Jambon : la Ligue contre le cancer veut faire interdire les nitrites
Foodwatch, Yuka et la Ligue contre le cancer s’associent pour demander l’interdiction des nitrites et des nitrates dans l’alimentation. Ces additifs sont classés comme cancérogènes probables par l’OMS, car ils favorisent l’apparition du cancer colorectal.
Connaissez-vous le point commun entre le jambon cuit, le pâté ou encore les saucisses vendus en supermarché ? Outre le fait qu’ils appartiennent à la famille des charcuteries, ces aliments contiennent (presque) tous des nitrites, additifs potentiellement cancérogènes.
Inquiets pour la santé des consommateurs, la Ligue contre le cancer, l’ONG Foodwatch et l’application Yuka viennent de lancer une pétition commune, réclamant l’interdiction des nitrites et des nitrates ajoutés dans l’alimentation.
Les nitrites sont probablement cancérogènes, selon l’OMS
Les nitrites et les nitrates sont souvent cachés sous les appellations E249, E250, E251 et E252. Ils ont pour but d’améliorer la conservation des aliments, et d’éviter la prolifération des bactéries. C’est aussi ce qui leur confère leur couleur rose… Car la couleur naturelle du jambon cuit, c’est le blanc !
Problème : ces additifs sont suspectés d’aggraver le risque de cancer colorectal, et sont classées comme cancérogènes probables pour l’homme par l’Organisation Mondiale de la Santé depuis 2015, suite au décryptage de 800 études sur le sujet.
4 400 cas de cancers liés à la consommation de viande transformée chaque année
Dans un communiqué publié ce mercredi 20 novembre, Foodwatch explique que les additifs à base de nitrites et nitrates peuvent entraîner la formation de composés cancérogènes dans notre estomac : les nitrosamines.
L’association rappelle que, selon le Centre International de la Recherche contre le Cancer - agence de l’OMS - la consommation de 50 g de viande transformée par jour augmente de 18 % le risque de cancer colorectal. Chaque année, près de 4 400 nouveaux cas de cancer de l’estomac et du côlon sont directement liés à l’ingestion de ces aliments, et pourraient donc être évités.
Les nitrites ne sont pas indispensables dans l’industrie agroalimentaire
Les industriels sont bien au courant de ces risques, puisqu’ils les utilisent parfois comme argument marketing. En effet, la mention “sans nitrite” est en plein essor sur les emballages de charcuterie, ce qui prouve aussi qu’il est tout à fait possible de se passer de ces additifs lorsqu’on fabrique du jambon.
En France, des députés plaident déjà pour une taxation de ces additifs. Mais la Ligue contre le cancer, Foodwatch et Yuka veulent aller encore plus loin, et demandent leur interdiction. “Dans notre base de données, plus de 12.000 produits vendus en France contiennent aujourd’hui ces additifs nitrés controversés pour la santé”, souligne Julie Chapon, co-fondatrice de l’application Yuka.
Les consommateurs sont invités à signer la pétition
Une quantité alarmante, qui a poussé les trois organisations à réagir. “Nous voulons manger sans nous exposer à un potentiel risque de cancer dû à des additifs controversés. C’est la responsabilité des autorités publiques de renforcer les règles, en interdisant tous les additifs reconnus dangereux”, affirme Camille Dorioz, responsable de campagnes chez Foodwatch.
Avec cette pétition, les organisations veulent alerter les pouvoirs publics, mais aussi impliquer tout un chacun. “À travers l’application, les consommateurs et consommatrices pourront également se joindre à la campagne que nous menons avec Foodwatch et la Ligue contre le cancer : la pétition sera proposée lors du scan de produits contenant ces additifs”, précise Julie Chapon.
En attendant les réponses du gouvernement, il est toujours possible d’agir pour diminuer ses risques de cancer. Notamment en limitant sa consommation de viande transformée au quotidien, et en se dirigeant vers les produits contenant le moins d’additifs possible dans les supermarchés.
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