La moitié des cadres prêts à renoncer au salariat sous conditions (France)
Par Grégoire Normand | 28/03/2019, 6:00 | 584 mots source : La Tribune
57 % des cadres se disent prêts à quitter le salariat pour d’autres formes d’emploi selon la dernière enquête réalisée par l'APEC.
Selon le dernier baromètre réalisé par l'association pour l'emploi des cadres (Apec), 57% des personnes interrogées se déclarent prêts à sortir du salariat. Dans le détail, 50% des cadres déclarent qu'ils pourraient renoncer à cette forme d'emploi et 7% estiment qu'ils ne sont pas du tout attachés au salariat. A l'opposé, 43% indiquent qu'ils sont très attachés à ce statut. Si ces résultats peuvent révéler un attrait pour l'entrepreneuriat, ils peuvent aussi témoigner des difficultés pour les cadres à se sentir bien dans leur situation professionnelle actuelle.
Un malaise professionnel répandu
L'examen approfondi des résultats collectés par l'organisation indique que parmi ceux qui envisagent de sortir du salariat, 69% expriment une déception à l'égard de leur situation professionnelle. Cette volonté de quitter un poste salarié est bien inférieure (53%) quand les interrogés sont satisfaits de leur situation professionnelle.
Il existe également de fortes disparités entre les personnes âgés de moins de 40 ans (62%) et celles de plus de 40 ans (53%). "Logiquement, les cadres sans emploi envisagent encore davantage de recourir à ces formes d'emploi et de façon plus certaine. Cela constitue pour eux une voie possible pour retrouver une activité professionnelle" expliquent les auteurs de l'enquête.
Une sortie sous conditions
En dépit de cette volonté de sortir du salariat, les cadres ne sont pas prêts à toutes les concessions. Dans l'enquête menée par l'Apec, les personnes interrogées évoquent des prérequis. "Ils concernent d'une part l'existence d'un projet solide et motivant, et d'autre part la garantie de revenus suffisants et réguliers. Ces éléments sont cités spontanément comme des critères déterminants pour pouvoir opérer une transition vers une autre forme d'emploi", expliquent les auteurs de l'étude. Ainsi, seule une minorité de cadres aurait connu une forme alternative à l'emploi salarié. Parmi les autres formes de travail testées, la microentreprise et le regroupement d'employeurs sont ceux qui suscitent le plus d'adhésion.
"Le micro-entrepreneuriat est la forme d'emploi alternative qui est la plus fréquemment envisagée par les cadres sans emploi, pour 55 % d'entre eux, contre 47 % à 48 % pour les groupements d'employeurs, les entreprises de travail en temps partagé et le portage salarial."
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Les cadres attachés à des revenus réguliers
Les cadres interrogés ont des attentes très larges de la part du monde professionnel. Même si l'engouement pour l'entrepreneuriat progresse chez les cadres, 64% d'entre eux estiment qu'il est important de percevoir des revenus réguliers. Viennent ensuite la volonté de "faire du bon travail" (61%) et la possibilité de progresser et d'apprendre à faire de nouvelles choses (56%). les cadres veulent se sentir utiles à l'entreprise (52%) et exercer un métier qui a du sens (51%).
A cela s'ajoute, le manque d'attachement à l'entreprise. Pour François Hommeril, président de la CFE-CGC, "c'est même le problème numéro un". Lors d'une récente conférence de presse, il expliquait que "ce qui va déclarer l'attachement des cadres, c'est que le travail ait du sens pour la collectivité. Les cadres veulent que leur travail ait un impact positif sur la société".
Méthode : une enquête en ligne a été lancée en novembre 2018 auprès de 1 050 cadres : des cadres en emploi salariés (950 individus), des cadres sans emploi ayant connu le salariat (100 individus).
(Débarrassons-nous de l'oligarchisme et de l'ultra-libéralisme et repensons le salariat qui est la carotte principale de notre soumission volontaire sans possibilité de discuter des termes du contrat qui nous lie à ceux que nous autorisons à nous contrôler en nous faisant croire que c'est pour notre bien, bien que nous soyons conscient de cette dernière assertion. note de rené)
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