C’est finalement avec des missiles Sol-Air Khordad que la défense aérospatiale iranienne a pu abattre le drone de reconnaissance furtif US Northrop Grumann RQ-4A Global Hawk et dont la version abattue comportait des options de furtivité supplémentaires et totalement inédites.
Le Northrop Grumann RQ-4A est l’un des drones les plus chers dans l’inventaire US (coût unitaire dépassant les 230 millions de dollars US). Le RQ-4A perdu dans le Golfe arabo-persique était en mode furtif complet lorsqu’il a été détecté, verrouillé et abattu par le missile Sol-Air iranien.
La survivabilité du RQ-4A est pourtant quasiment légendaire selon des analystes de la défense US qui évoquent ses brillants et très discrets états de service au dessus d’un nombre incroyable de pays dont des alliés très proches de Washington. Des RQ-4A avaient survolé des pays dotés de très puissants systèmes de défense aériennes et d’un maillage dense de radars sans qu’ils soient détectés.
La République islamique d’Iran affirme, preuves à l’appui, que le drone abattu aurait pénétré son espace aérien tandis que Washington insiste sur le contraire.
Le commandement militaire iranien a affirmé avoir abattu le drone furtif et délibérément épargné un avion de guerre US P-8A Poseidon avec 35 personnes à bord qui accompagnait le drone. Le P-8 Poseidon est un avion de lutte anti-submersible et anti-navire basé sur une version militarisée du Boeing 737.
Cet incident démontre de manière claire que l’on ne connaît pas les capacités réelles de la défense iranienne.
Le fait qu’un missile Sol-Air entièrement fabriqué en Iran puisse abattre l’un des meilleurs drones furtifs américains soulève des myriades de questions sur la réalité du dispositif défensif iranien, lequel ne doit certainement pas être de deuxième ligne.
Le système SAM iranien Khordad est l’un des rares systèmes à avoir eu son baptême de feu très peu de temps après sa présentation au public. Son premier test au combat fut incontestablement un succès complet. Au bout d’une brève salve de deux missiles tirés, le second abat un RQ-4A en mode invisible complet. C’est une prouesse que ni le système russe S-300 et encore moins le Patriot US n’ont réussi à réaliser dans des conditions de combat réel.
Mais d’où vient ce système?
Le Khordad III est une variante issue du système de défense Sol-Air de moyenne portée RAAD. Ce dernier est entré en service vers les années 2006-2007 et déploie des missiles TAER-2B sur des rampes mobiles et des TEL. Le TAER-2B serait l’un des missiles Sol-Air iraniens les plus répandus au sein des forces de la défense aérospatiale de la République islamique d’Iran. Les batteries RAAD sont souvent déployées aux côtés de batteries de S-200 améliorés et de S-300PMU2.
Le système Khordad dans sa dernière variante est une version de longue portée du RAAD et pourrait engager six à huit cibles en simultané à plus de 200 kilomètres. Et selon les déclarations d’un général iranien, le Khordad peut engager des cibles furtives à une distance de 85 kilomètres.
D’où viennent les radars en réseaux à commande de phase équipant de tels système? Là aussi le mystère demeure entier. Une origine chinoise ou nord-coréenne n’est pas à exclure mais il semble que les iraniens aient réussi à maîtriser ce domaine.
L’efficacité d’un tel système sur lequel nous avions des doutes change la donne. Les officiels iraniens ne plaisantaient pas en présentant leurs armements. Un de leurs systèmes locaux a réussi l’exploit d’abattre un drone furtif sophistiqué du premier coup, et cela influe lourdement sur l’équilibre stratégique du Moyen-Orient. Les adversaires de l’Iran se rendent compte que tous leurs calculs géostratégiques étaient faussés sur l’Iran. L’absence d’information sur les capacités défensives réelles de l’Iran paralysent toute prise de décision en faveur d’une option militaire contre l’Iran. Une option fort risquée et quasiment impossible à mettre en œuvre dans les circonstances actuelles.
Ce qui est certain est que cet incident va encourager les iraniens à produire plus de missiles Sol-Air et à accélérer la recherche et le développement de nouvelles armes. C’est le résultat des longues sanctions et de l’étranglement économique et financier d’une vieille nation qu’Israël veut à tout prix détruire en utilisant la puissance militaire US à son profit. Un pari fort risqué. Le Moyen-Orient a profondément changé depuis l’échec de la guerre en Syrie.
(Bon sens populaire : Un truc qui utilise de l'énergie pour se déplacer peut-il être invisible. Ca fibre et tout ce qui fibre renvoie de l'écho, non ? note de rené)
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