La ville de San Francisco a pris position contre les abus potentiels liés aux nouvelles technologies ce mardi 14 mai, en interdisant l’utilisation de la reconnaissance faciale par la police et la municipalité.
Cette décision fait de celle qui a longtemps été surnommée “la ville de la tech” la première des États-Unis à agir en matière de reconnaissance facialeLe New York Times rappelle cependant que de plus en plus de villes se tournent vers cette technologiepour identifier d’éventuels criminels ou auteurs de massacres.
“Les autorités ont eu recours à cette technologie pour identifier le suspect dans la fusillade qui a eu lieu en juin dernier dans un journal d’Annapolis, dans le Maryland. Mais des associations de défense des libertés civiles ont protesté contre le risque que le gouvernement en fasse un usage abusif, et craignent que les États-Unis ne finissent par devenir un État policier”, constate le quotidien américain.
Matt Cagle, avocat de l’Union américaine pour les libertés civiles qui a participé à la rédaction de la loi, cité par le Los Angeles Times, considère que cette technologie est incompatible avec la démocratie : “Le principal enjeu est d’assurer la sécurité publique, tout en veillant à ce que la police puisse faire son travail. Nous avons beaucoup appris sur la reconnaissance faciale en voyant comment elle était utilisée, dans des pays comme la Chine, pour localiser et contrôler les populations. Le public comprend de mieux en mieux la menace que cette technologie peut représenter, et ce n’est pas ce qu’il souhaite.”
San Francisco est donc une ville pionnière dans la lutte contre les excès liés aux nouvelles technologies. Cependant, le site de la chaîne CBS souligne que cette mesure n’affectera pas les entreprises privées qui souhaiteraient utiliser ce type de technologies. “L’interdiction de la reconnaissance faciale s’appliquera aux services municipaux, mais pas à un usage personnel, commercial ou fédéral”, indique CBS.