vendredi 29 mars 2019


En trois ans, 5 géants pétroliers ont dépensé 1 milliard de dollars pour bloquer les lois oeuvrant pour le climat
L’étude dénonce une stratégie de lobbying intense : les groupes pétroliers ont dépensé 200 millions de dollars par an « pour contrôler, retarder ou bloquer les politiques contraignantes motivées par le climat ».

27 mars 2019 - Laurie Debove source : La Relève et la Peste


Une étude d’InfluenceMap a révélé que, depuis la COP21, les cinq plus grandes sociétés pétrolières et gazières cotées en bourse (Exxon Mobil, Royal Dutch Shell, Chevron, BP et Total) ont investi plus d’1 milliard de dollars en lobbying afin de pouvoir continuer leurs activités liées aux énergies fossiles sans respecter l’Accord de Paris. Interrogés, les grands groupes nient ces résultats.
Les beaux discours sont-ils à la hauteur des actes réellement engagés ?
C’est ce qu’a voulu vérifier InfluenceMap dans une étude compilant les principales dépenses des groupes pétroliers en lobbying. Alors que la plupart d’entre eux communiquent en grande pompe sur leurs efforts pour s’engager à tenir l’objectif de +1,5°C maximum fixé par l’Accord de Paris lors de la COP21, ils continuent d’investir massivement en lobbying, directement ou à travers des prestataires, pour s’assurer que les législations ne soient pas contraignantes envers leurs activités.

L’étude dénonce une stratégie de lobbying intense : les groupes pétroliers ont dépensé 200 millions de dollars par an « pour contrôler, retarder ou bloquer les politiques contraignantes motivées par le climat ». Ce lobbying aurait notamment entravé les efforts des gouvernements du monde entier pour mettre en œuvre de telles politiques après la COP21.
En octobre 2018, le dernier rapport du GIEC nous rappelait qu’il est urgent et vital d’initier un changement complet de système pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. Un seul demi-degré supplémentaire entraînerait une surenchère de sécheresses, inondations, canicules et extrême pauvreté pour des centaines de millions de personnes.
Suite aux demandes des signataires de l’Accord de Paris, ExxonMobil, Shell, Chevron, BP et Total, ont dépensé près de 195 millions de dollars en communication autour de leurs « actions vertueuses » pour le climat. Dans les exemples cités, ExxonMobil a ainsi fait un tapage publicitaire autour de sa R&D sur les biocarburants à base d’algues alors que les 10 000 barils de biocarburant par jour qu’il espère atteindre d’ici 2025 ne représenterait en fait que 0,2% de sa capacité actuelle de raffinerie, « ce qui constitue essentiellement une erreur d’arrondi » pointe l’étude, et pas un engagement ambitieux en faveur du climat.

« Malgré l’apparente prise de conscience des actionnaires, plutôt que de changer de cap, la réponse des principaux PDG du secteur pétrolier a été de s’engager à renforcer l’image de marque positive pour le climat, comme lors du Forum économique mondial de cette année à Davos. Cette évolution s’est accompagnée d’une hausse des dépenses en capital consacrées à l’exploration des combustibles fossiles en 2018, avec le rebond du prix du pétrole. » Extrait de l’étude

Questionnés par l’AFP, Chevron et Shell ont renié les conclusions de cette étude. Pourtant, sur plus de 110 milliards de dollars d’investissement de capitaux prévu pour 2019, seuls 3,6 milliards sont destinés à des projets bas-carbone, selon le rapport d’InfluenceMap.

Encore plus préoccupant, un tout récent rapport de l’Agence Internationale de l’Energie montre que la demande énergétique mondiale augmente à une vitesse record jamais atteinte auparavant (2,3% en 2018). La demande pour tous les combustibles a donc également augmenté, avec les combustibles fossiles représentant près de 70% de cette demande pour la deuxième année consécutive. Au lieu de réduire nos émissions de gaz à effet de serre, nous sommes en fait en train de les augmenter toujours plus. Le temps est à l’action.

(En France, ce n'est pas difficile, tous les ministres sont des anciens lobbyistes ou le sont toujours d'ailleurs. Comme aux States pour les secrétaires d'état. Une tendance lourde que devra corriger bernie sanders. Bon, allez, je vais vous lâcher avec sanders, maintenant que vous avez compris que c'est mon candidat à l'élection présidentielle américaine. Alors, n'allez pas accuser les russes puisque je vous avoue que c'est moi tout seul qui manigance tout. note de rené)

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