Australie : les banques se plaignent d'avoir "trop d'argent"
(Agence Ecofin) - Les grands établissements bancaires australiens se plaignent depuis peu d’avoir « trop d’argent », avec un système bancaire gorgé de liquidité, plus que nécessaire pour faire tourner la machine.
Cette situation pour le moins singulière, est due aux mesures « musclées » prises par l’autorité publique et la Banque centrale, pour relancer l’économie après les dégâts de la Covid, et sortir de la récession. On compte notamment l’injection de milliards de dollars dans l’économie, une baisse record des taux d’intérêt, ou encore un mécanisme de subventions salariales.
Ces mesures incitatives ont provoqué une situation de surliquidité dans le système et la tendance n’est pas prête de s’inverser. « Il y a toutes ces liquidités qui circulent et je n'en ai pas vraiment l'usage productif, parce que les gens n'en veulent pas », a déclaré hier jeudi Shayne Elliott, PDG d'Australia and New Zealand Banking Group (Reuters). Considérant ainsi que l’argent était devenu « gratuit » dans le pays, et que les consommateurs ne veulent plus emprunter.
En effet, le niveau d’endettement des ménages australiens crève déjà le plafond, avec un ratio dette/revenu des ménages australiens qui atteint un niveau record de près de 200 % (contre un niveau médian de moins de 150 %, pour la plupart des économies avancées).
Le système semble donc buter contre les propres limites, en terme de capacité à faire repartir la machine. Les banques considèrent ainsi qu'une nouvelle baisse des taux (déjà dans les tuyaux), et des liquidités supplémentaires provenant de la Banque centrale, ne devraient pas stimuler la demande de crédits.
Ainsi, liquidités ou pas, les perspectives générales restent assez sombres dans l’économie réelle, avec des faillites d'entreprises qui devraient se poursuivre, et un chômage attendu en hausse, pour longtemps encore.
Dans le même temps, la dette brute de ce pays-continent devrait dépasser 1000 milliards de dollars australiens (710 milliards de dollars US), au cours du prochain exercice fiscal.
Ayi Renaud Dossavi
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