vendredi 3 décembre 2021

 (Pourquoi sauver des gens de la main droite pendant que la main gauche veut supprimer la moitié de la population mondiale ? note de rené)


Découverte d’un composé capable de désactiver le gène responsable des métastases des principaux cancers

Claire Manière·1 décembre 2021  Trust my Science


En 2004, une équipe de chercheurs de l’université de Princeton avait identifié un gène impliqué dans le cancer du sein métastatique : la métadhérine, ou MTDH. En focalisant leurs recherches sur ce seul gène dans le cadre de deux nouvelles études, ces scientifiques américains sont parvenus à le neutraliser afin d’empêcher le développement des cellules cancéreuses.

Le cancer métastatique désigne l’apparition de cellules cancéreuses à un autre endroit de l’organisme que la tumeur initiale. C’est l’un des principaux centres d’intérêt des chercheurs, puisqu’il s’agit de la première cause de mortalité due à cette maladie. « Le cancer du sein métastatique cause plus de 40 000 décès chaque année aux États-Unis, et les patientes ne répondent pas bien aux traitements standard, tels que les chimiothérapies, les thérapies ciblées et les immunothérapies », explique Minhong Shen, membre de l’équipe de Princeton à l’origine de la nouvelle découverte.

En effet, si la chirurgie ou la chimiothérapie peuvent être efficaces pour éliminer une tumeur initiale, les cellules qui se sont détachées — à l’origine des métastases — peuvent discrètement se frayer un chemin dans l’organisme et donner naissance à de nouvelles tumeurs, des mois voire des années plus tard.

Les chercheurs de l’université de Princeton qui travaillent dans ce domaine tirent un fil particulier depuis plus de 15 ans, en se concentrant sur un seul gène qui joue un rôle central dans la capacité de la plupart des grands cancers à former des métastases : la métadhérine (MTDH). Découvert lors d’une recherche de 2004, Yibin Kang et son équipe ont ensuite montré que ce gène était amplifié et produisait des niveaux anormalement élevés de protéines MTDH dans environ un tiers des tumeurs du sein, et qu’il jouait un rôle central dans le processus de métastase et dans la résistance de ces tumeurs à la chimiothérapie.

Les scientifiques expliquent que la MTDH participe au développement du cancer de deux manières principales : en aidant les tumeurs à supporter le stress de la chimiothérapie, et en réduisant au silence l’alarme que les organes déclenchent normalement lorsqu’une tumeur les envahit.

Complexe MTDH-SND1 : cible médicamenteuse contre les métastases

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« Dans la plupart des principaux cancers humains, ce gène est essentiel à la progression du cancer, mais il ne semble pas important pour le développement normal », éclaircit Yibin Kang. « Dans les tissus normaux, les cellules saines ne sont généralement pas soumises à un stress ou ne présentent pas de signaux pouvant être reconnus comme étrangers par le système immunitaire, c’est pourquoi MTDH n’est pas essentiel et constitue une excellente cible médicamenteuse ». Ainsi, lors de recherches ultérieures, des souris ne présentant pas le gène MTDH se sont développées normalement, et celles qui ont eu un cancer du sein ont présenté beaucoup moins de tumeurs supplémentaires sans ce gène. Plus important encore, les tumeurs qui se sont formées n’ont pas engendré de métastases chez ces mêmes souris.

Pour neutraliser l’effet métastatique du gène, les chercheurs ont analysé sa structure cristalline ainsi que son mode d’action. Leurs expériences ont montré que la MTDH dépendait d’une autre protéine appelée SND1, avec laquelle elle formait un complexe. En s’imbriquant avec SND1, MTDH empêche le système immunitaire de reconnaître les signaux de danger normalement générés par les cellules cancéreuses, et l’empêche donc de les attaquer. Le composé nouvellement trouvé permettrait alors de réactiver le système d’alarme de l’organisme.

Les chercheurs s’efforcent maintenant d’affiner le composé, dans l’espoir d’améliorer son efficacité à perturber la connexion entre MTDH et SND1 et de réduire le dosage nécessaire. Ils espèrent être prêts pour des essais cliniques sur des patients humains d’ici deux à trois ans.

Sources : Nature Cancer

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