encore : « En cinq minutes, on peut mobiliser vingt personnes ; en une demi-journée, cent personnes. Si on a une semaine, mille, voire plus », affirme-t-il. Pourtant, en cette fin juillet, les rues se sont vidées. Les esprits sont tournés vers l’est. Devant les portraits délavés de la « centurie céleste » — les héros tombés à Maïdan — affichés sur la place centrale, un couple assis sous un chapiteau garde une urne à moitié remplie de billets : la collecte en faveur des volontaires partis combattre les séparatistes dans le Donbass. Le 23 juillet, le président ukrainien Petro Porochenko, élu en juin, a décrété la troisième vague de mobilisation. « La commission est passée chez moi, raconte sans grand enthousiasme un chauffeur de taxi. On parle de mille personnes à mobiliser dans toute la ville. »
Dissoute en 2000 par l’ancien président Leonid Koutchma, la garde nationale a été restaurée le 13 mars 2014 afin de réorienter l’énergie protestataire, jusqu’ici dirigée contre les autorités, vers la lutte contre le « séparatisme ». Cette institution rassemble des élèves en formation dans les académies militaires et des volontaires des services d’ordre paramilitarisés issus des manifestations de cet hiver. Son rôle : défendre l’intégrité territoriale et prévenir les tentatives de subversion de l’Etat. Concrètement, les gardes protègent des lieux et des bâtiments stratégiques ou sécurisent les villes reprises par l’armée. Les centres de recrutement se sont remplis à mesure que les barricades étaient désertées. A Kiev, une poignée de manifestants ont continué d’occuper la place de l’Indépendance, prêts à se retourner contre le nouveau pouvoir si celui-ci trahissait les espoirs de Maïdan.
S’il vivait dans la capitale, M. Loutsiouk serait de ceux-là. « La guerre,peste-t-il, c’est une manière d’envoyer à l’abattoir les patriotes qui se battent dans chaque ville pour que la révolution aille jusqu’au bout. »Tout autant que le précédent gouvernement, le pouvoir issu de la révolte de l’hiver se méfie de la concentration d’armes à un jet de pierre des ministères et des palais. Le 20 mars 2014, au lendemain de l’élection présidentielle, M. Nikolaï Velitchkovitch, l’adjoint du ministre de l’intérieur, déclarait déjà : « Ceux qui veulent retrouver la stabilité, ceux qui veulent contribuer au renforcement des troupes ukrainiennes, ceux-là peuvent entrer dans la garde nationale : une manière pour eux de se réaliser. Nous devons comprendre que l’atamanchtchina a toujours détruit l’Etat. »
Le mot ataman (« chef cosaque ») condense l’esprit cosaque qui contribue au réveil identitaire ukrainien en prônant l’auto-organisation ; le suffixe chtchina lui confère un sens péjoratif. Pourtant, à Khmelnitski, les symboles cosaques donnent leur coloration à la mobilisation militaire. Le bataillon de volontaires de la ville s’appelle Bogdan, du prénom du chef cosaque Bogdan Khmelnitski, éponyme de la cité. Il a conduit en 1648 l’insurrection contre la domination polonaise — une révolte entachée de nombreux pogroms. De la rébellion naquit le premier hetmanat (Etat) cosaque, qui reste, dans la mémoire officielle, le premier pas vers l’indépendance. L’effigie de Bogdan, élevé au rang de héros national, orne les billets de 5 hryvnias.

