(Tiens donc, quand il s'agit de fric, ils arrivent à s'entendre. note de rené)
Soudan et Soudan du Sud : premier test pour l’accord tripartite sur le champ pétrolier de Heglig
(Agence Ecofin) - Face aux attaques répétées contre des infrastructures pétrolières stratégiques, le Soudan, le Soudan du Sud et les Forces de soutien rapide (FSR) ont conclu à la mi-décembre 2025 un accord tripartite pour neutraliser le site pétrolier de Heglig, pilier de l’économie régionale des hydrocarbures.
Alors que la mise en œuvre effective de l’accord tripartite annoncé le 10 décembre 2025 entre le Soudan du Sud, l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide suscitait des interrogations, des travaux ont été signalés sur le champ pétrolier de Heglig, situé à la frontière entre les deux pays.
Selon Radio Tamazuj, qui citait le 28 décembre 2025 des responsables locaux et des sources proches du secteur, des équipes techniques ont été déployées afin de préparer une éventuelle reprise des activités.
A ce stade, aucun calendrier n’a été arrêté pour la relance de la production, qui reste conditionnée à l’évolution du contexte sécuritaire et à la mise en œuvre effective de l’accord tripartite.
Ces développements interviennent dans un contexte de forte interdépendance pétrolière entre les deux pays. Le Soudan assure l’exportation du brut sud-soudanais, tandis que Juba dépend largement de cette ressource. Selon la Banque mondiale, le pétrole représente encore plus de 90 % des recettes d’exportation du Soudan du Sud. De son côté, Khartoum tire des revenus du transit du brut vers la mer Rouge.
Depuis le déclenchement de la guerre au Soudan en 2023, les attaques contre les infrastructures pétrolières ont provoqué des interruptions à répétition, affectant à la fois les volumes produits et les finances publiques des deux États.
Au-delà des enjeux sécuritaires, la relance des activités pétrolières s’inscrit dans un environnement économique contraint. En novembre 2025, Agence Ecofin rapportait que le Soudan du Sud avait sollicité auprès de la Chine et de l’Inde un financement de 2,5 milliards de dollars adossé au pétrole, afin de soutenir des finances publiques fragilisées par des emprunts accumulés depuis l’indépendance.
Cette démarche intervient alors que plusieurs rapports soulignent l’opacité persistante dans la gestion des revenus pétroliers, un facteur qui contribue à creuser les déséquilibres budgétaires et à accentuer le risque d’un affaiblissement durable de l’économie.
Abdel-Latif Boureima
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