mardi 27 octobre 2020

 (La Turquie, l'Azerbaïdjan, Israël et l'Otan, unis contre l'Arménie. note de rené)

Comment l'Iran et la Russie sont sur le point de fausser le projet "caucasien" de l'Empire...

source : Press TV
US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un effectif de l'armée azerbaïdjanaise dans la région du Haut-Karabakh, brandissant le drapeau de son pays. ©AFP

Où en est le coup « caucasien » de l’Empire contre l’Iran et la Russie ? Un mois après le début d’un conflit où le Sultan turc a tout fait pour en faire un remake de la guerre libyenne en Afrique du Nord avec en toile de fond l’installation de bases aériennes et navales permanentes de l’OTAN aux portes de la Russie et de l’Iran, lesquelles bases s’ajoutant à celles qu’y détient Israël, les choses commencent à échapper à l’Empire : il y a eu ainsi le refus de Poutine de se laisser piéger par un Nikol Pachinyan qui joue sur les deux tableaux, cherchant à impliquer là un pro-Russe pure et dure, jouant en terrain américain et otanien, impliquant la Russie dans un conflit qui déborde carrément le cadre du Haut Karabakh.

Au fait vu le retrait presque systématique des forces arméniennes des dizaines de villages du Haut-Karabakh ces dernières semaines, face à une armée azérie conquérante, on est plutôt enclin à croire à un scénario parfaitement préétabli entre Pachinyan pro-Occident au tropisme pro US/pro Israël et un Aliev, ami de l’OTAN. Or Poutine a bien compris la combine, n’ayant pas cessé ces derniers jours de confirmer que l’armée russe n’irait jamais au Haut-Karabakh et que la Turquie, la Russie, elle sait comment la remettre à sa place et ce, en remontant à la source de son trafic de terroristes vers le Caucase sud, à savoir à Idlib. Ces trois derniers jours se sont avérés totalement inouïs, l’aviation russe et syrienne ayant sorti MiG-29, Sukhoi-35 dans le ciel de la Syrie, tandis que des images satellites mettaient en scène de nouveaux dispositifs de DCA qui viendront sans doute renforcer les S-400 déjà en place.

Mais il y a plus : depuis 2015 et l’engagement militaire russe en Syrie, on a eu le droit il y a quelques jours à une frappe à l' "Iskandar", laquelle a visé un site de contrebande de pétrole syrien causant la mort des dizaines de terroristes et la destruction des milliers de litre de pétrole de contrebande que le Sultan s’apprêtait à trafiquer vers l’Europe pour financer la suite dessinée pour le conflit du Karabakh. Aussi la guerre que l’axe USA-OTAN a déclenché pour embraser l’arrière cours de la Russie, commence à avoir un « sale » effet de boomerang pour le camp atlantiste. Juste avant cette frappe à Iskandar, les Fateh-110 iraniens avaient réduit en cendres les bases des terroristes pro Ankara à Morek au sud d’Idlib poussant l’armée turque et ses agents à y faire une place nette.

Et l’Iran alors dans ce rebondissement de la bataille de l’Ouest contre l’Est ? Ces quelques dizaines de mortier, de drones et de roquettes que les conseillers militaires turcs, otaniens voire israéliens ont tiré ces 4 dernières semaines depuis la zone conflit vers le village iranien de « Khoda Afarin » ont-ils ouvert un nouveau front anti Résistance propre à détourner l’Iran de la Syrie de l’Irak du Yémen, soit ces fronts anti Empire où l’axe de la Résistance va de victoire en victoire ?

Lundi 27 octobre, le commandant en chef du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI), le général Hossein Salami a visité le village « Koha Afarin », sur la frontière avec la République d'Azerbaïdjan, seule frontière qui sépare désormais l’Iran du Caucase sud, vu que l’Arménie n’a plus aucune ligne frontalière avec l’Iran.

Tout en inspectant les derniers développements sur les frontières, le haut commandant du CGRI a émis les ordres nécessaires en vue d’assurer plus la sécurité dans les zones concernées. Le général a mis l’accent sur un double impératif : préserver la sécurité nationale iranienne, « une ligne rouge à ne jamais franchir » et étouffer dans l’œuf toute tentative quelle qu’en soit la taille visant à changer la « géostratégie des frontières».

A qui s’adresse cette mise en garde ? Évidemment à l’axe USA-OTAN-Israël qui semble fonctionner au prix du sang des Arméniens et des Azerbaïdjanais mêlés à un conflit grandeur nature avec l’Iran. Des observateurs ont d’ailleurs relevé la large utilisation de l’un des principes de la doctrine militaire asymétrique de l’Iran au Haut Karabakh : face-à-face de drones armés avec la DCA. Les images de nuées de drones « turcs » s’abattant des batteries de missiles arméniens ressemblent étrangement à la frappe au drone simultanée dont Ansarallah du Yémen, rappelons le, connaît bien le secret.

L’Iran interviendra-t-il militairement dans le conflit ? Peut-être mais pas question là encore de se faire piéger. Aliev a peut-être cumulé les gains territoriaux avec l’aide des drones otaniens et sionistes, il va falloir à présent savoir les conserver. Sur le terrain, l'Azerbaïdjanais lambda tolère de moins en moins la présence des terroristes takfiristes importés depuis Idlib par le canal turc. Pour avoir joué au béni-oui-oui, les commandants azerbaïdjanais quant à eux, sont loin de se faire illusion et croire qu'ils sont capables de gagner définitivement à coups de drones.

Quelques jours avant, le CGRI avait installé ses unités blindées composées d’au moins 30 super chars iraniens de type T-72,  char d’assaut armé d’une mitrailleuse de 7,62 mm disposant de son propre système électro-optique et d'un système de contrôle de tir modernisé pour une meilleure stabilité et précision du canon. Et d’ailleurs grâce à la taille du canon, un certain nombre de munitions de chars standards de l’OTAN seraient bien compatibles avec ce char.

Voilà une chose qui éclaire un peu cette étrange déclaration d’Aliev lors de son récent entretien avec Le Figaro : pour la troisième fois en l’espace de trois semaines, il a cherché à se distancer de l’axe US/OTAN en affirmant que son pays achetait des armes à la Turquie, à Israël mais aussi à la Russie et chose qu’on savait pas, à l’Iran ! Avia.pro va de son analyse :« Le mot sonne de façon très particulière alors même que l’embargo sur le commerce d’armes avec l’Iran vient d’être levé au grand dam d’Israël et des USA et que ces derniers ont menacé de punir toute partie qui achèterait des armes à l’Iran. Et si les chars T-72 du CGRI flambant neufs, étaient destinés à Bakou ? Ce serait un coup de massue signé Iran contre Israël et les USA si on s’en tient aux menaces de ces derniers de « punir quiconque achèterait ou vendrait des armes à l’Iran »…Une infiltration asymétrique du CGRI dans le pré carré supposé israléo-américain ?

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