L’esprit cosaque contre l’Etat

L’Union soviétique ne l’avait pas omis dans son panthéon. Préfigurant l’amitié des peuples slaves, l’Etat cosaque né de cette rébellion signait en 1654 le traité de Pereïaslav, scellant l’alliance avec la Moscovie : une trahison indélébile pour certains nationalistes. En 1954, année du tricentenaire du traité, le dirigeant de l’URSS Nikita Khrouchtchev offrait la Crimée à la République soviétique d’Ukraine, et la ville de Proskourov était rebaptisée Khmelnitski. Héros ambigu, à la tête d’un Etat ukrainien retombant sous la coupe de la Russie, Bogdan Khmelnitski resurgit pour signifier que, en ces heures de péril national, le patriotisme de ceux qui continuent à faire le siège des administrations est devenu suspect.
La garde nationale devait désarmer en douceur le mouvement de Maïdan en pariant sur la marginalisation des récalcitrants. Déplorant la saleté et la délinquance qui sévissent dans les tentes de Maïdan, le nouveau gouvernement a finalement agité l’hypothèse d’une infiltration russe. « La concentration d’individus non identifiés sur la place principale du pays est un projet du FSB [les services de sécurité russes]et de partis marginaux qui appartiennent au passé », a déclaré le 13 juillet le ministre de l’intérieur Arsen Avakov sur la chaîne TSN. Après de vifs affrontements, le 7 août 2014, entre occupants et forces de l’ordre, les barricades ont été démontées. Face au dernier carré, le gouvernement a envoyé la garde nationale renforcer les effectifs de la police.
Le retour à l’ordre à la faveur du sursaut patriotique est pourtant loin d’être assuré. Les piliers institutionnels et économiques de l’Etat ukrainien sont fissurés. Le premier ministre Arseni Iatseniouk a laissé entendre que les finances de l’Etat ne permettaient pas de financer l’opération « antiterroriste » : « Notre gouvernement n’a pas de réponses aux questions “Avec quoi payer demain les salaires ?”, “Comment faire le plein de blindés et financer l’armée ?” », a-t-il lancé à la Rada, le Parlement ukrainien, le 24 juillet.

Un impôt de guerre spécial

Adopté à la mi-avril, le plan de sauvetage économique, combinant les efforts de l’Union européenne, de la Banque mondiale, des Etats-Unis et du Fonds monétaire international (FMI), prévoit une aide totale de 30 milliards de dollars (prêts et dons), conditionnée à des réformes structurelles et versée sur plusieurs années (2). En contrepartie, le FMI a exigé la réduction des subventions au secteur énergétique. Cette mesure, combinée à la hausse des tarifs du gaz russe livré à l’Ukraine, a été durement ressentie par les ménages : + 63 % pour le gaz naturel, + 11 % pour l’électricité, + 40 % pour le chauffage.
Pour débloquer la seconde tranche des 17 milliards de dollars du FMI, le projet de budget prévoit des mesures d’économie équivalant à 1 % du produit intérieur brut (PIB), dans un contexte de récession (— 6,5 % fin 2014). L’impôt de guerre spécial (1,5 % de la masse salariale des entreprises) et l’annonce par le premier ministre d’un « plan de privatisations sans précédent depuis vingt ans » ne suffiront pas. Grevé par l’explosion des dépenses militaires, le nouveau budget rognera sur les salaires des fonctionnaires, les allocations de chômage et les pensions d’invalidité. Pour l’heure, le déficit reste financé par la planche à billets, provoquant l’affaiblissement spectaculaire de la hryvnia et du système bancaire.
Déjà fragilisé sur le plan économique, l’Etat voit son monopole de la force publique également menacé. La garde nationale n’a pas réussi à absorber tous les contestataires. Elle attend l’aide en formateurs et en armes promise pour 2015 par M. Barack Obama. En mai, les opérations militaires ont semblé confuses en raison de l’action autonome de bataillons de volontaires, dont les plus célèbres sont financés par Igor Kolomoïsky, un oligarque de la région de Dniepropetrovsk. Les ministères de l’intérieur et de la défense sont cependant parvenus ensuite à coordonner l’action des bataillons. Provisoirement...
Le 11 août, le porte-parole de l’armée a annoncé la « phase finale de la libération de Donetsk ». La concentration de troupes russes à la frontière faisait planer la menace d’une escalade militaire, alors que le bilan humain du « front de l’Est » avait largement dépassé celui de Maïdan. Selon l’Organisation des Nations unies (ONU), entre le début de l’opération « antiterroriste », à la mi-avril, et le 10 août, plus de deux mille quatre-vingts personnes — civils, soldats et membres des groupes armés — sont mortes. Plusieurs centaines de milliers de personnes ont quitté leur domicile, déplacées à l’intérieur du pays ou réfugiées en Russie.
Même M. Loutsiouk est parfois tenté d’« en finir au plus vite avec le front de l’Est ». Oubliant son premier jugement hostile à la guerre, il se dit prêt à rejoindre avec ses hommes le bataillon Bogdan.
Hélène Richard
Et, les conséquences des choix de l'occident, la disparition des chrétiens d'orient !
Tout ça, disons-le aussi, pour des histoires de fric, de pipeline entre autre.

