Traces de néonicotinoïdes dans 10% d’aliments végétaux d’après l’ONG Générations Futures (France)
source : Good Planet.com
Paris (AFP) – Plus de 10% d’échantillons d’aliments d’origine végétale contrôlés en 2017 présentaient des traces de résidus de néonicotinoïdes, ces insecticides « tueurs d’abeilles » controversés que le gouvernement veut réintroduire temporairement, a dénoncé vendredi une ONG.
Pour ce constat, l’ONG Générations futures, spécialisée dans la lutte contre l’usage des produits chimiques en agriculture, a passé au crible les résultats publics des contrôles effectués par la Direction générale de la répression des fraudes (DGCCRF) sur les résidus (donc en dessous des normes autorisées) de pesticides dans les aliments d’origine végétale.
Sur 4.598 échantillons non-bios examinés, 491 – soit 10,68% – présentaient des traces de néonicotinoïdes. Et parmi ces derniers, 140 (soit 28,5%) contenaient la trace de plusieurs de ces produits.
Principalement concernés, les thés d’origine chinoise, avec 157 échantillons.
La Chine arrive en tête des pays d’origine avec ces seuls 157 produits, suivie par la France avec 79 échantillons présentant des traces de résidus (soit 12,2% du total), la République Dominicaine (48 échantillons), l’Espagne (44) ou le Chili (26).
Au total, des produits provenant de 32 pays présentaient des traces de résidus, dont les deux-tiers issus de pays hors Union Européenne.
Après les avoir interdits en 2018, le gouvernement a accepté d’accorder à compter de l’an prochain des dérogations temporaires pour l’usage de néonicotinoïdes, comme dans une douzaine d’autres pays européens, afin de juguler la « jaunisse de la betterave », propagée par un puceron. Une loi en ce sens est actuellement en discussion à l’Assemblée. Les données analysées par l’ONG remontent à avant l’interdiction.
« Cette question d’exposition humaine à des produits pas du tout anodins au niveau de leur toxicité est préoccupante, » a estimé lors d’une conférence de presse François Veillerette, directeur de l’ONG, rappelant que certains néonicotinoïdes sont suspectés d’être des perturbateurs endocriniens ou cancérogènes.
Il a en conséquence appelé les députés à rejeter le texte de loi dérogatoire, soulignant que l’Union européenne, qui a interdit plusieurs néonicotinoïdes, aurait toutefois la possibilité de retoquer le texte s’il était adopté. Dans le cas contraire, Génération futures contestera toute autorisation de mise sur le marché provisoire devant la justice administrative, a-t-il indiqué.
©AFP
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire