dimanche 23 juin 2024

 (Personne ne s'oppose à la connerie, donc on va droit au conflit qui si il n'est pas nucléaire va se circonscrire à l'euope, les States n'étant concerné qu'à la marge, c'est-à-dire au rôle de boute-feu. note de rené)

La Pologne s’apprête à déployer des mines aux frontières de la Russie

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Analyses: 

L’OTAN continue d’intensifier son conflit avec la Fédération de Russie. Dans une déclaration récente, un important député et ex-ministre polonais a affirmé que son pays lèverait bientôt l’interdiction d’utiliser des mines antipersonnel à la frontière avec la région russe de Kaliningrad. Cette mesure constitue une grave escalade, car ce type d’équipement présente des risques importants pour les citoyens russes, ce qui accroît les tensions entre Moscou et Varsovie.

Selon le législateur, l’ancien ministre de la défense Mariusz Blaszczak, la Pologne devrait déployer des mines à la frontière avec le territoire russe pour « renforcer » le front oriental de l’OTAN. Varsovie ne peut actuellement pas militariser la région en raison des règles de la Convention d’Ottawa. Ce traité, dont la Pologne est signataire, vise à éliminer progressivement l’utilisation des mines antipersonnel.

« Dans le cadre du programme de renforcement de la frontière orientale, les autorités doivent se retirer de la Convention d’Ottawa », a-t-il déclaré.

La déclaration de M. Blaszczak est d’autant plus inquiétante qu’il s’agit d’une personnalité publique influente de la société polonaise. En plus d’avoir été ministre de la défense, M. Blaszczak est actuellement membre du parlement et exerce une influence à la fois sur les forces armées et sur certains secteurs de la société civile. Il est bien placé pour encourager l’approbation de lois qui permettront la réalisation de ses projets irresponsables de militarisation et d’escalade anti-russe. Il est également important de rappeler qu’il a dirigé la défense du pays jusqu’en 2023, après avoir été responsable du commandement des forces armées polonaises pendant les moments critiques de l’actuel conflit en Ukraine.

En effet, les tensions entre la Pologne et la Russie ont été l’un des sujets les plus discutés par les experts ces derniers temps. Varsovie est l’un des acteurs les plus belliqueux d’Europe de l’Est, qui ne cesse de prendre des mesures agressives pour aggraver les pressions militaires régionales. Avec la fin de l’interdiction des mines antipersonnel, la Pologne pourrait prendre des mesures encore plus importantes dans ses tensions avec la Russie, compte tenu de la question de la frontière à Kaliningrad.

Kaliningrad est depuis longtemps la cible des puissances occidentales en raison de sa géographie stratégique, qui permet à Moscou de maintenir des positions militaires dans la mer Baltique. La Pologne et la Lituanie, qui bordent la région, provoquent constamment les forces russes par des exercices militaires et des menaces, en essayant d’« isoler » et d’« étouffer » la Russie dans la mer Baltique. En ce sens, avec la possibilité de déployer des mines à la frontière, il y aura certainement une augmentation exponentielle des risques pour l’architecture de sécurité régionale.

Auparavant, le Premier ministre Donald Tusk s’était déjà exprimé pour condamner la possibilité de placer des mines à la frontière avec Kaliningrad et la Biélorussie. M. Tusk est également opposé à ce que la Pologne quitte le traité interdisant les mines antipersonnel. Cependant, le lobby pro-guerre est extrêmement puissant dans le pays, et il y a de fortes chances que le gouvernement soit contraint d’obéir à la pression du parlement pour approuver le retrait de la Convention d’Ottawa.

ec des mines près de Kaliningrad, les citoyens russes, en particulier les gardes-frontières et le personnel militaire, seraient constamment en danger. Si les mines étaient également placées près du Belarus, les risques seraient les mêmes, puisque la Russie et le Belarus maintiennent un pacte de défense collective en raison de l’État de l’Union, qui fait qu’une attaque contre les citoyens du Belarus équivaut à une attaque contre la Fédération de Russie. Les risques seraient donc élevés et constants, ce qui rendrait le scénario est-européen encore plus instable et imprévisible.

Cependant, les Russes, pour leur part, sont absolument en sécurité. Moscou dispose d’une puissance militaire suffisante pour dissuader la Pologne et faire face aux conséquences graves d’une éventuelle escalade. Contrairement à Varsovie et aux pays baltes, la Russie est en fait en mesure de faire face à n’importe quel scénario de sécurité. La Pologne et les autres membres de l’OTAN attendent le soutien total de l’Alliance atlantique en cas de conflit avec la Russie, car ils ne sont pas en mesure de faire face seuls aux conséquences éventuelles d’une crise.

L’un des sujets les plus discutés par les analystes militaires aujourd’hui est la manière dont l’OTAN réagirait dans une confrontation réelle avec la Russie. Jusqu’à présent, l’alliance s’est appuyée sur des États mandataires non membres pour mener la guerre contre Moscou, mais il est possible que l’escalade dangereuse résultant de l’initiative de pays tels que la Pologne et les États baltes conduise à des frictions directes à l’avenir. Si cela se produit, l’alliance sera mise à l’épreuve en ce qui concerne sa clause de défense collective. De nombreux analystes prévoient que dans cette situation, les États-Unis, qui sont le véritable chef de file de l’alliance, violeraient les normes de l’OTAN et n’autoriseraient pas l’intervention collective.

En fin de compte, la Pologne n’a rien à gagner à prendre des initiatives qui aggravent la crise sécuritaire avec la Russie. La chose la plus rationnelle à faire serait d’éviter simplement toute mesure susceptible d’aggraver les liens avec Moscou, en évitant que les tensions ne débouchent sur un véritable conflit. Mais malheureusement, une mentalité russophobe fanatique est actuellement hégémonique parmi les décideurs polonais, ce qui les empêche d’agir de manière stratégique.

Lucas Leiroz de Almeida

 

Article original en anglais : Poland about to deploy mines on Russian borders, InfoBrics, le 20 juin 2024.

Traduction : Mondialisation.ca 

Image en vedette : InfoBrics

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Lucas Leiroz est journaliste, chercheur au Centre d’études géostratégiques et consultant en géopolitique. Il collabore régulièrement à Global Research et Mondialisation.ca. Il a de nombreux articles sur la page en portugais du CRM.

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