samedi 2 mars 2019


Lobbying XXL : le géant américain Coca-Cola sponsorise... la présidence de l'Union européenne
Publié le 27/02/2019 à 11:07 source : Marianne

L'ONG Foodwatch réclame dans une pétition en ligne lancée lundi 25 février la fin du parrainage de la présidence roumaine du Conseil de l'Union européenne par la marque de soda américaine.
Les bulles placent leurs billes. Coca-Cola sponsorise ainsi la présidence roumaine du Conseil de l'Union européenne, comme l'a relevé l'ONG Foodwatch lundi 25 février.
Parmi d'autres marques – Mercedes et Renault notamment – le géant américain du soda est en effet "partenaire platine" de la Roumanie le temps de sa présidence, débutée pour six mois en janvier 2019. Le 31 janvier à Bucarest, les ministres des Affaires étrangères des pays membres ont ainsi été accueillis dans des locaux aux couleurs de la marque d'Atlanta. Avec, en prime, un joli message : "Le système Coca-Cola vous accueille dans la belle Roumanie !"

Ce partenariat, dont Foodwatch réclame la fin dans une pétition en lignelancée en Allemagne, en France et aux Pays-Bas, a de furieux airs de lobbying. Fâcheux, alors que le site internet faisant la promotion de la présidence roumaine du Conseil rappelle que "par définition, la Présidence doit être neutre et impartiale durant la période de l’exercice du mandat". La présence de Coca-Cola, symbole du capitalisme américain échevelé, au sein des instances dirigeantes de l'Union européenne "mine encore davantage la confiance des citoyens dans la politique et les décideurs européens", déplore l'organisation de défense des droits des consommateurs.
LES NORMES ALIMENTAIRES À L'AGENDA DE L'UE
Dans sa pétition, qui a dépassé les 18.000 signatures, Foodwatch demande au président du Conseil de l'Union européenne, Donald Tusk, ainsi qu'à la présidente roumaine, Viorica Dăncilă, de mettre fin à cette opération de sponsoring. L'ONG réclame également que des règles soient établies concernant ce genre de parrainage.
Pour couronner le tout, ce partenariat intervient à l'heure où l'UE doit se prononcer sur des dossiers alimentaires, notamment la loi générale d'alimentation, qui fixe les standards sanitaires européens en la matière. "Il s’agit d’un criant conflit d’intérêt alors que la malbouffe et l’alimentation figurent parmi les sujets débattus à l’agenda européen", s'indigne Foodwatch. "Quelle influence ce sponsoring par un poids lourd de la malbouffe a sur la politique européenne et, en fin de compte, sur le contenu de nos assiettes ? Par exemple, qu’adviendra-t-il du débat sur un logo nutritionnel, tel Nutri-Score, dont Coca-Cola ne veut pas ?", s'interroge l'ONG.
Comme l'avait révélé une fuite de documents internes datés de fin 2016, le groupe américain ne se prive pas en matière de lobbying à Bruxelles. Parmi les mesures européennes contre lesquelles Coca-Cola se préparait à combattre figuraient, notamment, la limitation de la publicité pour les boissons sucrées, d'éventuelles restrictions sur la caféine, et l'affichage d'un barème sur la dose de sucre dans un produit. En 2011, Coca-Cola avait déjà sponsorisé de la même manière la présidence polonaise de l'UE.
(Après, on dira que les lobbies ne contrôle pas l'union européenne. Ils ne se cachent même plus, sachant que de toute façon, les citoyens n'ont plus droit à la parole ou si, ils y ont le droit, personne ne les écoute. note de rené)

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