Pour Nicolas Hulot, Notre-Dame-des-Landes n'est pas "une ligne rouge" (France)
Bien qu'opposé au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le ministre de l'Ecologie Nicolas Hulot assure, dans un entretien à L'Obs publié jeudi, que l'aboutissement de ce projet n'est pas "une ligne rouge" : "Si je vous dis que c'est une ligne rouge, c'est une forme de chantage. Or, je ne veux rien obtenir par le chantage."
Nicolas Hulot est attendu au tournant sur le dossier du projet d'aéroport Notre-Dame-des-Landes. Interrogé dans L'Obs jeudi, à quelques jours de la remise du rapport de trois médiateurs sur ce dossier sensible, le ministre de l'Ecologie assure qu'il n'en fait pas un casus belli. "Je ne fonctionne pas comme cela, déclare-t-il. Si je vous dis que c'est une ligne rouge, c'est une forme de chantage. Or, je ne veux rien obtenir par le chantage. Ce ne serait pas sain, ni durable."
Prié de dire si dans un "deal" passé avec le Premier ministre Edouard Philippe au moment de son entrée au gouvernement à propos de Notre-Dame-des-Landes, Nicolas Hulot affirme qu'"il n'y a jamais eu de deal de ce type". "J'ai dit à Edouard Philippe et à Emmanuel Macron quelles étaient mes convictions profondes sur tout un tas de sujets, dont celui-ci, avant d'accepter de devenir ministre, explique-t-il. Mon opposition à ce nouvel aéroport était donc connue de tous."
Nicolas Hulot se désolidarise des zadistes
Selon le ministre de l'Ecologie, "toutes les alternatives n'ont pas été étudiées". "C'est pour cela que j'ai souhaité qu'une commission de médiateurs soit mise en place", rappelle-t-il ensuite. Ces médiateurs doivent remettre leur rapport le 13 décembre prochain à Edouard Philippe. Selon une source gouvernementale citée par l'AFP, une décision de l'exécutif dans ce dossier est attendue "selon toute vraisemblance" d'ici à la fin de l'année. "A ce stade, je n'ai aucune idée de la décision qu'ils prendront... ", affirme Nicolas Hulot.
Et le référendum organisé en 2016 à l'échelle de la Loire-Atlantique? Ce scrutin a validé le projet d'aéroport, mais le fait que tous les habitants du département soient interrogés - et non ceux de la zone concernée par l'aéroport - avait suscité la polémique. "A-t-on soumis à cette consultation toutes les options possibles?", s'interroge le ministre avant de constater que la remise en cause d'un vote public poserait tout de même un "problème d'autorité".
S'il est opposé au projet d'aéroport, Nicolas Hulot se désolidarise toutefois des zadistes, ces manifestants qui occupent le terrain, sur place, et affrontent régulièrement les forces de l'ordre. "On a, à Notre-Dame-des-Landes, un problème d'ordre public, constate-t-il. Certains en font abstraction dans leur raisonnement. Pas moi!" Nicolas Hulot tente ainsi de défendre une position équilibrée en attendant les conclusions des médiateurs.
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