Emmanuel Macron à ses ministres : « On ne lâche rien »
« Ne croyez pas que je vais lâcher quoi que ce soit », a martelé le président, mercredi, lors du premier conseil des ministres de l'an II de son quinquennat.
Par Olivier Pérou
Publié le | Le Point.fr
Quelle drôle de rentrée pour Emmanuel Macron. Sans doute l'imaginait-il sous de meilleurs augures, sur la lancée d'une première année de mandat aux airs de lune de miel et pendant laquelle il a pu dérouler ses réformes à un rythme effréné. Il n'en sera rien et le feuilleton Alexandre Benalla sonnait probablement comme un avertissement. En effet, les mauvaises nouvelles s'amoncellent au-dessus du palais de l'Élysée, confronté à une situation inédite depuis son arrivée au pouvoir : la croissance ralentit, le chômage ne baisse que légèrement et la consommation des ménages fléchit.
Mercredi matin, à la sortie du premier conseil des ministres de l'année, les larges sourires qu'affichaient les membres du gouvernement peinaient à cacher les défis d'une rentrée difficile. Et pourtant, il était temps pour eux – comme pour le chef de l'État – que l'été se termine pour que l'on oublie la polémique de la piscine de Brégançon et, surtout, pour que l'on tourne la page de l'affaire Benalla. Il y a bien eu la démission fracassante du général Pierre de Villiers en 2017, mais ce premier accroc dans la machine, dont la macronie n'a pas su se débarrasser à temps, marquera le quinquennat. Alors, il faut aller vite. Et fort.
« Nos batteries sont pleines »
L'entourage du chef de l'État martèle d'ailleurs le mantra de la rentrée : « détermination ». Emmanuel Macron l'a rappelé aux ministres : « Ne croyez pas que je vais lâcher quoi que ce soit. On ne lâche rien ! » Le président s'est même référé à Georges Clemenceau pour pousser chacun à sentir « une inébranlable résolution pour transformer ». « Nous allons donc continuer à déployer la cohérence du projet que les Français ont choisi. Nous ne devons pas dévier de stratégie, mais, au contraire, poursuivre son déploiement », a indiqué le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, qui l'assure : « Nos batteries sont pleines ! » Et de continuer : « Il faut de la constance dans les choix politiques et économiques, c'est aussi cela qui permet à la Franced'avoir restauré sa crédibilité vis-à-vis de ses partenaires européens, vis-à-vis de ses partenaires à l'international, mais vis-à-vis aussi du monde économique à la fois en France et à l'étranger ».
Reste aussi la délicate question des budgets de l'État. Le mois de juillet a été émaillé de réunions ministérielles sur les budgets, et Emmanuel Macron et Édouard Philippe bouclent les derniers arbitrages. À 15 heures, ils ont ainsi réuni quelques ministres, mais ne devraient pas – encore – tirer de conclusions définitives sur le projet de loi de finances 2019 qui se dévoilera, dans les grandes lignes, d'ici à la fin septembre. Pour l'heure, le gouvernement reste silencieux sur le détail des coupes budgétaires, mais rassure et promet « des hausses » dans les budgets de la défense, de la sécurité intérieure, de l'éducation et de la protection de l'environnement.
Voilà donc le ton de la rentrée, donné mercredi matin par le président de la République, qui retournera à la fin de la semaine à Brégançon pour quelques derniers jours de vacances avant un déplacement au Danemark et en Finlande les 28 et 30 août. Le 31, il ouvrira le désormais traditionnel séminaire gouvernemental, où « quelques consignes devraient être données individuellement, notamment au regard de certaines évaluations de ministres menées par Édouard Philippe », murmure un membre du gouvernement. Le 3 septembre, jour de la rentrée, il se rendra dans une école et pourrait « passer une tête » aux journées parlementaires de La République en marche les 10 et 11 septembre, croit savoir un cadre de la majorité. En effet, en cette rentrée compliquée, Emmanuel Macron n'a jamais eu autant besoin des siens.
(Quand est-ce que les français comprendront que seule une grève générale le fera reculer ! note de rené)
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