Michelin invente un pneu increvable en matériaux naturels (France)

Par Hilaire Picault 
29 octobre 2018 source : Canal +

Pas d’air, pas de jantes, ce projet veut inventer une roue imprimée en matériaux végétaux pour encore moins polluer.

Durable et increvable. Industrie emblématique du Puy-de-Dôme depuis soixante ans, Michelin s’est pourtant inspirée des coraux océaniques pour le pneu Vision. Ce prototype de roue est fait d’une structure souple mais résistante au poids d’un véhicule, qui ne nécessite pas de chambre à air. Donc increvable.

De quoi limiter les accidents et les remplacements annuels. Mais aussi un allègement de la pollution dont sont responsables aujourd’hui les quelque 300 milliards unités annuelles de pneumatiques, à la fois par leurs émissions de micro-particules avec leur usure et par leur impact environnemental une fois jetées.

Réécrire son pneu. Proprement ébloui par son concept, Michelin parle d’une « forme qui imite le processus de croissance naturelle, végétal ou minéral, parfois animal ». Mais ce qu’on apprécie dans ce versant naturel est à l’intérieur : la structure est fabriquée à partir d’un matériau recyclable et biodégradable, obtenu à partir de bois, papier, bambou et même de la peau d’orange (pour le goût?). Pour la structure interne, il y a même des déchets plastiques récupérés.

Ce composé alimente l’imprimante 3D qui forme la semelle de la roue. Un procédé qui servira à la fois à la fabrication du pneu Vision mais aussi pour son entretien. Une fois usé, il suffira d’une imprimante 3D pour réparer la semelle, ou la modifier selon son usage. On pourra par exemple « ré-imprimer » son pneu avant la période hivernale.

À l’état de prototype, le Vision a été dévoilé au salon Movin’On de Montréal l’an dernier, avant d’être présenté en France pour marquer l’anniversaire du roi du pneumatique. Michelin envisage une commercialisation au mieux pour 2030, le temps non seulement d’équiper les voitures mais aussi les stations-service d’imprimantes 3D Vision. Le futur est en bonne voie.