Eusko : Au Pays basque, la monnaie locale la plus utilisée de France
Parmi les monnaies locales complémentaires (MLC) qui fleurissent sur le territoire national et au-delà, l’expérience basque est tout particulièrement réussie. L’Eusko est en train de gagner son pari d’une économie relocalisée. En 4 ans, le succès de cette monnaie s’est amplifié, notamment auprès des pouvoirs publics de plus en plus convaincus de l’intérêt de l’initiative.
Pour Dante Edme-Sanjurjo, cofondateur et directeur général de l’associationEuskal Moneta, porteuse du projet, l’Eusko permet de « créer du lien et de faire travailler ensemble et localement ». Plus qu’un simple moyen d’échange, il s’agit surtout de « participer à un mouvement global de changement des pratiques » en faveur de la valorisation du territoire pour une transition écologique et sociale.
Le succès de l’initiative en quelques chiffres
Chiffres à l’appui, Dante Edme-Sanjurjo affirme que l’Eusko est « un véritable moyen d’action » : 3000 particuliers, 650 professionnels et 4 villes (Hendaye, Ustaritz, Mendionde et Bayonne) ont déjà adhéré à l’association. A la fin de l’année 2016, 544 000 euskos étaient en circulation. Un an plus tard, ils sont 721 000. Une progression qui s’explique notamment par la mise en place de l’euskokart, une innovation numérique qui a déjà permis l’ouverture de 830 comptes de particuliers et 423 comptes de professionnels.
L’eusko innove avec une carte de paiement
Le principe de l’Eusko est clair. Un euro équivaut à un eusko. Les euros échangés sont placés par l’association dans un fonds solidaire pour aider au développement des associations et des entreprises locales adhérentes au réseau.
Mais depuis 2017 et pour répondre à une demande de ses adhérents, la monnaie locale basque dispose également de sa propre carte de paiement, l’euskokart. Un outil numérique mis au point avec une entreprise locale, et le soutien financier de la FPH et du Conseil Régional de Nouvelle Aquitaine, et qui repose sur un système en licence libre, non externalisé. Le serveur local est également hébergé au Pays basque. « Il n’y a pas de banque derrière, nous gérons tout nous-mêmes » tient à préciser Dante Edme-Sanjurjo.
Essaimer pour réussir à créer une monnaie par territoire
Après avoir innové dans le numérique, l’association Euskal Moneta veut se concentrer dans l’essaimage d’un système qui a fait ses preuves. Victime de son succès, l’association reçoit « des demandes permanentes pour savoir comment reproduire l’expérience » explique Dante Edme-Sanjurjo, qui insiste sur la charge de travail que demande la réalisation d’un tel projet. « Pour faire simple, cela a été très compliqué. Il y a de la méthode derrière et un an et demi de travail. » L’idée d’un institut de formation fait donc son chemin pour transmettre les raisons de cette réussite, les outils développés, et faire partager un savoir-faire aujourd’hui acquis avec l’ambition que chaque territoire se dote d’une monnaie locale.
Crédits photos : L’Eusko
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