En Colombie, les rebelles veulent coordonner leurs actions
L’ancien numéro deux des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) Ivan Marquez a déclaré reprendre les armes avec le soutien d’autres groupes rebelles dans une vidéo postée jeudi 29 août. L’Armée de libération nationale (ELN) a salué l’annonce, faisant craindre une nouvelle guérilla.
Au milieu d’ex-combattants en treillis vert, armes à la main, l’ancien numéro deux des Farc Ivan Marquez est réapparu dans une vidéo jeudi 29 août pour annoncer le retour aux armes du groupe armé.
L’ancien chef dénonce « la trahison » par l’État du pacte de 2016. Impopulaire auprès des Colombiens, le processus de paix a été entaché par de nombreux incidents et est très critiqué par les ex-guérilleros.
En annonçant « coordonner les efforts » avec d’autres dissidents Farc et avec l’Armée de libération nationale, le de facto chef de la rébellion fait craindre une nouvelle guérilla en Colombie.
Unité et soutien de Caracas
La dernière guérilla considérée comme active par le gouvernement, l’ELN, a répondu au message d’unité d’Ivan Marquez en saluant sa décision. Le groupe armé qui s’est renforcé ces dernières années a pris des engagements pour l’aider. Il ouvre ainsi la porte à une unification des groupes dissidents dispersés et des guérilleros de l’ELN. Cumulées, ces rébellions comptent au moins 4 600 combattants d’après les renseignements militaires. Du côté des 13 000 anciens soldats des Farc en cours de réincorporation sociale, ils ne devraient pas être nombreux à retourner dans la jungle car ils perdraient leurs avantages judiciaires.
Pour s’organiser, ces groupes armés peuvent compter sur le soutien de Nicolas Maduro, le président vénézuélien. Contesté et ayant rompu toutes relations diplomatiques avec Bogota depuis que Caracas a apporté son soutien à Juan Guaido, il a déclaré en juillet qu’Ivan Marquez et son bras droit Jesus Santrich – aussi présent sur la vidéo – sont « bienvenus au Venezuela ». D’après les experts, le Venezuela sert de base arrière aux guérilleros.
Réaction ferme de Bogota
« Nous ne sommes pas confrontés à la naissance d’une nouvelle guérilla, mais à des menaces criminelles d’une bande de narco-terroristes qui compte sur le refuge et l’appui de la dictature de Nicolas Maduro », affirme le président de la Colombie Ivan Duque. Dans la foulée, le chef d’État a annoncé la création d’une « unité spéciale afin de poursuivre ces criminels (…) sur tout le territoire colombien » et a promis une récompense de 880 000 dollars pour la capture de chacun des commandants des Farc apparaissant sur la vidéo.
Ce n’est pas la première fois que le président Duque fait preuve de fermeté à l’égard des dissidents. Jugeant l’accord de paix trop laxiste, il a déjà tenté de le modifier dans le passé. Le contexte électoral de ces prochaines semaines – élections des maires et des gouverneurs en octobre – est de nature à tendre encore plus la situation entre le gouvernement et les rebelles. Pour éviter la montée des tensions, le parti de la Force alternative révolutionnaire commune (Farc), formé par les ex-guérilleros après le désarmement, a réitéré son intention de respecter le pacte de paix.
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