vendredi 1 novembre 2019


(Ah, bon, on descend de plus en plus dans le sud. Après, c'est l'Antartique avant la glaciation. note de rené)

Le Botswana, notre patrie ancestrale

Radio-Canada
Publié le 28 octobre 2019
L’humanité serait née dans une région d'Afrique australe correspondant au nord de l'actuel Botswana, montre une étude réalisée par des scientifiques australiens et sud-africains publiée dans le magazine Nature
 (en anglais).
Les travaux réalisés par la Pre Vanessa Hayes de l’université de Sydney et ses collègues offrent l’un des portraits les plus précis des 100 000 premières années de l'histoire de l'humain anatomiquement moderne (Homo sapiens).
Pendant dix ans, ce groupe de scientifiques a remonté aux racines de l’arbre “génético-généalogique” de l’humain.
C'est comme si on regardait un grand arbre, dont les Européens et les Asiatiques seraient de toutes petites branches au sommet.
Un coin de paradis
Les premiers ancêtres de l'humain sont ainsi apparus dans cette région africaine australe il y a 200 000 ans, pour y prospérer pendant 70 000 ans sans la quitter.
Aujourd'hui désertique, cette région — appelée le Kalahari — était à l'époque humide, verdoyante et luxuriante.
En étudiant les preuves géologiques, archéologiques et fossiles existantes, les chercheurs ont découvert que la zone abritait autrefois le plus grand système lacustre d'Afrique, le lac Makgadikgadi, deux fois plus grand que le lac Victoria.
“Le climat a ensuite commencé à changer, à la faveur d'une modification de l'orbite terrestre”, détaille l’océanographe Axel Timmermann, coauteur de l'étude.
Le lac s'est disloqué; la région s'est peu à peu asséchée.
Avant même l'émergence de l’humain, le lac avait commencé à s'assécher en raison des déplacements des plaques tectoniques sous-jacentes. C’était une vaste zone humide, un écosystème idéal au maintien de la vie.
Andy Moore, université Rhodes
Un globe à coloniser
Les auteurs pensent que l'ancien écosystème des terres humides a fourni un environnement écologique stable pour que les premiers ancêtres de l'humain moderne y vivent pendant 70 000 ans.
Puis, certains d'entre eux ont quitté leur terre natale il y a de cela entre 130 000 et 110 000 ans.
Les premiers migrants se sont aventurés vers le nord-est, suivis d'une deuxième vague de migrants qui ont voyagé vers le sud-ouest. Une troisième population est restée dans la patrie jusqu'à aujourd'hui.
Vanessa Hayes
Ces premières explorations humaines du globe ont mené à la diversité génétique, ethnique et culturelle de l'humain actuel.
Nous savons depuis longtemps que l'humain moderne est apparu en Afrique il y a environ 200 000 ans, mais nous ignorions jusqu'ici où se situait précisément cette patrie.
Vanessa Hayes
Cette recherche est fondée sur la généalogie génétique, qui permet de tracer des modèles de migrations.
Ses auteurs ont analysé 200 génomes mitochondriaux, marqueurs génétiques de la généalogie maternelle, prélevés sur des populations vivant actuellement en Namibie et en Afrique du Sud, une région d'Afrique depuis longtemps considérée comme l'un des berceaux de l'humain moderne.
Les tests d'ADN ont révélé la présence rare du plus ancien lignage génétique maternel, appelé L0, encore porté par ces populations.
En observant ce lignage, nous nous sommes demandé d'où venaient ces personnes, où elles vivaient. Nous avons donc étudié la dispersion géographique de ce lignage.
Vanessa Hayes
“Nous avons fait des analyses spatiales pour remonter le temps, car à chaque fois qu'une migration survient, c'est enregistré dans notre ADN, qui change. Il est comme une horloge de notre histoire”, poursuit la généticienne.
Les Khoïsans, premiers humains
En comparant les génomes, les chercheurs ont réussi à isoler un ancêtre commun qui était un ancien Khoïsan, peuple de chasseurs-cueilleurs vivant toujours aujourd'hui.
Selon l'étude, tous les humains vivant actuellement en Afrique et hors d'Afrique partagent ce même ancêtre.
Je crois que nous étions tous des Khoïsans à un moment donné.
Vanessa Hayes
Ces Khoïsans, première communauté humaine moderne, auraient vécu dans la même région pendant 70 000 ans, sans en bouger. Comment le sait-on? Parce que le génome est resté identique, sans diverger, de 200 000 à 130 000 ans avant notre ère, environ.
La communauté aurait prospéré dans cette région (grande comme la Nouvelle-Zélande), située au sud du fleuve Zambèze, qui part de l'actuelle Namibie, traverse le nord du Botswana et va jusqu'au Zimbabwe.
Mais certains sont restés, s'adaptant à la sécheresse. Leurs descendants y vivent toujours, et sont restés chasseurs-cueilleurs. Du fait de ce mode de vie ancestral, Vanessa Hayes se doutait que ces Khoïsans portaient en eux cet ancien lignage.
Autre signe : ils parlent un langage “à clic”, qui fait claquer certaines consonnes avec la langue. “Or, nous savons que le langage à clic est le plus ancien”, souligne la chercheuse.
Les Khoïsans qui vivent ici n'ont jamais quitté la patrie ancestrale. Eux savent qu'ils ont toujours été ici, ils se le racontent de génération en génération. Moi, je devais le prouver scientifiquement au reste du monde.
Vanessa Hayes

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