jeudi 25 février 2021

(On parle de la pollution plastique et il y a la pollution chimique, qui elle détruit tout, même nous qui en traînons aussi plein de résidus dans notre corps grâce au tout chimique, agriculture, alimentation, médicaments, eau, produits ménagers, etc, etc. D'ailleurs bientôt, bill gates a dit que nous allons bouffer de la viande artificielle. Fabriquée avec quoi, la fameuse viande ? D'ailleurs, nous ne sommes pas cernés par les produits chimiques, nous vivons en immersion avec. note de rené)



Des substances chimiques décelées chez des dauphins à l'état sauvage


Des études antérieures avaient établi un lien entre ces produits, connus sous le nom de phtalates, et certains cancers et autres problèmes reproductifs.

DE SARAH GIBBENS National Géographic

À Sarasota aux États-Unis, les grands dauphins, également appelés dauphins à gros nez, sont connus pour leur attitude amicale ainsi que leur curiosité et attirent de nombreux touristes. Une nouvelle étude révèle que les dauphins ne peuvent échapper aux substances chimiques fabriquées par l'homme, lesquelles s'accumulent dans leur corps et risquent d'avoir des conséquences sur leur santé.

D'après une étude parue cette semaine dans la revue American Geophysical Uniondes phtalates, une catégorie commune d'additifs chimiques présents dans de nombreux produits du quotidien, tels que les matières plastiques, les cosmétiques et les peintures, ont également été découverts dans les corps de grands dauphins.

De 2016 à 2017, des scientifiques du College of Charleston et de la Chicago Zoological Society ont collecté des échantillons d'urine provenant de 17 dauphins qui se trouvaient dans la baie. Ils ont alors découvert que les substances chimiques étaient toujours présentes trois à six mois après que les dauphins ont été en contact avec ces dernières.

C'est la première fois que ces produits sont découverts chez les dauphins à l'état sauvage. Or, les chercheurs connaissent bien les animaux de cette région puisqu'ils les étudient depuis plus de 40 ans.

« Ce n'est pas l'exposition à ces produits qui nous a surpris, mais les niveaux que nous avons détectés », explique l'auteure principale de l'étude, Leslie Hart.

Une forme de phtalate a été décelée a minima chez 71 % des dauphins testés.

Les tests à l'urine ayant été utilisés pour la première fois, les chercheurs tentent encore d'établir quels taux peuvent être considérés comme normaux ou anormaux, ajoute Leslie Hart. D'après elle, certains dauphins présentaient des taux de métabolites urinaires de phtalates comparables à ceux détectés chez les humains, chose surprenante compte tenu du fait que les humains sont plus régulièrement en contact avec des objets, qu'il s'agisse de matières plastiques ou de cosmétiques, qui contiennent ces substances.

Tandis que les scientifiques ont désormais une idée plus précise de la nature des produits chimiques qui finissent dans les corps des dauphins, l'étude soulève des questions inquiétantes : comment les animaux se retrouvent-ils au contact des phtalates et quelles conséquences cela peut-il avoir sur leur santé ?

 

DES PHTALATES DANS L'ENVIRONNEMENT

Les phtalates sont utilisés afin de rendre les matières plastiques et vinyles plus souples et sont, par conséquent, extrêmement répandus dans les produits de consommation du monde entier. Jusqu'en 1999, ils étaient présents dans les anneaux de dentition des nourrissons, tels que les tétines, mais ont été proscrits de certains jouets pour enfants depuis. Selon la U.S. National Library of Medicine, les conséquences des phtalates sur la santé sont encore peu connues, bien que ces substances aient été découvertes dans l'eau, les sols et l'air.

D'après Tara Cox, spécialiste des dauphins à l'université d'État de Savannah qui n'a pas participé à l'étude, le fait que les dauphins soient en haut de la chaîne alimentaire, vivent longtemps et naviguent souvent dans les eaux au large des côtes urbanisées, fait d'eux « de précieuses sentinelles de l'écosystème ».

« Ils nous prodiguent des informations non négligeables sur l'état de l'environnement et sur ce qui est susceptible d'affecter les humains », note-t-elle.

L'étude d'un composé de phtalate a révélé que l'exposition à long terme de rats à un phtalate spécifique se traduisait par le développement d'un cancer du foie et de problèmes reproductifs.

La recherche de Leslie Hart s'inscrit dans le cadre d'un projet qui vise à étudier l'impact sur la santé des phtalates ainsi que la manière dont ils se disséminent dans l'environnement. Elle a également mené des recherches auprès d'étudiants en vue de comprendre les comportements qui augmentent les risques d'exposition.

Au cours de certains essais, la modification de la consommation des étudiants, notamment en leur demandant de ne pas utiliser de shampoings ou de savons à base de phtalates, s'est traduite par une diminution notable des traces chimiques présentes dans leur corps.

Si les scientifiques ont encore beaucoup à apprendre sur les menaces que représentent ces substances, l'auteure de l'étude espère que l'identification de leurs principales sources permettra de réduire l'exposition et les risques pour la santé qui y sont liés.

« On constate des effets de retombée sur l'environnement », ajoute Leslie Hart quant à la réduction de la demande de la part des consommateurs.

 

L'ACCUMULATION PAR LES DAUPHINS

La prochaine étape de l'étude consistera à identifier le processus de métabolisation des phtalates par les dauphins de la baie de Sarasota. Les scientifiques cherchent également à comprendre de quelle manière ces substances chimiques pénètrent le corps des dauphins. D'autres organismes aquatiques tels que les algues, les poissons ainsi que certains invertébrés ont présenté des traces de phtalates : il se peut donc que les dauphins prennent pour proie des animaux qui portent ces substances.

Lors de sa décomposition, le plastique libère des phtalates dans l'eau. Les eaux de ruissellement des centres-villes, qui peuvent également présenter des traces de produits chimiques, s'infiltrent ensuite dans l'océan.

En l'absence d'analyses menées sur des animaux d'autres régions, l'auteure de l'étude ne peut pas déterminer l'étendue du problème. Selon elle, il est néanmoins raisonnable de penser que d'autres populations de dauphins puissent présenter des traces de substances similaires.

Tara Cox la rejoint pour dire que ce problème ne s'arrête vraisemblablement pas aux confins de la Floride. « Dès lors qu'il y aura la présence d'humains à proximité, il y aura un ruissellement », affirme-t-elle.

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