(Que d'agitation pour un variant peu dangereux, genre rhume. note de rené)
Variant Omicron en Corée du Sud: changement de stratégie en ce début de vacances du Nouvel an lunaire
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La Corée du Sud est souvent érigée en modèle de gestion de crise avec un faible nombre de décès sans aucun confinement de population ou de ville. Mais cette stratégie, qui a permis de traverser deux ans de crise sanitaire, semble être bouleversée par Omicron.
De notre correspondant à Séoul, RFI
Pour la première fois plus de 20 000 nouveaux cas ont été recensés dans le pays et la moyenne sur sept jours est au-dessus des 17 000. Des chiffres deux fois supérieurs à ceux de la semaine dernière, mais qui semblent à première vue tout à fait raisonnables pour un pays de 52 millions d’habitants. Ici les critères sont très différents, il y a une obsession à limiter le nombre de cas et pas uniquement le nombre de cas grave.
Fort d’un système de traçage efficace, du port rigoureux du masque et d’un taux de vaccination de plus 85%, les autorités ont limité les infections. Ces efforts prononcés ont aussi permis de ralentir l’arrivée d’Omicron, qui a mis huit semaines à devenir majoritaire en Corée du Sud. Un délai bien plus long qu’en Europe, notamment du fait de la quarantaine à l’entrée du pays. Mais cela reste insuffisant et le gouvernement a changé officiellement de stratégie pour s’adapter au variant.
Un virage radical pour le pays qui avait érigé en modèle absolu le « Tester-Tracer-Traiter » : désormais dépister tous les patients semble très compliqué, voire impossible. Il était déjà difficile d’avoir accès à un test PCR la semaine dernière à l’approche des vacances du Nouvel an lunaire. Les populations à risques sont maintenant prioritaires et les asymptomatiques doivent eux passer au test antigénique.
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Nouvel an lunaire, un risque supplémentaire
C’est la période pendant laquelle on se retrouve durant quelques jours avec sa famille ce qui signifie un risque d’infections plus important, notamment des personnes âgées et des personnes à risque en général. « L’effet Noël » décrit dans de nombreux pays, pourrait s’appeler « l’effet Seollal » ici, du nom du Nouvel an lunaire.
Cela paraît presque paradoxal, car les rues sont assez vides à Séoul, les restaurants et magasins en grande partie fermés, pourtant les cas explosent. Et les estimations des autorités sanitaires n’incitent pas à l’optimisme : le nombre d’infections quotidiennes pourrait dépasser les 100 000 au plus fort de l’épidémie d’Omicron. On sait qu’avec ce variant les infections augmentent, mais il est aussi présenté comme moins virulent.
Des inquiétudes sur la capacité du système de santé
C’est la grande interrogation, car avec un nombre de cas limité la politique qui consistait à hospitaliser ou isoler dans des centres les cas positifs, ne sera plus possible. L’isolement à domicile est déjà privilégié dans de nombreux cas. Dès demain de nouvelles règles seront mises en place pour préserver le système de santé qui n’a pas encore eu à affronter de vrais vagues épidémiques. Désormais l’objectif est de limiter les décès et les cas graves, et non plus les cas dans leur ensemble.
L’une des failles du système de santé sud-coréen face au virus est d’avoir un secteur privé très important, et un nombre de lits de réanimations assez limité. Déjà en décembre alors que le pays ne connaissait que 5 000 cas nouveaux cas, le taux d’occupation de ces lits était de plus de 80%. Si le nombre de cas grave est moins élevé qu’à l’époque pour l’instant, de nombreuses interrogations persistent sur les capacités sud-coréennes à résister à Omicron ainsi qu’à son sous-variant BA.2.
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