(Un exemple à suivre pour le vin californien ou sud africain ou chilien ou australien ou même chinois ? note de rené)
L’histoire d’un « vin vivant », produit sans aucun additif avec des moyens 100% naturels
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Face à l’industrialisation de la viticulture sur l’ensemble de la chaîne de fabrication – de la taille au tri en passant par la récolte – et à l’uniformisation du goût des vins à travers des processus chimiques complexes, des vignerons ont décidé de prendre le chemin inverse. Olivier et Baptiste Cousin, viticulteurs à Martigné-Briand, dans le Maine et Loire, sont producteurs de vin nature, en biodynamie, à traction animale. L’équipe de Side-ways, la web-série itinérante, est allée les rencontrer.
Olivier Cousin est vigneron en vin nature. Il est connu pour avoir été en procès, médiatisé, contre la fédération des AOC. Après avoir tenté de changer les choses de l’intérieur, il avait quitté le groupe de l’appellation locale et avait continué à inscrire le terme « Anjou » sur ses bouteilles. Son vin était pourtant fabriqué dans la région, mais la législation lui interdisait l’emploi de ce terme.
Un peu plus provocateur, il avait joué avec le terme AOC en écrivant Anjou Olivier Cousin (AOC) sur certaines étiquettes. Son procès était pour lui une tribune afin de dénoncer la grande quantité de produits chimiques autorisés dans les normes AOC. Si ce n’est pas cette histoire qui nous a amené chez lui, elle est cependant très révélatrice. Olivier Cousin fait du vin à sa manière, un vin respectueux de la terre, de ceux qui travaillent pour le produire et de ceux qui le boivent. Il aime partager les connaissances qu’il a acquises depuis qu’il travaille en tant que vigneron, et il est prêt à défendre d’autres manières de produire.
Quand on le rencontre, on se rend vite compte que sa manière de travailler n’est pas motivée par une quelconque volonté militante. Elle est avant tout liée à la manière d’être du couple qu’ils forment avec Claire, sa femme. Des personnalités qui aiment la vie, les gens et qui vivent avec joie, humour et générosité. Olivier et maintenant Baptiste, son fils qui a repris la moitié des vignes familiales, produisent donc du vin. Ce n’est pas un vin tel qu’on l’imagine dans la « tradition française » de châteaux prestigieux : c’est un vin nature, un vin vivant et pour aller plus loin, un vin libre.
Sa particularité première est sans doute sa composition. Un vin nature est un vin dans lequel il n’y a aucun additif, uniquement du raisin qui a fermenté naturellement. Sans sucre, sans souffre, sans levure, sans sulfite, c’est un vin qui se boit sans fin, qui ne fait pas mal à la tête. Sans aucun ajout, le vin est tributaire des aléas de la nature, de la qualité des raisins et des intempéries. On ne modifie pas son aspect, sa couleur, son goût. C’est un vin différent chaque année, même si c’est la même cuvée, même si les raisins viennent des mêmes vignes.
Le second fils d’Olivier Cousin est sommelier à Londres, il parle du vin de la famille : « C’est un vin vivant, qui change toutes les années. C’est un vin qui évolue, c’est un vin qui ne s’arrête jamais. On va le sentir changer, en fonction du temps, de notre humeur. C’est un vin qui parle. »
Alors ce vin, est-il bon ? La réponse d’Olivier ne parlera pas de saveurs, ni de la robe de son produit final. Selon lui, ce qui créée un bon produit, ce n’est pas uniquement ses ingrédients, c’est son histoire. « Si ça s’est bien passé, que les gens étaient sympas, qu’on s’est serré les coudes et qu’on était contents de notre travail, le résultat, il est forcément bon ! » Son vin, Olivier l’appelle aussi « vin vivant » : un vin fait à partir de vignes en biodynamie, sans produits chimiques, en respect avec le sol et les êtres qui l’habitent. Les vignes sont labourées à la force du cheval, taillées et vendangées à la main.
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