(Pour l'instant ce sont les pays de l'UE qui menacent d'une confrontation directe avec la Russie, notamment les nains de jardin comme les pays baltes et la Tchéquie dont les populations ont déjà migré pour moitié dans d'autres pays occidentaux, Canada, USA ou Allemagne. note de rené)
La Russie menace d'une "confrontation" en Ukraine, et de missiles auparavant interdits
AFP / le 28 juin 2024 à 12h35, mis à jour à 21h05 L'Orient le Jour
Le président russe, Vladimir Poutine, a déclaré vendredi que la Russie devrait commencer à produire des missiles de courte et moyenne portées auparavant interdits, après avoir mis en garde Washington sur le risque de « confrontation directe » lié aux missions de drones américains en mer Noire.
Cette semaine, la Russie a aussi blâmé les Etats-Unis pour une frappe dimanche en Crimée, péninsule ukrainienne annexée par Moscou en 2014, commise selon elle par Kiev à l'aide de missiles tactiques ATACMS américains d'une portée de 300km, qui a fait quatre morts et plus de 150 blessés.
Moscou a promis des représailles face à ce qu'elle considère comme une implication croissante de Washington.
Vladimir Poutine, au cours d'une réunion retransmise à la télévision avec des hauts responsables, a estimé vendredi que son pays devrait « commencer à produire » des missiles d'une portée comprise entre 500 et 5.500 kilomètres.
Ceux-ci étaient auparavant interdits en vertu d'un traité avec les Etats-Unis datant de la Guerre froide et aujourd'hui caduc.
Le président russe a affirmé que les Etats-Unis avaient commencé à utiliser de tels missiles au cours d'exercices d'entraînement au Danemark.
« Nous devons réagir à cela et prendre des décisions sur ce que nous devons faire ensuite dans ce domaine », a-t-il poursuivi, affirmant que la Russie déciderait de « l'endroit » où déployer ces armements.
Washington s'était retiré en 2019 de ce Traité sur les forces nucléaires de portée intermédiaire (INF), invoquant son non-respect par Moscou. La Russie avait alors assuré qu'elle observerait un moratoire sur la production de tels engins si les Américains n'en déployaient pas à une distance qui leur permettrait d'atteindre son territoire.
Plusieurs traités conclus pendant la Guerre froide entre Washington et Moscou destinés à limiter la course aux armes nucléaires et à apaiser les tensions au plus fort de leur rivalité, ont pris fin ces dernières années.
« Désignation des cibles »
Moscou considère que l'aide fournie à Kiev en matière d'armements, de collecte de renseignement et d'identification de cibles en territoire russe a fait des Etats-Unis et de leurs alliés des parties au conflit, que le Kremlin a relancé en février 2022 par une offensive à grand échelle en Ukraine.
Les vols de drones américains en mer Noire « multiplient la probabilité d'incidents dans l'espace aérien avec les avions des forces aérospatiales russes, ce qui augmente le risque d'une confrontation directe entre l'Alliance (atlantique) et la Fédération de Russie », a déclaré le ministère russe de la Défense dans un communiqué.
Selon Moscou, les drones américains servent « à la reconnaissance et la désignation des cibles pour les armements de précision fournis aux forces armées ukrainiennes » par les Occidentaux.
Le Kremlin assure que les frappes de missiles ATACMS nécessitent des spécialistes, des technologies et des renseignements collectés par les Américains. Le Pentagone s'est borné à dire lundi que l'Ukraine « prend ses propres décisions ».
Après avoir longtemps refusé, de crainte de provoquer une escalade, Américains et Européens ont commencé à autoriser ces dernières semaines, sous conditions, des frappes avec des armements de précision occidentaux en territoire russe pour détruire des sites et systèmes servant à bombarder l'Ukraine.
Frappes en Ukraine
Les bombardements russes continuent par ailleurs quotidiennement dans les localités ukrainiennes.
Quatre civils ont été tués et trois autres, dont « une fillette de huit ans », blessés vendredi matin lors d'une frappe sur la petite ville de New York, dans l'est du pays, selon le parquet régional.
Huit personnes ont également été blessées lors d'une frappe à Kharkiv, deuxième ville du pays, a annoncé le gouverneur Oleg Synegoubov.
Une autre attaque a fait un mort et six blessés, dont un bébé de sept mois, à Dnipro (centre-est), selon le gouverneur régional Serguiï Lyssak. Quatre étages d'un immeuble résidentiel ont été détruits, selon lui.
De telles frappes prouvent la nécessité de fournir « un bouclier aérien » à l'Ukraine, a insisté le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui multiplie les appels à ses alliés en ce sens.
Haute intensité
Des combats de haute intensité se poursuivent sur le front, notamment dans l'est, où la Russie a revendiqué vendredi la prise de Rozdolivka, un village situé au nord de la ville dévastée de Bakhmout.
Mais selon Kiev, les forces ukrainiennes sont en meilleure posture grâce à l'arrivée des armes occidentales, après des mois de blocage.
« Le ratio de consommation de munitions était de 1 pour 7 (en faveur de l'armée russe), aujourd'hui il est de 1 pour 3 », s'est félicitée vendredi auprès de l'AFP une source au sein de l'état-major ukrainien.
Sur le plan diplomatique, Volodymyr Zelensky a dit vendredi travailler à un nouveau plan pour mettre fin au conflit, dans le but que celui-ci soit « soutenu par la majorité » des pays du monde. Mais il a aussi juré de continuer de renforcer les capacité militaires de son pays pour imposer à la Russie une « paix juste ».
Vladimir Poutine a lui avancé sa propre solution: que l'Ukraine lui cède cinq régions orientales et méridionales et qu'elle renonce à rejoindre l'Otan. De facto une demande de capitulation, rejetée à Kiev comme en Occident.
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