samedi 2 novembre 2019

(trump a osé l'abandon des kurdes de Syrie, il peut osé l'abandon des charges contre Assange. note de rené)


Le traitement infligé à Assange met sa vie « en danger » selon un expert de l’ONU
JUSTICE Il a rendu visite en mai au fondateur australien de WikiLeaks dans sa prison londonienne
Delphine Bancaud source : 20 minutes

Publié le 01/11/19 à 19h22 — Mis à jour le 01/11/19 à 19h22

Le 1er mai 2019, Julian Assangeà Londres.Daniel LEAL-OLIVAS / AFP.
Le 1er mai 2019, Julian Assangeà Londres.Daniel LEAL-OLIVAS / AFP. — AFP
Le traitement infligé à Julian Assange, accusé d’espionnage par Washington et menacé d’extradition vers les Etats-Unis, met sa vie « en danger », a estimé vendredi le Rapporteur de l’ONU sur la torture. Dans un communiqué, Nils Melzer a exprimé son « inquiétude face à la détérioration continue de la santé de Julian Assange depuis son arrestation et sa détention au début de cette année ».
« A moins que le Royaume-Uni ne change d’urgence de cap et n’améliore sa situation inhumaine, l’exposition continue de Julian Assange à l’arbitraire et aux violations de ses droits pourrait bientôt lui coûter la vie », a-t-il déclaré. Nils Melzer a précisé à l’AFP que son inquiétude actuelle était liée à de « nouvelles informations médicales transmises par plusieurs sources fiables affirmant que la santé de Julian Assange est entrée dans un cercle vicieux d’anxiété, de stress et d’impuissance, typique des personnes exposées à un isolement prolongé et à un arbitraire constant ».

« Des traumatismes psychologiques intenses »

« Bien qu’il soit difficile de prédire avec certitude l’évolution précise de ces symptômes, ceux-ci peuvent rapidement se transformer en une situation mettant la vie en danger, impliquant un arrêt cardiaque ou une dépression nerveuse », a fait valoir le Rapporteur. Cet expert indépendant de l’ONU et professeur de droit international avait rendu visite en mai, accompagné de médecins, au fondateur australien de WikiLeaks dans sa prison londonienne, un mois après son arrestation par la police britannique à l’ambassade d’Equateur.
A la suite de cette visite, Nils Melzer avait affirmé que Julian Assange avait été victime de « maux physiques » et présentait « tous les symptômes typiques d’une exposition prolongée à la torture psychologique, une anxiété chronique et des traumatismes psychologiques intenses ».

Isolement et surveillance

Julian Assange « continue d’être détenu dans des conditions d’oppression et d’isolement et de surveillance, non justifiées par son statut de détenu », a relevé vendredi le Rapporteur. Le 21 octobre, l’Australien de 48 ans est apparu désorienté au cours de sa première apparition en public en six mois, bredouillant pendant une audience à Londres et semblant avoir des difficultés à se rappeler sa date de naissance. A la fin de l’audience, il avait déclaré ne pas savoir ce qui s’était passé et s’était plaint de ses conditions de détention à la prison londonienne de haute sécurité de Belmarsh.
En 2012, Julian Assange, qui faisait l’objet de poursuites en Suède pour viol, s’était réfugié à l’ambassade d’Equateur à Londres pour éviter d’être extradé vers la Suède ou vers les Etats-Unis, en raison de la diffusion de documents secrets américains par son site internet. Après sept années passées dans la représentation diplomatique, il en avait été délogé par la police britannique le 11 avril, avec l’accord de Quito. Il avait été immédiatement placé en détention puis condamné à une peine de 50 semaines de prison le 1er mai pour violation des conditions de sa liberté provisoire.

Il risque jusqu’à 175 ans de prison aux Etats-Unis

Julian Assange encourt une peine allant jusqu’à 175 ans d’emprisonnement aux Etats-Unis, qui lui reprochent d’avoir mis en danger certaines de leurs sources au moment de la publication en 2010 par WikiLeaks de 250.000 câbles diplomatiques et d’environ 500.000 documents confidentiels portant sur les activités de l’armée américaine en Irak et en Afghanistan.
Fin mai, la justice américaine a ajouté plusieurs chefs à son acte d’inculpation, dont la plupart portent sur des violations des lois contre l’espionnage, ce qui a suscité les critiques des défenseurs de la liberté de la presse.

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