Gilets jaunes : la révolte de la France périphérique contre Macron
Quel choc de voir la mobilisation de samedi, partout en France, beaucoup de personnes, peu engagées en politique, bloquer les routes et faire des opérations escargots, dans une forme de mai 1968 à l’envers d’un point de vue idéologique. Bien sûr, il y a eu des violences inacceptables, mais cela ne doit pas cacher la forêt d’une colère légitime et d’un affaiblissement spectaculaire du pouvoir.
Un point de rupture dans le mandat ?
Cette mobilisation n’est pas à prendre à la légère car, outre le fait d’être spontanée, elle est l’expression d’un véritable ras-le bol de la France périphérique théorisée par Guilluy, rejetée des centres villes des grandes métropoles, souvent contraintes de faire des dizaines de kilomètres par jour pour aller au travail et véhiculer sa famille. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est l’addition de la hausse des taxes sur le carburant à l’augmentation du prix du baril, qui a fait progresser le prix du gazole de 50% en trois ans ! Derrière les moyennes myopes, il y a la vraie situation de millions de Français contraints de dépenser 15 à 25% de leur maigre salaire en essence, qui n’en peuvent plus.
Sourds à ces difficultés, une partie des média et des élites se sont recroquevillées dans une forme de racisme social aussi violent que vulgaire et fermé, tel ce journaliste du Nouvel Obs, affirmant « gilets jaunes, idées courtes » ou cet intervenant de Slate, « gilets jaunes : le retour du français moyen, très moyen ». Qu’elle est ouverte et généreuse cette pseudo gauche qui crache sur les gens qui expriment leur douleur, surtout quand cela est probablement fait depuis l’intérieur d’un périphérique parisien, où la voiture devient de plus en plus rare et inutile. Pas étonnant, comme le note Marianne, que les gilets jaunes expriment une gigantesque défiance envers ces médias, parfois aussi méprisants.
Face à cette colère, le gouvernement a lâché quelques mesurettes. Comme d’habitude, le président de la République a démontré son insensibilité et sa superficialité en lâchant que « l’addition des colères ne fait pas un projet ». Mais ce n’est pas un projet dont il est question ici, c’est l’expression d’un ras-le-bol d’une France abandonnée depuis des décennies, qui voit son pouvoir d’achat baisser fortement malgré les statistiques dont se vantent le gouvernement, et d’autant plus choquée par les hausses de taxes sur l’essence que Macron avait débuté son mandat par un déluge de cadeaux pour les riches. Le discours du gouvernement en devient en réaction totalement inaudible.
Certains pourraient y voir une forme de ras-le-bol fiscal droitier, ferment de nouvelles coupes de dépenses publiques, comme cela s’était passé sous la présidence précédente, et sur lequel la droite, mais aussi la majorité actuelle pourraient tenter de surfer, comme le Premier ministre a cherché à le faire dimanche soir. Mais j’espère qu’il y a davantage un refus de l’injustice fiscal crasse des dernières années, avec les impôts des plus riches et des entreprises toujours en baisse, compensés de facto par tous les autres. Il n’est pas acceptable d’accepter une telle coupe dans son pouvoir d’achat avec tant de désertions fiscales ou de milliards qui ont été offerts aux plus riches et aux multinationales.
Dans un bon éditorial dans Marianne, Natacha Polony a raison de faire un lien avec « cette fracture sociale qui ne cesse de se creuser, même si les amortissements du système social français limitent la montée des inégalités ». Merci à Christophe Guilluy d’avoir alerté sur la situation de cette France, come il le rappelle au Figaro, et tout mon soutien à l’action pacifique de l’immense majorité des gilets jaunes.
(La France se révolte et les maître du président macron, rothschild, blacrock, jp morgan, le poussent à aller pus vite dans les réformes afin que nous ressemblions à la société américaine de type pays sous développés. note de rené)
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