Boeing, General Electric, Dow et de grands industriels américains militent pour taxer les importations
ANNE-SOPHIE BELLAICHE ECONOMIE , COMMERCE , BOEING , EXPORT , ETATS-UNIS
PUBLIÉ LE
16 grands industriels américains montent au créneau auprès des parlementaires américains pour pousser une réforme fiscale qui taxerait les importations, mais pas les exportations. Ils tentent par là de sécuriser une des promesses de campagne de Donald Trump de baisser globalement le taux d'imposition des entreprises. Mais ils s'affrontent à d'autres secteurs de l'économie américaine qui y sont vivement opposés. Le président, pour l'instant, ne précise toujours pas son projet
Aux Etats-Unis, la bataille est engagée sur la réforme fiscale. Pour s’assurer que la promesse de Donald Trump de baisse d’impôt des entreprises de 35 % à 20 % se réalise, de grands industriels se sont lancés dans la bataille. Et leur stratégie est de pousser un système, conçus par les Républicains, où les produits vendus sur le sol américain seraient taxés quand ceux qui sont exportés sortiraient de l’assiette.
Dans cette taxe sur les ventes, on ne pourrait pas déduire ses achats de produits importés à l’inverse des achats domestiques et des salaires. Le 21 février, 16 PDG de grandes entreprises industrielles ont envoyés une lettre aux membres démocrates et républicains du congrès pour promouvoir ce projet de réforme des impôts sur les entreprises appelé « Border adjustment tax ». Parmi eux, les PDG de Boeing, Coors Tek, Caterpillar, Dow Chemical, General Electric, Celgene, Eli lilly, Raytheon, Merck, Oracle, United Technologies, Pfizer, Varian Medical system.
Pour certaines de ces entreprises qui importent des matières premières mais exportent aussi beaucoup, l’effet serait neutre et leur assurerait au final un taux d’imposition global fédéral plus clément. Dans leur lettre, ces industriels écrivent "notre code des impôts pénalisent les travailleurs américains qui fabriquent des produits ou fournissent des services vendus à l’étranger en favorisant leur concurrent internationaux." L’objectif de ces entreprises est principalement de faire passer la grande réforme d’abaissement du taux d’imposition.
Vive opposition de l'alliance "Americans for affordable products"
En revanche, d’autres secteurs comme les grands distributeurs, emmenés en particulier par Wal-mart et également les constructeurs automobiles, sont très opposés à ce système qui renchérirait leurs coûts et favoriserait une logique inflationniste préjudiciable aux consommateurs américains. Eux sont réunis dans une autre alliance réunissant une centaine d’entreprises et d’associations professionnelles appelée "Americans for affordable products" ( les Américains pour des produits abordables). Ils estiment que le principe de la "border adjustment tax" coûterait 1 700 $ par an aux familles américaines.
La lettre des industriels américains envoyée au congrès intervient au moment où les partisans de la "Border adjustment tax" semblaient ne plus avoir le vent en poupe au Sénat. Pour l’instant Donald Trump ne s’avance pas sur le contenu de sa réforme fiscale bien qu’il réitère en permanence sa volonté de baisser l’imposition des entreprises. Comme sur beaucoup de sujets les entreprises américaines sont dans le brouillard et le lobbying bat son plein.
(Ben, alors, quoi, il n'y a pas que trump qui est pour réinstaller une dose de barrières douanières, il y a les industriels. En fait, ce ne sont que les spéculateurs internationaux de wall street et de la city qui n'en veulent pas quitte à jeter des millions de travailleurs au chômage dans leur propre pays, les States. note de rené)
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