lundi 27 mai 2019

ALTICE MÉDIAS/DRAHI RÉTRÉCIT ENCORE

source : Observatoire du journalisme

LE TEMPS OÙ PATRICK DRAHI SE VOYAIT LE SUCCESSEUR DE JEAN-MARIE MESSIER, PRÉCURSEUR DE LA FUSION ENTRE LES CONTENUS (LES MÉDIAS) ET LES CONTENANTS (LES OPÉRATEURS TÉLÉPHONIQUES ET LES FOURNISSEURS D’ACCÈS) EST BIEN RÉVOLU. AVEC 01NET, C’EST UNE DES DERNIÈRES PÉPITES MÉDIAS SOUS FORME PAPIER QUI EST EN COURS DE VENTE.

QUO NON DESCENDET

Quo non ascendet (jusqu’où ne montera-t-il pas ?) était la devise de Nicolas Fouquet, passé du statut de favori de Louis XIV à la condition moins enviable de banni puis à celle d’emprisonné à vie dans une forteresse où il mourra. Certes Patrick Drahi n’en est pas là, mais son projet de rapprochement entre un empire médiatique fournissant des contenus et l’opérateur SFR apportant les tuyaux est mal en point.
L’Étudiant vendu, les titres rachetés au belge Roularta dispersés, L’Express bradé pour un euro à son ami Alain Weill, c’est au tour du magazine spécialisé 01net d’être vendu dans un processus qui fait sourciller les observateurs. En effet c’est le seul magazine papier qui serait cédé, le site internet restant dans le giron d’Altice médias. On voit mal un titre spécialisé sur la toile et son écosystème sans site internet pour le promouvoir. Changer de nom pour le site internet ? Le client aurait alors un magazine et un site avec le même titre mais des contenus différents et des abonnements différents ?
Comme le magazine qui réalise quand même plus de 5M€ de chiffre d’affaires doit être repris par une agence Alchimie Médias beaucoup plus petite, les 17 salariés du titre voient dans cette transaction un moyen déguisé de liquider un périodique devenu non stratégique. Après la vente de 01net, l’empire médias papier de Patrick Drahi se limite à My cuisine et à Libération dont l’avenir sous leur forme actuelle s’annonce plus qu’incertain. La chaine télévisée israélienne i24News semble à l’abri.

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