(Et pourtant, ils font tout pour retarder la validation du vaccin russe pour privilégier la thérapie génique injectable expérimentale. Pourquoi ? note de rené)
Covid-19: la stratégie des Vingt-Sept suspendue à l’arrivée de vaccins
Les dirigeants de l’UE ont participé jeudi à une visioconférence consacrée au Covid-19.
Correspondante à Bruxelles
Les réunions des Vingt-Sept consacrées au Covid-19 s’enchaînent depuis l’an dernier à un rythme mensuel. Et les États membres semblent, à nouveau, éprouver de plus en plus de difficultés à avancer de concert. En 2020, les tensions s’étaient cristallisées sur les fermetures de frontières. L’attention des Vingt-Sept se porte désormais sur les certificats et autres passeports vaccinaux qui pourraient devenir, cet été, des armes dans la concurrence entre États membres.
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Alors qu’ils participaient jeudi à une nouvelle visioconférence, les leaders ont à nouveau discuté des contours de ce futur certificat qu’appellent de leurs vœux certains pays soucieux de préparer la saison d’été, notamment la Grèce, l’Espagne ou encore l’Autriche. La France, l’Allemagne, les Pays-Bas et la Belgique sont beaucoup plus prudents. La réflexion va se poursuivre. «Je n’accepterai pas un système où on conditionnera l’accès de tel ou tel pays à un certificat, a prévenu Emmanuel Macron. Nos jeunes n’auront pas été vaccinés fin juin ou début juillet. On ne va pas leur dire: “Vous ne pourrez pas circuler d’une région à l’autre, parce vous n’avez pas le certificat de vaccination”. Il faudra une stratégie de test ou autre».
Quant aux frontières, il en a été peu question. Alors que les variants inquiètent beaucoup les Européens, les restrictions mises en place ces derniers jours trouvent, au final, peu d’écho du côté de la majorité des chefs d’État et de gouvernement, dès lorsque les flux de marchandises et de services circulent correctement sur le marché intérieur. «Ce n’est plus un problème. On a appris à gérer», confie un diplomate. La liberté de circulation des personnes est, aussi, reléguée au second plan. Ce qu’ont admis en creux les Vingt-Sept dans les conclusions de leur réunion: «Les voyages non-essentiels doivent être limités». Plus largement, face à une situation qu’ils jugent «grave», ils ont appelé à maintenir des mesures nationales anti-Covid «fortes».
Offres frauduleuses
Le salut viendra du décollage des campagnes de vaccination. Le président du Conseil européen, Charles Michel, a fait preuve d’une grande prudence sur le sujet. «Les prochaines semaines vont demeurer difficiles sur le terrain de la vaccination», a-t-il admis, en appelant par ailleurs à «améliorer les capacités de séquençage» du virus pour surveiller ses mutations. Quant aux leaders, ils ont mis une pression maximale sur le système, exhortant à «accélérer d’urgence l’autorisation, la production et la distribution des vaccins, ainsi que la vaccination».
Les doses continuent à faire cruellement défaut dans l’Union. Les retards de livraison se sont accumulés en janvier et février, notamment de la part d’AstraZeneca, qui ne devrait livrer que 40 millions de doses d’ici à fin mars au lieu des 90 millions inscrites sur le contrat signé avec la Commission. La plus grande confusion régnait jeudi sur la capacité du groupe anglo-suédois à fournir à l’UE les 180 millions d’unités attendues au second trimestre. Le nouveau président du Conseil italien, Mario Draghi, s’est montré particulièrement ferme lors de la réunion, avançant l’idée qu’il faudrait bloquer les exportations des entreprises qui ne respectent pas leurs engagements, tandis qu’Emmanuel Macron a suggéré d’étendre les autorisation d’exporter aux composants des vaccins.
Compte tenu de ces pénuries, les probabilités de voir certains États membres se tourner vers la Russie et la Chine augmentent. Après la Hongrie, la Slovaquie et la Croatie songent désormais à passer commande du vaccin russe, Spoutnik V. S’ajoute à cela l’apparition d’offres frauduleuses sur le continent. Selon l’Office européen de lutte anti-fraude (Olaf), plusieurs États membres se sont d’ores et déjà vus proposer quelque 900 millions de doses facturées au total 12,7 milliards d’euros.
Les Vingt-Sept veulent toutefois aller de l’avant. Alors qu’ils s’apprêtent à muscler l’Europe de la Santé pour répondre aux urgences sanitaires, ils ont chargé la Commission d’un rapport sur les leçons à tirer de la pandémie de Covid-19. Il sera présenté en juin.
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