dimanche 3 février 2019

Le président Bolsonaro « déclare la guerre » aux peuples autochtones du Brésil – Survival répond


Image de manifestations autochtones à Brasilia (avril 2018). « En colorant les rues en rouge, nous montrons combien de sang a été versé dans notre combat pour la protection des terres autochtones » a déclaré Sonia Guajajara, une leader autochtone.
Image de manifestations autochtones à Brasilia (avril 2018). « En colorant les rues en rouge, nous montrons combien de sang a été versé dans notre combat pour la protection des terres autochtones » a déclaré Sonia Guajajara, une leader autochtone.
© Marcelo Camargo/Agência Brasil
Jair Bolsonaro a entamé sa présidence de la pire façon possible pour les peuples autochtones du Brésil. Retirer la responsabilité de la démarcation des terres autochtones à la FUNAI, le département des affaires autochtones brésilien, pour la confier au ministère de l’Agriculture constitue une véritable déclaration de guerre contre les peuples autochtones du Brésil.
Tereza Cristina, qui vient d’être nommée à la tête de ce ministère, s’est toujours opposée aux droits territoriaux des peuples autochtones et a œuvré pour l’expansion de l’agriculture dans leurs territoires. Il s’agit d’une terrible offensive contre les droits, la vie et les moyens de subsistance des peuples premiers du Brésil. Si leurs terres ne sont pas protégées, ils sont exposés au génocide et des peuples non contactés tout entiers pourraient être décimés.
Cette attaque contre les peuples autochtones porte durement atteinte à l’âme de la nation brésilienne.
Le vol des territoires autochtones ouvre également la voie à une catastrophe environnementale. Les peuples autochtones sont les meilleurs défenseurs de l’environnement et les meilleurs gardiens de la nature. Il est prouvé qu’ils gèrent leur environnement et sa biodiversité mieux que quiconque.
Les peuples autochtones sont déjà en résistance. Les Aruak, Baniwa et Apurinã ont déclaré : « Nous ne voulons pas être anéantis par les actions de ce gouvernement. Nos terres jouent un rôle vital dans le maintien de la biodiversité. Nous sommes des personnes, des êtres humains, nous avons du sang comme vous, Monsieur le Président, nous naissons, nous grandissons […] puis nous mourons sur notre terre sacrée, comme toute personne sur Terre. Nous sommes prêts à dialoguer, mais nous sommes également prêts à nous défendre. »
Sonia Guajajara, une leader autochtone et candidate à la vice-présidence à l’élection de 2018, a déclaré : « Nous allons résister. Si nous sommes les premiers à être attaqués, nous serons aussi les premiers à réagir. »
L’APIB, l’association des peuples autochtones du Brésil, a déclaré : « Nous avons le droit d’exister. Nous ne fuirons pas. Nous dénoncerons ce gouvernement dans le monde entier. »
Stephen Corry, directeur de Survival, a quant à lui déclaré aujourd’hui: « Survival International soutient les peuples autochtones du Brésil depuis 50 ans – pour leur survie, pour la protection des territoires les plus riches en biodiversité du Brésil, pour la santé de notre planète et pour toute l’humanité. Nous continuerons à faire campagne avec passion pour que leurs vies et leurs terres soient pleinement respectées et défendues. »
(L'ultra-libéralisme ou la théorie de milton friedman. "Il faut s'attaquer aux petits pour que les gros puissent enfler". note de rené)

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