dimanche 29 janvier 2023

 

Les opérateurs ferment la 2G et la 3G, quelles conséquences ?

Réseaux : Après Orange, SFR annonce la fin de ses réseaux mobiles d'anciennes générations. Envisagée à partir de 2025, cette fermeture programmée ne devrait pas prendre de court les particuliers mais pourrait avoir plus d'impacts pour les entreprises.

Les opérateurs ferment la 2G et la 3G, quelles conséquences ?

Après Orange en mars dernier, SFR annonce qu'il débranchera ses réseaux 2G et 3G respectivement fin 2026 et fin 2028. Soit sensiblement le même calendrier que l'opérateur historique qui s'est, lui, donné 2025 et 2028 pour échéances. Free et Bouygues Telecom devraient vraisemblablement procéder à des annonces similaires dans les prochains mois même si ce dernier appelle, selon 01net, à une concertation nationale pour orchestrer cette sortie de la 2G/3G.

Avec cette fin programmée des réseaux d'anciennes générations, une page des technologies mobiles se tourne qui rendra certains abonnés nostalgiques. Apparue en 1991, la 2G a offert la possibilité d'envoyer des SMS et la 3G, introduite en 2004, de surfer sur le web et d’envoyer des MMS.

Une bonne opération pour les opérateurs

La fermeture de la 2G/3G fait sens pour les opérateurs. Elle permettra de réallouer des fréquences au profit des réseaux 4G et 5G. Un ballon d'oxygène alors que ceux-ci arrivent à saturation dans des zones à forte densité avec l'accroissement des usages mobiles. 

Au-delà de l'augmentation de la capacité et du débit, le bascule vers la 4G/5G améliorera la qualité de la voix grâce à la généralisation de la VoLTE (l'option voix sur la 4G). SFR et Orange mettent également en avant l'enjeu de sobriété énergétique Non seulement ils ne renouvelleront pas un certain nombre d'équipements, à forte empreinte carbone, mais les dernières technologies mobiles sont moins énergivores que leurs aînées. Elles sont, par ailleurs, plus sûres (la 2G présente d'importantes failles de sécurité).

Les opérateurs parient sur la disparition progressive des abonnements liés à ces réseaux d'anciennes génération. Au troisième trimestre 2022, l'Arcep recensait encore 69,3 millions de cartes SIM actives sur les réseaux 3G. Un nombre qui est toutefois, pour la première fois, inférieur à celui cartes actives sur les réseaux 4G. 

La 4G est, par ailleurs, déployée sur la quasi-totalité du territoire. Il suffit pour s'en persuader de se rendre sur le site dédié de l'Arcep qui permet, carte à l'appui, de visualiser la couverture réseau par technologie. Selon la Fédération française des télécoms, entre 99,1% et 99,6% de la population française est désormais couverte en 4G. 

Quel avenir pour les capteurs dotés de cartes SIM 3G ?

Si les particuliers ont quelques années devant eux pour changer leurs terminaux, l'extinction de la 2G/3G pourrait davantage poser de problèmes pour les entreprises. Dans l'univers de l'internet des objets (IoT), de nombreux objets connectés communiquent via des réseaux cellulaires bas débit dans les domaines de la téléassistance, de la sécurité, de la télérelève ou de l'agriculture.

Les boîtiers médaillons pour les personnes âgées, les alarmes de vidéosurveillance, les boîtiers des ascenseurs, les bornes de recharge électrique ou le système d'appel d'urgence automatique (eCall) embarqué dans les voitures sont dotés de cartes SIM 3G, généralement multi-opérateurs. Ces entreprises devront faire évoluer leurs équipements pour passer en 4G. 

Opportunément, SFR indique qu'il est le premier opérateur français à proposer la technologie NB-IoT (Narrow-Band Internet of Things), dédiée aux objets connectés. Déployée sur le réseau 4G, elle permet de conserver les mécanismes d’authentification forte et de cryptage des cartes SIM 

L'alternative consistera à basculer d'un réseau cellulaire à un réseau étendu à longue portée (LPWAN, Low Power Wide Area Networks), spécifiquement dédié à l'IoT, comme Sigfox (réseau repris par la société Unabiz) ou LoRa. 

Durant la phase de transition, les entreprises françaises pourront prendre exemple sur leurs homologues de l'étranger. L'Usine Digitale rappelle que la 3G n'est déjà plus qu'un souvenir en Allemagne et en Grèce, et partiellement au Danemark. Aux Etats-Unis, Verizon était le dernier opérateur à débrancher la prise le 31 décembre à minuit.


Aucun commentaire: