Depuis la reprise quasi-totale de Soueïda et la marche victorieuse de l’armée syrienne et de ses alliés vers la base US à Al-Tanf, les Américains se sentent bien menacés. La visite inopinée la semaine dernière du général Votel, commandant en chef du CentCom, à Al-Tanf visait à parer à cet état de faits. Pour les stratèges américains, il est hors de question de laisser l’armée syrienne et ses alliés reprendre le contrôle de la richissime province de Deir ez-Zor où l’Amérique entend s’installer définitivement, quitte à couper tout contact entre l’Irak et la Syrie d’une part et à créer un État kurde de l’autre. Mais Washington peut-il aller si vite en besogne?
Bien sûr que non : il faudrait d’abord se faire rallier par la Turquie qui, kurdo-incompatible, ne veut plus entendre parler des FDS. D’où, la désormais stratégie apparemment « dé-kurdisée » de Washington qui cherche à remplacer les Kurdes, fût-ce au prix de leur sang, par les terroristes de Daech. Ces terroristes ont pour mission ensuite d’investir les régions contrôlées par les FDS, quitte à franchir les frontières et à s’attaquer aux forces de Mobilisation populaire.
Qasim Al Araji. ©Wikipédia
Qasim Al Araji. ©Wikipédia
Mais pour avoir été une première fois en 2014 victime de ce jeu américain, les Irakiens savent comment le contrer. Le ministre irakien de l’intérieur Qasim Al-Araji remet d’ailleurs en doute le bien-fondé d’une offensive daechiste contre les Forces démocratiques syriennes (FDS) qui les aurait poussés à se replier. Il met en garde contre un plan US visant à préparer de la sorte le retour de Daech dans l’est de Deir ez-Zor, non loin de la frontière avec l’Irak.
Le quartier général des opérations des Hachd al-Chaabi a lancé lundi 29 octobre un état d’alerte mobilisant tous leurs combattants à la frontière avec la Syrie pour prévoir tout éventuel assaut des terroristes de Daech pilotés par les officiers américains. Les avions irakiens ont largué des tracts appelant les populations à être vigilantes. L’alerte fait suite à la prise aux FDS de plusieurs localités par le groupe terroriste Daech, localités situées à proximité de la frontière irako-syrienne, annonce un communiqué publié par le média irakien al-Maalouma.
Les Hachd al-Chaabi ont envoyé samedi dernier du renfort à la frontière entre l’Irak et la Syrie après que Daech a repris aux Kurdes syriens les zones qu’ils contrôlaient. Daech progresse dans l’est de la Syrie avec l’aide de la coalition américaine car les États-Unis souhaitent y maintenir le terrorisme en vue de justifier la poursuite de sa présence.