Les Etats-Unis renforcent la présence des forces d’opérations spéciales à la frontière de la Russie
Partager la publication "Les Etats-Unis renforcent la présence des forces d’opérations spéciales à la frontière de la Russie"
Le déploiement en Europe des forces d’opérations spéciales américaines n’est jamais à l’ordre du jour dans les médias, mais sur le terrain, il s’accélère. Il ne peut avoir d’autre but que l’acquisition d’une capacité à lancer des attaques en profondeur sur le territoire russe.
L’administration Trump compte beaucoup sur ses Special Operation Forces (SOF). Elles sont déployées dans 137 pays c’est à dire près de trois pays sur quatre dans le monde. Au moins 8000 membres des SOF opèrent dans environ 80 pays à un moment donné. Les chiffres ont grimpé de quelques milliers dans les années 1980 à 70 000 à l’heure actuelle. En 2016, les Etats-Unis ont déployé ces forces spéciales à Taïwan, en Mongolie, au Kazakhstan, au Tadjikistan, en Afghanistan, au Népal, en Inde, au Laos, aux Philippines, en Corée du Sud et au Japon. En 2006, 3% de ces forces déployées à l’étranger se trouvaient en Europe. En 2016, ce nombre a dépassé 12%.
Beaucoup de choses ont été dites récemment sur les opérations des SOF en Afrique. Elles vont se développer et s’intensifier. Officiellement, elles participent à des missions de formation et d’assistance pour contrer les menaces terroristes. Mais on peut difficilement imaginer la nécessité de déployer des forces spéciales venant d’outre-mer pour combattre le terrorisme dans le Vieux Continent.
Les Etats-Unis ont augmenté la présence de SOF en Europe d’un facteur quatre l’année dernière. Elles sont principalement déployées près des frontières de la Russie, y compris dans les pays tels que les Etats baltes, la Roumanie, la Pologne, l’Ukraine et la Géorgie. En 2017, les SOF ont été déployées dans plus de 20 pays européens.
En mars, des SOF [les bérets verts de l’armée: Army Green Berets] se sont entraînés avec des troupes locales en Laponie (Finlande), à l’occasion de l’exercice Northern Griffin 2017. En mai, les Navy SEAL faisaient partie de l’exercice Flaming Sword 17 en Lituanie. En juin, des membres du 10e groupe de forces spéciales américaines se sont entraînés près de Lubliniec, en Pologne. En juillet, des forces spéciales navales ont pris part à l’exercice militaire annuel Sea Breeze en Ukraine. En août, des forces de combat du 321e Special Tactics Squadron [Escadron tactiques spéciales] ont contrôlé l’autoroute à deux voies, désamorcé l’espace aérien et exercé le commandement et le contrôle au sol et dans les airs pour l’atterrissage des avions d’attaques au sol A-10 du 104e escadron de chasse de la Maryland Air National Guard et ceci sur l’autoroute Jägala–Käravete, en Estonie. En août également, les SOF ont participé à l’exercice Noble Partner en Géorgie.
Le Major Michael Weisman, porte-parole du Commandement des opérations spéciales des Etats-Unis en Europe, précise: «Mis à part la Russie et la Biélorussie, nous nous entraînons avec pratiquement tous les pays d’Europe, bilatéralement ou par le biais de divers événements multinationaux.»
En avril et en mai 2017, des membres des Forces spéciales de la Marine du Commandement des opérations spéciales des Etats-Unis et des forces spéciales de l’OTAN venant d’Albanie, de Bulgarie et de Lituanie ont pris part à l’exercice Saber Junction 17 ayant eu lieu au Joint Multinational Readiness Center en Allemagne. L’Ukraine et la Géorgie étaient parmi les pays participants. En plus de l’intégration des SOF américaines, une force de résistance simulée a participé à l’exercice avec la participation de la Force nationale de défense volontaire lituanienne.
Des commandos américains se sont déployés discrètement dans les Etats baltes. Des dizaines de membres des forces d’opérations spéciales des Etats-Unis y stationnent «en permanence» pour former des opérateurs spéciaux.
Cette année, un groupe des forces spéciales de la Garde nationale américaine basé à Birmingham, en Alabama, a été chargé d’apprendre la langue russe, y compris la terminologie militaire, ainsi que l’histoire, la culture et les traditions dans ce qui semble être une phase préliminaire d’une éventuelle opération en outre-mer. C’est le début d’un programme quinquennal de préparation des SOF de la Garde nationale. Les cours de langue devraient durer de trois à six semaines. Ils comprennent la terminologie militaire et l’utilisation pratique des termes de commandement. En outre, les instructeurs sont censés présenter la culture régionale avec les dates d’événements importants et les données concernant des personnalités.
Les SOF sont déployées à proximité des frontières de la Russie sous le prétexte de défendre nos alliés effrayés par une éventuelle «agression russe». Si tel était le cas, ils demanderaient des forces à usage plus général, comme des unités de l’armée, équipées de systèmes d’armes défensives pour protéger leurs frontières. Ils n’auraient pas besoin des SOF, qui représentent des unités de frappe offensives comme les US Marines en Norvège. Des instructeurs spécialisés dans les opérations défensives, et non des forces d’opérations spéciales sont nécessaires pour repousser les attaques de l’adversaire. Ce que les SOF et les Marines peuvent enseigner, c’est l’art des premières frappes. Ce déploiement en Europe n’est jamais médiatisé mais il augmente rapidement. Il ne peut y avoir d’autre but que l’acquisition de la capacité de lancer des opérations en profondeur sur le territoire russe.
Peter Korzun
Source: www.strategic-culture.org/news/2017/11/03/us-boosts-special-operations-forces-presence-at-russia-border.html (Traduction Horizons et débats)
(Donc, ils vont nous faire une provocation qui va faire monter la température et précipiter l'achat d'armes américaines des états européens qui manquent d'enthousiasme. note de rené)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire