samedi 1 juin 2024

 (sisi, le président égyptien est tellement corrompu qu'il va blablater, pas plus. note de rené)


La prise de Rafah par Israël va-t-elle déclencher une guerre régionale incluant l’Égypte ?

par Alfredo Jalife-Rahme

La presse internationale fait l’impasse sur la grave violation des Accords de Camps David à laquelle les FDI se sont livrées pour prendre le poste frontière de Rafah sans traverser la bande de Gaza, en envahissant le corridor Philadelphie. Le Caire a pourtant immédiatement considéré que Tel-Aviv lui avait déclaré la guerre. Si l’Égypte se défend, ce sera une guerre régionale qu’Israël ne pourra pas gagner.

Le général israélien en retraite Yitzhak Brik[efn_note]«Les analyses prémonitoires du général Yitzhak Brik», Voltaire, actualité internationale, n°58, 27 octobre 2023. «Ex general israelí Yitzhak Brik exhorta a Netanyahu a declarar «el fin de la guerra que ya perdió»», Alfredo Jalife-Rahme, La Jornada, 8 de mayo de 2024.[/efn_note] a déclaré au journal Maariv qu’un conflit entre l’Égypte et Israël, dû au siège de Rafah par l’armée israélienne – dans le sud de la bande de Gaza, à la frontière avec l’Égypte – se transformerait en drame pour le gouvernement bien perturbé du Premier ministre Netanyahou, car Israël n’a pas de solution pour faire face à l’Égypte.

Selon Brik, l’armée égyptienne est l’une des plus puissantes du Moyen-Orient avec environ 4000 chars, dont 2000 modernes, ainsi que de puissants navires et avions de chasse : la rupture de la paix avec les Égyptiens serait une catastrophe pour la sécurité d’Israël à tous points de vue et, en cas de conflit, Israël n’aurait d’autre choix que de s’en remettre à Dieu.

Le conflit pourrait être déclenché par l’asphyxie militaire de la ville palestinienne de Rafah, où l’on sait que près d’un million de civils ont été contraints de fuir[efn_note]«Israel-Egypt ties in the spotlight : Regional media smells blood – analysis», Seth J. Frantzman, The Jerusalem Post, May 13, 2024.[/efn_note]. Dans le même temps, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri, a annoncé que son pays se joindrait à la plainte déposée par l’Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de justice (CIJ), selon le bulletin confidentiel du Réseau Voltaire, (Actualité internationale[efn_note]«Dépêche 1243 : Israël a violé les accords de Camp David», Voltaire, actualité internationale, n°87, 17 mai 2024.[/efn_note]). À l’unisson, l’Égypte a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à s’opposer à l’invasion militaire de Rafah par Israël.

Or, «Israël a violé les accords de Camp David[efn_note]«Camp David Accords. Egyptian-Israeli history», Jimmy Carter, Britannica, April 1st, 2024.[/efn_note] en pénétrant avec ses chars dans la zone démilitarisée dite du corridor Philadelphie : une bande de terre de 14 km de long sur 100 mètres de large administrée depuis 2005 par l’Égypte et l’Autorité palestinienne actuellement présidée par Mahmoud Abbas». Le Réseau Voltaire rappelle que depuis neuf ans, l’Égypte contrôle seule le point de passage de Rafah, tandis que l’armée israélienne occupe le côté palestinien du poste frontière, bloquant l’entrée de l’aide humanitaire.

Brik prédit que c’est la guerre la plus horrible pour Israël qui se profile à l’horizon : les Égyptiens vont enterrer Israël, c’est un signal au rouge et une alarme d’urgence pour tous les citoyens israéliens. Le général à la retraite affirme que l’invasion militaire de Rafah sera le dernier clou dans le cercueil de la capacité d’Israël à vaincre le Hamas et il s’angoisse, malgré son expérience professionnelle de la guerre, à l’idée qu’une guerre régionale, plus dangereuse et plus horrible que le conflit actuel dans la bande de Gaza, se profile à l’horizon. Il a reproché aux cinq dirigeants israéliens – en référence au cabinet de guerre composé du Premier ministre Netanyahou, du ministre de la défense Yoav Gallant, du chef d’état-major Hertzi Halevi et des deux généraux Benny Gantz et Gadi Eisenkot – d’avoir entraîné Israël dans une «guerre régionale (sic)».

Brik s’en prend aux cinq membres du cabinet de guerre qui, après s’être emparés de 80% de la bande de Gaza, à l’exclusion de Rafah, en ont retiré l’armée israélienne, ce qui a permis au Hamas de reprendre le contrôle de toute la zone : «Perdant face au Hamas et perdant face à l’Égypte, les capitaines de guerre mènent Israël au désastre».[efn_note]«מפסידים לחמאס ומאבדים את מצרים : קברניטי המלחמהמובילים את ישראל לאסון», Maariv, 15 mai 2024[/efn_note]

Il affirme que la situation actuelle de l’armée israélienne est qu’elle n’a pas le pouvoir d’écraser le Hamas, même si la guerre se prolonge. En outre, elle ne peut pas repousser le Hezbollah de l’autre côté du fleuve Litani – tout le contraire de ce qu’assène la propagande de guerre toxique d’Israël ! Brik expose «l’érosion (re-sic) à laquelle l’armée israélienne est en proie, et qui risque de s’étendre si elle poursuit une guerre qui a déjà perdu sa raison d’être et n’a pas atteint ses objectifs».

Neuf jours après la prédiction d’insubordinations imminentes de Brik, un homme cagoulé de l’armée israélienne à Gaza a menacé d’un «coup d’État militaire (sic sic sic)» dans une vidéo adressée au Premier ministre Netanyahou – tout à fait dans le style du Cartel de Jalisco «Nueva generación» – avec 100 000 réservistes (mega-sic) pour empêcher la remise du gouvernement de Gaza à l’un ou l’autre des groupes palestiniens[efn_note]«PM Netanyahu’s Son Shares Video of Alleged IDF Reservist Threatening Military Coup in Gaza», Josh Breiner & Bar Peleg, Haaretz, May 25, 2024.[/efn_note]. La vidéo a été partagée par Yair, le très controversé fils du Premier ministre Netanyahou, âgé de 32 ans, qui vit aujourd’hui confortablement à Miami.[efn_note]«’Where is he ?’ Netanyahu’s son draws backlash for being in US amid war», The Times of India, October 25, 2023.[/efn_note]

source : La Jornada (Mexique) via Réseau Voltaire

traduction Maria Poumier

Aucun commentaire: