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Alan Greenspan, ancien président de la Réserve Fédérale américaine, affirme que la stagnation économique, aggravée par le refus des deux partis politiques de contrôler les prestations sociales, a amené la pire période qu’il ait connue de toute sa carrière publique. L’économiste de 90 ans a dit à Bloomberg Television que « la croissance de la productivité est presque arrêtée, » tandis que la masse monétaire « grimpe de façon remarquablement stable de 6%, 7%, presque en ligne droite, » avec un point ou deux, ces derniers mois. Selon lui, ce genre d’environnement économique mène toujours à l’inflation.
M. Greenspan indique que le taux annuel de croissance aux États-Unis, proche de 2%, est insuffisant pour financer les demandes, qui augmentent constamment, du filet de sécurité sociale pour les gens malades et âgés. Bien que nous soyons dans une année électorale, aucun des deux partis ne veut s’attaquer à cet enjeu, de peur de perdre des votes.« Cela devrait être l’enjeu des élections aux États-Unis… Mais aucun des deux camps ne se prononcera sur ce sujet. »
En parlant de votes, M. Greenspan a désigné le référendum au Royaume-Uni pour quitter l’Union européenne comme étant un « résultat terrible à tous égards » qui « n’aurait pas dû arriver. » Mais cela est arrivé, et maintenant« nous sommes aux premiers jours d’une crise qui durera un bon bout de temps. » Il a attiré l’attention sur la forte possibilité que l’Écosse tienne un autre référendum en vue de se séparer définitivement de la Grande-Bretagne, alors que l’Irlande du Nord pourrait les imiter. Il a souligné l’ironie de voir l’Union européenne se battre corps et âme pour garder la Grèce (selon lui, un « actif toxique ») dans la Zone euro, alors que son deuxième membre, en taille, s’écarte volontairement.
La semaine suivant le référendum, tous les marchés américains ont continué à décliner, pendant que certains économistes prédisaient que la turbulence européenne freinerait, un tant soit peu, la croissance américaine. Goldman Sachs a réduit ses prévisions de croissance pour la seconde moitié de 2016 de 2,25% à 2%. Les traders font maintenant le pari que la Fed devra, encore une fois, s’abstenir de hausser les taux d’intérêt, afin de stimuler l’économie. Cependant, en Angleterre, tout le monde semble d’accord sur le fait que l’économie trébuchera; la seule question est de savoir jusqu’à quel point. De plus, ce qui est certain, est que l’incertitude continuera de régner sur les marchés tant que le Royaume-Uni et l’Union européenne n’auront pas régler leurs différends, qui sont non-négligeables.
Même si M. Greenspan hésite à dire qu’une inflation mondiale se profile à l’horizon, il ne serait pas surpris si cela arrivait. « Il n’y a pas d’inflation en ce moment. Et il n’y en a pas jusqu’à ce qu’il y en ait. » À peine plus d’un an après avoir dit publiquement qu’il n’était pas pour un retour à l’étalon-or, il déclare maintenant le contraire. « Si nous revenions à l’étalon-or… tel qu’il était avant 1913, ça irait bien. Il faut se souvenir que la période de 1870 à 1913 fut une des périodes les plus dynamiques, économiquement, que nous ayons vécues aux États-Unis, et c’était l’âge d’or de l’étalon-or. Je suis connu pour être un « gold bug » et tout le monde se moque de moi… mais pourquoi donc les banques centrales détiennent-elles autant d’or aujourd’hui ? »
(En 1999, il abroge avec Robert Rubin et Larry Summers le Glass-Steagall Act, qui maintenait la séparation entre les métiers de banque de dépôt et de banque d'investissement, permettant aux banques « de faire tout et n'importe quoi »13. Il promeut les opérations Over The Counter (OTC) et les produits dérivés qui accéléreront considérablement la crise financière mondiale débutant en 200713.
source : wikipédia note de rené)