Macron nomme un médecin déjà épinglé pour des mensonges à la Commission contre la désinformation (France)
La Commission Bronner, mandatée par Macron pour lutter contre le complotisme et la désinformation, compte dans ses rangs un spécialiste récemment sanctionné par l’Ordre des médecins.
À peine mandatée par Emmanuel Macron, la Commission Bronner fait déjà parler d’elle. Ce nouvel organe, présidé par le sociologue Gérald Bronner, est censé lutter contre le complotisme et la désinformation. Mais il compte dans ses rangs une personnalité controversée.
Aux côtés de l’historien Jean Garrigues ou de l’écrivain Rachel Khan, connu pour sa critique du mouvement décolonial, figure en effet l’urologue du Tout-Paris: Guy Vallancien. Problème : le spécialiste, qui a notamment soigné François Mitterrand, vient tout juste d’être sanctionné par l’Ordre des médecins, rapporte Marianne.
L’urologue a effectivement reçu un blâme pour la rédaction d’un certificat médical « mensonger ». Le professeur Guy Vallancien avait produit ce document pour soutenir un patient qui reprochait à son généraliste de ne pas lui avoir prescrit un dosage de PSA (antigène prostatique spécifique), dans le cadre d’un dépistage du cancer de la prostate.
L’Ordre des médecins a notamment statué que le rapport du Pr Vallancien contenait « des affirmations caricaturales et des jugements de valeur catégoriques », détaille Le Quotidien du médecin.
Guy Vallancien est également connu pour avoir dirigé le Centre du don des corps de l’université Descartes, de 2004 à 2014. Une structure pointée du doigt pour son insalubrité et décrit comme un véritable charnier par les observateurs. Début juillet, le président de l’établissement d’enseignement, Frédéric Dardel, avait d’ailleurs été mis en examen pour « atteinte à l’intégrité d’un cadavre » dans cette affaire.
Une commission décriée
La Commission Bronner, baptisée « Les Lumières à l’ère numérique », auscultera tout particulièrement les réseaux sociaux et Internet. Elle devra formuler des propositions dans les « champs de la prévention et de la judiciarisation des entrepreneurs de haine ».
Des missions derrière lesquelles certains voient poindre l’ombre d’une possible censure. Frédérique Douzet, membre de la commission et spécialiste du cyberespace, se défend pourtant de tout manichéisme.
« On n’est pas là pour juger des contenus qui doivent être autorisés ou interdits. On ne pense pas en termes de “vrai” et de “faux” mais selon un spectre d’acteurs qui s’étend de ceux qui agissent avec transparence et des méthodes journalistiques jusqu’à d’autres qui utilisent des moyens artificiels d’amplification de message et cherchent à tromper la population », explique-t-elle à Libération.
La commission doit remettre son rapport courant décembre, il sera rendu public et envoyé à tous les candidats à la présidentielle.
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Source : Sputnik
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