(Une richesse minérale estimée à 82,7 milliards de dollars, je me disais aussi. Avec les japonais, rien ne leur fait peur, même pas la distance. Je suppose qu'ils comptent la tracter jusqu'à un point proche de la Terre. En fait, notre univers ne se mesure qu'en espèce sonnante et trébuchante. note de rené)
Ce vendredi, la sonde japonaise Hayabusa-2 va tirer sur un astéroïde ! Voici les raisons de cette manœuvre à haut risque.
Chisato Goya 22 heures Tech source : Business Insider
L'agence spatiale japonaise avait réussi un exploit historique en septembre 2018 en déployant, grâce à sa sonde Hayabusa-2, deux rovers baptisés "MINERVA-II1A" et "MINERVA-II1B" sur la surface inégale et rocheuse de l'astéroïde Ryugu. Ce vendredi 22 février 2019, à 8h, heure japonaise, soit minuit heure française, Habuyasa-2 va tenter de réaliser une autre prouesse, en tirant un dispositif de collision de 2kg en cuivre sur Ryugu, situé à environ 95 400 km de la Terre, pour essayer de faire exploser un petit cratère à la surface de l'astéroïde, rapporte le MIT Technology Review.
Dans le détail, la sonde de la JAXA — l'agence spatiale japonaise — va tirer à deux reprises sur l'astéroïde pour créer de la poussière et des particules qui pèseront 100 milligrammes environ. Une matière que Hayabusa-2 pourra recueillir à l'aide de son bras robotique de prélèvement. Cette manœuvre est "à haut risque", selon Patrick Michel, directeur de recherche au CNRS et membre de l'équipe scientifique de la mission, interrogé par Futura Sciences.
C'est "une manoeuvre très délicate compte tenu du terrain très dangereux et de la toute petite zone non risquée dans l'aire de l'atterrissage". De plus, la sonde "évolue à proximité d'un corps qui a une très faible attraction, avec de nombreux rochers, et dont les propriétés mécaniques de surface sont inconnues : ces gros rochers sont-ils friables ou très résistants", poursuit le chercheur.
La zone choisie pour l'atterrissage ne fait en effet que six mètres de large, "ce qui nécessite une précision à l'atterrissage totalement extrême", précise-t-il. Des exercices de descente ont été effectués afin d'augmenter les chances de réussite de la manœuvre et "des marqueurs artificiels pour mieux se repérer compte tenu de la faible réflectance (proportion de lumière réfléchie, ndlr) de la surface" ont été déposés. Cependant, les risques restent élevés : Hayabusa2 peut avoir une "vitesse latérale plus grande que prévue, s'approcher de trop près d'un gros rocher qui pourra l'endommager et bien d'autres choses", explique Patrick Michel.
Si cette manœuvre réussit, la sonde Hayabusa-2 pourra descendre sur la surface de Ryugu pour analyser la structure souterraine de l'astéroïde, recueillir d'autres échantillons et les ramener sur Terre fin 2020. Le prédécesseur de Hayabusa-2, la sonde Hayabusa-1 lancée en mai 2003 et rentrée sur Terre en juin 2010, est le seul engin spatial à date à avoir collecté des échantillons sur un astéroïde et à les avoir rapporté sur Terre. Un projectile plus gros pourrait être tiré plus tard dans l'année pour remuer de la poussière supplémentaire.
Ryugu n'est pas n'importe quel astéroïde : il appartient à un type particulièrement primitif d'astéroïdes et est susceptible de contenir des matériaux organiques. Il est ainsi considéré comme une relique des débuts de notre système solaire, comme le rappelle BBC News. Cette mission devrait donc permettre d'en savoir plus sur l'origine et l'évolution de notre Terre. Par ailleurs, il renferme une richesse minérale estimée à 82,7 milliards de dollars.
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