Téhéran soupçonne Washington de préparer un coup d’État
La tournée du conseiller du Président américain à la sécurité nationale John Bolton a commencé par Jérusalem. Son point culminant sera la rencontre du représentant des USA avec le secrétaire du Conseil de sécurité russe Nikolaï Patrouchev, jeudi à Genève.
Les pourparlers de John Bolton à Jérusalem puis à Genève feront suite aux accords conclus pendant la rencontre de Vladimir Poutine avec Donald Trump à Helsinki, écrit mardi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
La situation en Syrie, notamment le rôle de l’Iran dans le conflit, sera l’un des principaux thèmes des pourparlers russo-américains en Suisse. Une source de l’agence de presse Reuters à la Maison Blanche a révélé les sujets qui seront évoqués par John Bolton à Genève avec Nikolaï Patrouchev: le traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire et l’avenir du traité sur la réduction des armes stratégiques START 3. De plus, il est prévu d’aborder le rôle de l’Iran en Syrie. Selon la source, les Présidents de la Russie et des USA sont d’accord sur le fait que les forces iraniennes doivent quitter la Syrie.
Sur la route de Genève, John Bolton s’est entretenu à Jérusalem avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Le chef du gouvernement, qui connaît Bolton depuis plusieurs années, le qualifie de «vrai ami d’Israël» et de «partisan fervent d’une alliance entre l’Amérique et l’État hébreu». «J’attends avec impatience la possibilité d’aborder avec vous plusieurs questions, mais essentiellement de savoir comment stopper l’agression de l’Iran dans la région et garantir qu’il n’obtienne jamais l’arme nucléaire», a déclaré Netanyahu à la veille des pourparlers.
Pour sa part, John Bolton a noté qu’Israël, les USA et le monde entier faisaient face à des «problèmes communs», et avant tout au «programme nucléaire iranien».
De plus, d’après le conseiller américain, Washington continue d’avoir des craintes concernant le «rôle central de l’Iran en tant que banquier du terrorisme international et son implication dans l’activité militaire en Irak, en Syrie, au Yémen et au Liban avec le mouvement Hezbollah». Et d’ajouter que l’alliance entre Israël et les USA était «plus puissante que jamais».
Au sujet des communiqués des médias israéliens informant que les USA et Israël ont créé un groupe de travail pour soutenir les protestations en Iran, le politologue israélien Benni Briskin souligne que la position officielle des deux pays consiste à «ne pas s’ingérer dans les affaires intérieures des États souverains». Cependant, Tel-Aviv et Washington espèrent que plusieurs démarches pourront permettre de durcir la pression sur Téhéran afin d’influencer sa politique. «Toutefois, si ces mesures conduisaient à des changements de régime à Téhéran, je pense que personne en Israël ne verserait des larmes de crocodiles à ce sujet», conclut l’expert.
Outre ce groupe de travail israélo-américain avec la participation de Bolton et du chef du Conseil de sécurité national israélien Meir Ben-Shabat, les USA ont créé récemment un groupe de coordination de politique vis-à-vis de l’Iran. Selon le secrétaire d’État Mike Pompeo, ce groupe sera en charge de la coopération des USA avec les pays qui partagent l’avis de Washington concernant la menace iranienne.
Le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif a perçu dans la création de tels groupes une tentative des USA d’organiser un nouveau coup d’État en Iran par «la pression, la désinformation et la démagogie». Il a déclaré sur CNN que la décision de Téhéran de signer l’accord nucléaire était une erreur, parce que les USA se distinguaient par leur «addiction maladive» aux sanctions contre d’autres pays.
Nezavissimaïa gazeta
(Le modèle vénézuélien va être appliqué à l'Iran et le modèle grec l'est en ce moment à la Turquie. note de rené)
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