Voici la liste 2020 des médicaments "à éviter", selon la revue Prescrire (France)
Dans l'édition 2020 de la liste des médicaments à éviter publiée par Prescrire, 12 substances thérapeutiques sont désormais indésirables, dont le Smecta et le sirop Vicks.
Prescrire publie la liste des médicaments à éviter pour 2020. 12 substances thérapeutiques de plus apparaissent, par rapport au bilan 2019.
GARO / PHANIE / AFP via Sciences et Avenir
Depuis huit ans, la revue Prescrire publie un bilan "des médicaments à écarter pour mieux soigner". Certains médicaments peuvent être plus dangereux qu'utiles et la mise à jour de cette "blacklist" médicale vise à aider les professionnels de la santé et les patients à choisir des soins de qualité. Dans ce bilan de 2020, 105 médicaments étudiés sur la période de 2010 à 2019 ont été jugés dangereux, dont 92 commercialisés en France, soit 10 de plus que le précédent bilan.
Prescrire entreprend chaque année d'évaluer la balance bénéfices-risques des médicaments au moyen de "recherches documentaires méthodiques et vérifiables", indépendantes des firmes, pouvoirs publics, assureurs-maladie ou des autres organismes qui "n'ont aucune prise financière (ni autre d'ailleurs) sur le contenu des productions". Ce principe inaltérable est essentiel à l'effort "d'apporter aux soignants, et ainsi aux patients, des informations claires, synthétiques, fiables et actualisées, indépendantes des conflits d'intérêts commerciaux ou corporatistes, dont ils ont besoin pour leur pratique."
12 médicaments font leur entrée sur la liste
Les effets indésirables auxquels ces nouveaux médicaments exposent les patients sont disproportionnés par rapport à leur faible efficacité et sont désormais à écarter des soins thérapeutiques. Parmi les principaux visés nous retrouvons certains médicaments utilisé en pneumologie contre la toux et les mots de gorge comme le Maxilase (alpha-amylase) qui "expose à des troubles cutanés ou allergiques parfois graves" et le sirop Vicks(pentoxyvérine) qui provoque "des troubles cardiaques".
Le Tilcotil, un anti-inflammatoire anti-stéroïdien est également dénoncé car responsable de "troubles digestifs et cutanés".
Médicament contre de syndrome de la vessie douloureuse, l'Elmiron (pentosane polysulfate) a une efficacité symptomatique incertaine, et il expose à des effets indésirables graves dont des thromboses artérielles et des maculopathies pigmentaires.
Prescrire pointe également du doigt "la contamination par du plomb des argiles médicamenteuses utilisées dans divers troubles intestinaux" comme le Smecta, le Rennieliquo qui ont des effets toxiques neurologiques, hématologiques, rénaux et cardiovasculaires dus à la présence de plomb.
L'Uptravi est retiré du bilan
Le médicament Uptravi (sélexipag) prescrit contre l’hypertension artérielle pulmonaire avait été inscrit en 2018 car un fort taux de mortalité avait été observé lors du principal essai clinique du sélexipag. Cette évaluation prématurée a cependant été réexaminée en 2019 par Prescrire qui a retiré de la liste le sélexipag le temps de le réévaluer. Il n'a pas été réinscrit dans le bilan 2020 même si "sa balance bénéfices-risques reste incertaine".
Un arrêt de commercialisation en France
Le Décontractyl (méphénésine) et sa version baume, des myorelaxants inscrits dans le bilan 2018 ne sont plus commercialisés en France. Ils avaient été ajoutés en 2019 car ils avaient été jugés comme responsables de "somnolences, nausées, vomissements, réactions d’hypersensibilité (…), et abus et dépendances" ainsi qu'à des "atteintes cutanées graves". Mi-2019, l’Agence française du médicament (ANSM) a retiré les autorisations de mise sur le marché (AMM) en raison d’une balance bénéfices-risques défavorable.
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