(Vous êtes fiers d'avoir un abonnement meta, facebook et instagram ? note de rené)
La Floride exige des "explications" de Mark Zuckerberg à propos de l’implication des réseaux sociaux de Meta dans le trafic d'êtres humains (USA)
TECH - Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg, doit rendre des comptes. Les plateformes Facebook, Instagram et WhatsApp, "sont utilisées pour aider, faciliter ou soutenir" la traite d'êtres humains, selon un rapport de l'organisation américaine Human Trafficking Institute. En tant que procureur général de l'État de Floride, la républicaine Ashley Moody, a exigé des explications de la Big Tech. Chiffres à l'appui, elle dénonce l'usage à grande échelle des réseaux sociaux à des fins illégales, liées à la pédocriminalité. Alors que le groupe Meta défend "ses efforts" contre ces "crimes odieux", Zuckerberg est invité à comparaître prochainement devant le Conseil fédéral de Floride sur le trafic humain, présidé par A. Moody.
"Avant de lancer de nouveaux produits et de perdre du temps à préparer un match en cage qui ne se produira probablement jamais (en référence à un défi lancé entre le PDG de Meta et Elon Musk, ndlr), Zuckerberg devrait s'efforcer de rendre les plateformes de Meta plus sûres pour les utilisateurs et d'empêcher les personnes vulnérables d'être contraintes au travail sexuel illicite", déclare-t-elle dans un communiqué de presse, publié lundi 10 juillet 2023.
85% des cas signalés sur des plateformes de Meta
Le procureur général de Floride évoque les résultats de l’enquête menée par le Conseil fédéral sur le trafic d'êtres humains. Facebook, Instagram et dans une moindre mesure WhatsApp et Messenger, sont les"applications préférées" des trafiquants. Selon un tableau qui accompagne le communiqué de presse, Facebook et Instagram représentent à elles seules 60% des cas signalés sur les dix principales plateformes mises en cause.
L’enquête, menée avec les forces de l’ordre de l’État de Floride et 80 organes de répression, a révélé que 146 des 271 cas de recours par les trafiquants aux réseaux sociaux concernent les plateformes de Meta. SnapChat est la troisième application utilisée, loin devant TikTok ou encore Discord. De nombreuses applications locales sont aussi privilégiées par les trafiquants.
La firme dirigée par Mark Zuckerberg est aussi épinglée par une autre organisation, le National Center for Missing & Exploited Children (Centre national pour les enfants disparus et exploités). Dans son rapport CyberTipline 2022, qui se base sur des chiffres fournis par des fournisseurs d’accès à des services électroniques, 85% des 32 millions d’incidents signalés en 2022 - soit près de 27 millions - provenaient des applications de Meta. 21 millions de cas ont été signalés sur Facebook et 5 millions de cas sur d'Instagram.
"Zuckerberg doit immédiatement porter son attention sur cette menace pour la sécurité publique et témoigner devant notre conseil de ce que Meta fait pour empêcher que ses plateformes ne soient utilisées pour aider, faciliter ou soutenir la traite des êtres humains", poursuit le procureur dans son communiqué. Dans une lettre transmise au PDG de Meta, Ashley Moody l’a invité à "comparaître" devant le Conseil fédéral qu’elle préside et à confirmer sa présence avant le 5 septembre, en prévision de la réunion des membres du Conseil, le 2 octobre.
Interrogé par Fox News, un porte-parole du géant de la Tech rappelle que les plateformes "interdisent toutes les formes d'exploitation humaine sans équivoque. Nous travaillons de manière agressive pour lutter contre ces crimes odieux sur et en dehors de nos plateformes". Selon le même responsable, les "affirmations contenues dans ce communiqué de presse décrivent de manière inexacte nos efforts, pour lutter contre ce type d'activité illégale" et pour "travailler avec les forces de l’ordre afin que les criminels puissent être arrêtés et poursuivis".
Sans donner une réponse à l’invitation du Procureur général de la Floride à comparaître devant le Conseil fédéral sur le trafic humain, le porte-parole de Meta affirme l’intention du groupe de "continuer d’informer et de s’associer aux procureurs généraux des États sur ces questions critiques".
Meta déjà épinglé par le Royaume-Uni et l’Union Européenne
Ce n’est pas la première fois que Mark Zuckerberg et sa firme sont mis en cause pour l’usage de Facebook et des autres réseaux sociaux dans le trafic humain. En février, la National Society for the Prevention of Cruelty to Children (La Société nationale pour la prévention de la cruauté envers les enfants), organisation britannique, a publié un rapport qui évoque le recours au métaverse de Meta, son projet de réalité virtuelle et augmentée. "Pour la première fois, des environnements de réalité virtuelle comme le Metaverse accessible via les casques Oculus, se sont révélés impliqués dans des crimes d'image d'abus sexuels sur des enfants", lit-on.
En juin, c’est Thierry Breton, commissaire européen, qui avait exigé des "explications" et des "mesures immédiates" de la part de Mark Zuckerberg contre l’exploitation sexuelle des enfants sur ses réseaux sociaux. "Le code non contraignant de Meta sur la protection de l'enfance ne semble pas fonctionner", a déclaré Breton. "Mark Zuckerberg doit maintenant s'expliquer et prendre des mesures immédiates", a-t-il écrit dans un tweet, annonçant son intention de confronter le PDG de Meta "en personne" le 23 juin dernier.
Thierry Breton avait affirmé que le géant du web sera soumis au règlement européen sur les services numériques (DSA) et les violations pourraient entraîner de "lourdes sanctions", comme une amende de 6% du Chiffre d'Affaires mondial de la société. Invité de France-Info le lundi 10 juillet, il expliquait: "À partir du 25 août, la loi européenne va s'appliquer. [...] Lorsqu'il y aura des contenus haineux, ou des contenus qui appellent à la révolte, voire à tuer, les plateformes auront l'obligation dans l'instant de les effacer. Si elles ne le font pas, elles seront immédiatement sanctionnées. Nous avons des équipes qui pourront intervenir immédiatement."
Meta avait déjà annoncé la mise en place d’une "task force" (groupe de travail) pour enquêter sur le rôle d'Instagram dans la distribution et la vente de contenu pédopornographique. "Mark Zuckerberg m'a confirmé qu'il avait embauché 1.000 personnes pour le faire", a ajouté Breton.
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