Alors qu’il était prévu sur le long terme, un important refroidissement de l’océan Atlantique nord pourrait avoir lieu au cours du 21e siècle, soit beaucoup vite qu’anticipé jusqu’alors. En cause : la possible interruption de circulation entre eaux profondes et eaux de surface, mise à mal par le réchauffement climatique.
L’océan Atlantique nord pourrait se refroidir fortement au cours du 21e siècle, soit beaucoup plus rapidement qu’anticipé jusqu’alors. Telle est l’observation formulée par des travaux parus dans la revue Nature communications, qui tablent sur une probabilité du phénomène « de près de 50 % ».
Pour parvenir à ce constat, les auteurs de l’étude ont passé au crible plusieurs modèles informatiques. Ils ont alors observé que la mer du Labrador, située entre le Canada et le Groenland, pourrait enregistrer des baisses de températures moyennes de 2 à 3 degrés, qui induiraient à leur tour « de fortes baisses des températures dans les régions côtières de l’Atlantique Nord ».
La menace du réchauffement climatique
Comment ? La mer du Labrador est en fait le siège d’un phénomène dit de « convection » : en se refroidissant fortement en hiver, ses eaux de surface deviennent plus denses et plongent vers le fond. La chaleur des eaux profondes qui remontent est alors transférée vers la surface et empêche ainsi la formation de banquise.
Or, cette circulation entre eaux profondes et eaux de surface est mise à mal par le réchauffement climatique. La modification de la circulation des courants marins, dont le fameux Golf Stream qui tempère le climat de la Floride aux côtes européennes, « pourrait entraîner un bouleversement climatique sans précédent », écrivent ainsi les chercheurs du CNRS (1)/Université de Bordeaux et de l’Université de Southampton (Royaume-Uni).
(1) Centre national de la recherche scientifique.
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