L'Inde vit la pire crise de l'eau de son histoire
Les femmes attendent près d'un camion-citerne pour avoir de l'eau, le 19 juin 2018 à New Delhi, en Inde.Sonu Mehta/Hindustan Times
« L'Inde est en train de vivre la pire crise de l'eau de son histoire ». Telle est la conclusion d'un important rapport gouvernemental qui vient d'être publié sur le domaine. Le constat est alarmant : la moitié de la population indienne, soit 600 millions de personnes, vivent dans des régions où l'eau est en train de manquer, et 200 000 habitants meurent chaque année à cause d'un manque d'accès à de l'eau de qualité. Et la situation devrait rapidement empirer.
Avec notre correspondant à New Delhi, Sébastien Farcis
New Delhi, Bangalore, Hyderabad... en tout, 21 villes indiennes comptant 100 millions d'habitants devraient avoir épuisé leurs nappes phréatiques dans les deux ans à venir. Cela privera d'eau les plus pauvres, ceux qui utilisent les puits locaux et les obligera à puiser dans les rivières régionales, utilisées pour l'agriculture.
Le bétonnage acharné des villes empêche les eaux des pluies de recharger les sols et les citadins indiens n'ont pas appris à économiser cette ressource.
Pour le Pr KJ Joy, chercheur spécialisé dans l'eau au sein du centre Soppecom, il faut redéfinir la gestion de l'eau urbaine: « Les autorités ne donnent pas assez d'importance aux sources d'eau locales, comme les nappes phréatiques, les lacs, l'eau des pluies ou le recyclage des eaux usées. Et l'essentiel de l'eau urbaine vient donc de l'extérieur, alors que cela ne devrait qu'être une source secondaire. Cette gestion de l'eau doit être ouverte à la participation des universitaires et associations, qui ont une grande expérience et peuvent apporter de nouvelles idées pour une meilleure utilisation de l'eau ».
Le rapport public dresse pour la première fois un classement des Etats indiens en fonction de leur gestion des eaux. Le point positif est que ceux qui vivent déjà des situations de crise ont commencé à réagir en adoptant des politiques plus durables.
(L'eau, plus précieuse que toutes les banques au monde, ne laissons pas les multinationales nous la voler. note de rené)
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