Lorsqu’en mars dernier, la Turquie a occupé Afrin à l’aide des terroristes de « Bouclier de l’Euphrate », elle n’aurait pas imaginé qu’un jour elle se verrait obligée de recourir à une « autophagie », de peur de protestations de la population locale.
Après 70 jours de lourds affrontements dans le nord-ouest de la province d’Alep, les forces de l’armée turque et les éléments terroristes connus sous le nom des forces de « Bouclier de l’Euphrate » ont réussi en mars dernier à occuper la région et la ville d’Afrin.
Pendant les tout premiers jours de l’occupation d’Afrin, les éléments terroristes du Bouclier de l’Euphrate se sont déployés dans différentes régions de la ville pour en assurer le contrôle, mais peu de temps après, des différends entre groupes terroristes se sont déclarés.
Le pillage de toute une ville n’était pas une chose à laquelle les terroristes pouvaient facilement renoncer. Les disputes entre les terroristes pour s’emparer des biens des habitants d’Afrin sont rapidement passées à une phase beaucoup plus sérieuse, marquée par des échanges de tirs.
Maintenant, des sources sur le terrain disent que la corruption, la vulgarisation de la drogue et l’enlèvement d’enfants et de femmes par les terroristes sont devenus monnaie courante à Afrin, à un tel point que l’armée turque pense à trouver une solution à la crise.
Les éléments des groupes terroristes al-Hamza et al-Amshat pénètrent de force dans les maisons et pillent l’or, l’argent et les objets précieux des gens. Ils ripostent à la moindre protestation en tirant à balles réelles, ajoutent les rapports en provenance d’Afrin.
Les forces de l’armée turque et les terroristes de l’ASL (Armée syrienne libre) ont bloqué toutes les voies de communication conduisant à Afrin pour empêcher les forces utilisées dans l’opération Bouclier de l’Euphrate de s’enfuir, tandis que les habitants locaux restent dans leurs maisons pour rester à l’abri des affrontements.
Les rapports disent aussi que l’unité balistique de l’armée turque a frappé les positions et un lieu de rassemblement du groupe terroriste connu sous le nom de « Shuhada al-Sharqiya » dans un bâtiment au centre-ville d’Afrin, tuant 15 des terroristes.
Les éléments des groupes terroristes Jaych Ossoud al-Charkiya, al-Hamza et Ossoud du nord ont le plus contribué à attiser l’insécurité, le pillage et la corruption dans les villes de Jerablus et d’al-Bab dans le nord-est de la province d’Alep.
Cette question est devenue une source d’inquiétude pour les forces occupantes turques dans des zones du nord de la province d’Alep.
La Turquie craint que les habitants des villes du nord-est de la province d’Alep, exaspérés des crimes des terroristes soutenus par Ankara, ne recourent à de vastes contestations de rue. Ils ont toutes les raisons de tenir la Turquie pour responsable de tous les problèmes ayant rendu leur quotidien pénible et compliqué.
Photo: Des terroristes soutenus par la Turquie sur les collines de Barsaya, qui surplombent à la fois la ville syrienne d’Azaz et la ville frontalière turque de Kilis, le 24 janvier 2018. ©AFP