lundi 5 novembre 2018


Géladas d’Éthiopie, les singes herbivores menacés d'extinction
Ce primate herbivore, unique en son genre, pourrait disparaître sous les pressions exercées par l’homme et le climat sur son habitat.
De Rédaction de National Geographic

Sur les hauts plateaux d’Éthiopie vivent les géladas, ultimes représentants des Theropithecus. Il y a des millions d’années, le genre s’étendait de l’Afrique du Sud à l’Inde et à l’Espagne. Mais leur nombre n’a cessé de reculer avec l’apparition de l’espèce humaine, qui a probablement chassé ces primates, et la concurrence des babouins, plus résistants aux modifications du climat. Il n’y a plus que dans les prairies de très haute altitude que le gélada trouve suffisamment d’herbe pour s’alimenter. Problème : la démographie galopante d’Éthiopie  –  deuxième pays le plus peuplé d’Afrique, avec près de 100 millions d’habitants – entraîne l’accroissement des espaces dédiés à l’agriculture et à l’élevage. En conséquence, les sols s’érodent très rapidement, appauvrissant les pâturages où pousse la précieuse herbe qui constitue 90 % de la nourriture du gélada.
Ce curieux mode d’alimentation est une aberration évolutive chez les primates, selon les spécialistes. Il nécessite d’y consacrer beaucoup de temps pour un faible apport énergétique, contrairement au régime à base de fruits et de feuilles des autres singes. À bien des égards, l’espèce est exceptionnelle. Comme les géladas passent la plupart de leur temps assis à avaler de l’herbe, leur aspect et leur mode de vie sont particuliers. Ils présentent une coloration rouge au niveau du torse - et non sur la croupe -, afin d’indiquer leur cycle de reproduction, et ne grimpent pas dans les arbres. Si les mâles possèdent des canines impressionnantes, ce n’est pas pour mâcher, mais pour se battre ou séduire les femelles. Toutes ces spécificités aident les scientifiques à mieux comprendre l’apparition des premiers primates. Un maillon important de l’histoire évolutive risque donc de disparaître avec les géladas d’Éthiopie.
Malheureusement, peu de sites sont dédiés à la préservation de l’animal. Dans l’aire de conservation communautaire de Menz-Gassa, dans le centre du pays, des gardes veillent à ce que personne n’abîme l’herbe. Grâce à l’action de la communauté villageoise, le territoire compte parmi les plus sains d’Afrique de l’Est. Sur place, 500 singes sont suivis de près par des chercheurs. Ceux-ci notent leurs activités, leurs relations, enregistrent naissances et décès. Combien en reste-t-il ? Quelques centaines de milliers ?  Des dizaines de milliers ? Les scientifiques peinent à l’évaluer. Mais une chose est sûre : les modifications climatiques à venir n’arrangeront pas leur situation.
(Encore une espèce avec les abeilles désormais officiellement considérée comme en voie de disparition. Seuls, les microbes et autres prédateurs microscopique nous resterons et ce n'est pas la génétique qui nous sauvera. note de rené)

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