mercredi 26 septembre 2018


Le Parlement veut transformer «les déchets plastiques en mines d’or»
Par : Sam Morgan | EURACTIV.com | translated by Manon Flausch source : Euractiv
 14 sept. 2018                                                                                                                    
Le Parlement européen a adopté presque à l’unanimité un rapport sur la stratégie plastique de l’UE appelant à l’interdiction de certains microplastiques d’ici 2020.
« Transformer les terres jonchées de déchets plastiques en mines d’or », le rapport de l’eurodéputé CRE Mark Demesmaeker se félicite de la stratégie plastique publiée en janvier par la Commission, mais propose des améliorations, comme l’interdiction des microplastiques dans les produits cosmétiques et de nettoyage.
L’eurodéputé prend l’exemple des interdictions récentes des microbilles de plastiques introduites dans certains pays, comme le Royaume-Uni, qui montrent qu’il est possible d’éliminer les microplastiques « ajoutés intentionnellement » quand des alternatives viables existent.
Les microplastiques font actuellement l’objet d’un large débat. Certains observateurs s’inquiètent de voir ces minuscules fragments finir dans la chaîne alimentaire, mais les conséquences sur la santé humaine sont encore très méconnues.

Les Pays-Bas, l’Autriche, la Belgique et la Suède militent pour l’interdiction des micro-plastiques utilisés dans les détergents et les cosmétiques, afin de protéger les milieux marins – et les fruits de mer.
Marché des matériaux recyclés
Tout comme la stratégie de la Commission, le rapport souligne que les plastiques devraient être conçus pour pouvoir être recyclés, selon les principes de l’économie circulaire, afin que l’Europe puisse enfin établir un marché des matériaux recyclés rentable.
« Ensemble, nous pouvons transformer les terres jonchées de déchets plastiques en mines d’or », a assuré Mark Demesmaeker avant le vote sur son rapport en séance plénière. Un franc succès, puisque 597 eurodéputés ont voté pour et seul 15 ont voté contre.
Le texte demande aussi à l’exécutif de fixer des prescriptions minimales pour les microplastiques dans la législation relative aux produits. Ces exigences devraient surtout s’appliquer aux textiles, aux pneus, aux peintures et aux mégots de cigarettes.
À ce jour, la législation la plus importante à laquelle la stratégie a donné lieu est la proposition sur les plastiques à usage unique. Certains produits, comme les cotons-tiges, les touillettes et les tiges soutenant des ballons de baudruche, devraient ainsi être interdits.

Bruxelles va révéler son plan d’attaque contre les plastiques non réutilisables, dont la première version avait reçu un accueil mitigé.
Le rapport propose cependant une série d’améliorations, notamment l’interdiction totale des plastiques dits « oxodégradables », qui se fragmentent et créent ainsi des microplastiques, d’ici 2020.
L’eurodéputé belge propose aussi que la Commission rédige une liste d’applications et de produits utilisant des plastiques biodégradables « utiles », étant donné que ceux-ci « peuvent appuyer la transition vers une économie circulaire, mais ne doivent pas être considérés comme un remède universel contre les déchets marins ».
« Aujourd’hui, le Parlement a reconnu que les plastiques biodégradables ne sont pas une solution miracle à notre crise de la pollution plastique, mais une distraction qui nous écarte des solutions réelles », s’est réjouie Ioana Popescu, de l’alliance Rethink plastic.
Plus de collecte, plus de recyclage
Le rapport soutient la stratégie de la Commission, mais insiste aussi sur la priorité que constitue l’amélioration des taux de collecte et de recyclage. À cette fin, il promeut les systèmes de consigne et d’extension de la responsabilité du producteur. Selon ce dernier système, les producteurs sont responsables de leurs produits tout au long du cycle de vie de ceux-ci, ce qui inclut évidemment l’impact écologique de leur utilisation et de leur élimination.
Plusieurs États membres utilisent des systèmes de consignes pour encourager la collecte des bouteilles, par exemple, et l’extension de la responsabilité s’étend à de plus en plus de secteurs. Les Pays-Bas envisagent d’ailleurs de l’adopter pour le secteur textile.
Un point critiqué de la stratégie actuelle de la Commission est le fait qu’elle repose sur une approche d’autorégulation pour l’industrie. Les résultats dépendent donc largement des promesses et engagements volontaires des entreprises pour réduire le plastique.
Pour l’instant, de grands acteurs européens ont cependant mis la main à la pâte. C’est le cas d’UNESDA Soft Drinks Europe, qui a promis le 13 septembre que d’ici 2025 toutes ses bouteilles seraient recyclées et que tous les contenants plastiques PET contiendraient en moyenne un minimum de 25 % de matériaux recyclés.

La Commission européenne a présenté une stratégie sur le plastique très attendue, afin d’établir une approche commune à la production et à la pollution au plastique pour les années à venir.

(Et, faire payer les fabricants au lieu d'imaginer des stratégies qui occultent leur responsabilité ? note de rené)

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