Ravagée par la crise économique, Detroit renaît de ses cendres avec l’agriculture urbaine
Déclarée en faillite en 2011, la ville de Detroit (Michigan) commence à remonter la pente. Elle est aujourd’hui considérée comme un modèle en termes d’agriculture urbaine.
En 2011, Detroit accuse une faillite économique doublée d’une désertification industrielle jusqu’à atteindre 18,5 milliards de dollars de dettes en 2013. Dans certains quartiers, le taux de chômage explose pour atteindre 50 %. Mais petit à petit, la ville renaît de ses cendres, en se réinventant grâce à de nouveaux modèles de société.
Parmi lesquels l’agriculture urbaine : le 30 novembre dernier, Detroit est devenue pionnière aux États-Unis en lançant un quartier agricole à grande échelle en pleine ville. Baptisé AgriHood (quartier agricole), ce projet a été lancé grâce à l’impulsion de l’association Michigan Urban Farming Initiative (« Initiative de ferme urbaine du Michigan » en français). Un projet, durable, bio, local et gratuit.
Du désert alimentaire à la consommation collaborative
L’AgriHood a pris place à la périphérie nord de Detroit, où la chute démographique liée à la crise a vu naître des quartiers fantômes aux maisons abandonnées. Dans cet hectare de jardins urbains, on trouve par exemple un verger de 200 arbres fruitiers, un jardin sensoriel pour les enfants et un futur café communautaire et centre éducatif.
Grâce à son système fonctionnant sur le volontariat, les lieux ont déjà fourni plus de 22 tonnes de produits frais gratuits à plus de 2 000 foyers, souvent à bas revenus. Une oasis dans un ghetto urbain souvent décrit comme un “désert alimentaire” en pénurie de produits frais. Et une façon de lutter efficacement contre l’insécurité alimentaire qui frappe 13 % de la population américaine.
La différence entre le quartier agricole urbain de Detroit et les autres, c’est sa taille et son accessibilité. En effet, il existe d’autres fermes aux circuits courts de ce type aux États-Unis, mais qui sont plus limitées en termes d’espace et souvent, les produits bios en vente sont chers et donc réservés de facto aux classes moyennes et aisées. Ici, les quantités de nourriture délivrées sont importantes et gratuites.
C’est l’un des rares exemples qui montre que l’autosuffisance alimentaire d’un quartier est possible en pleine ville. En 2015, le film Demain avait déjà mis en lumière la réorganisation de la ville et sa dynamique en faveur d’une autonomisation alimentaire. Aujourd’hui Detroit compte 1 600 fermes et est devenue l’un des meilleures exemples de la consommation collaborative en Occident.
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