(source : Valeurs Actuelles)

MONDE

Lundi 17 Novembre 2014 à 17:58 (mis à jour le 17/11/2014 à 17:58)

Chrétiens d'Orient: retour à Maaloula, village libéré



Devant une petite statue de la Vierge, qelques-uns des jeunes défenseurs du village, dans le cloître de la Saint-Serge. Photo © Charlotte d'Ornellas
Chrétiens d’Orient. Tenue par les djihadistes pendant sept mois, cette petite cité chrétienne de Syrie a été libérée au printemps. Elle reprend doucement vie, entre espoir et inquiétude. Reportage.
On entre à Maaloula par une porte massive qui garde encore la trace de la violente attaque suicide du 4 septembre 2013 : huit soldats syriens avaient été tués. Cette ville chrétienne de 1 500 habitants avait alors basculé dans l’horreur. Un an plus tard, les maisons brûlées ou détruites rappellent la tragédie. Le village semble désert mais reprend vie. À peine 300 personnes sont revenues y habiter. On recommence à entendre parler l’araméen — la langue du Christ — dans la rue.
Le père Toufic vit encore à Damas. Réfugié au service des réfugiés, il hésite à revenir. Ce curé grec catholique partage le ministère chrétien du village avec un prêtre orthodoxe : « Ce n’est pas la peur mais la prudence qui me retient. Les terroristes ne sont pas loin. Je sais que, si je rentre, mes fidèles suivront. Je ne peux prendre ce risque. » Il habite une maison prêtée par l’ordre salvatorien auquel il appartient. La maison abrite aussi neuf familles de Maaloula, dont celles de victimes assassinées le 4 septembre.
Marie, la soixantaine, offre du thé. Elle est revenue quelques jours après la libération. La France est pour elle« la tendre mère » des chrétiens d’Orient : « Nous avons beaucoup plus de mal à le dire ces temps-ci. » Au premier étage d’une maison restée debout malgré la chute du balcon, elle passe son temps à déblayer les dégâts. À l’entrée, un tag à la gloire du chef d’une brigade locale n’a pas disparu. Dans le salon, une tache sur la peinture : « Il y avait là un tableau de la Cène. Ils ont dû le détruire. »
Au pied de l’escalier, Saba, 45 ans, tient une petite épicerie. Il a combattu en septembre, puis le 14 avril, pour libérer la ville. « Quelques jours plus tard je rouvrais cette épicerie. Nous continuons à vivre. » Il montre les traces des islamistes : les murs sont recouverts de suie. La réserve a été pillée mais le pire semble passé. Saba en veut aux Occidentaux : « Cela fait deux mille ans que saint Paul a quitté Damas pour vous apporter le message du Christ et vous faire sortir des ténèbres. Pour nous remercier, vous nous envoyez des terroristes au nom de la démocratie et de la liberté. Si elles impliquent la destruction de nos églises, nous n’en voulons pas ! » Il désigne des bénévoles de l’association française SOS Chrétiens d’Orient, venus financer la reconstruction d’une église :« Merci d’être venus nous aider à reconstruire plutôt qu’à partir. » Il offre une bouteille d’arak, cet alcool anisé dont raffole l’Orient chrétien."

Désolé, j'arrête, mon blog part en frite !

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