Les forfaits 5G seraient vendus via des pratiques commerciales trompeuses
Technologie : Orange et SFR sont assignés en justice par l'association de consommateurs CLCV. En cause ? « L'information précontractuelle délivrée aux consommateurs n'est pas satisfaisante » en ce qui concerne la couverture effective.
Après le lancement des forfaits 5G avec tambours et trompettes, voici un nouveau coup de bâton. Orange et SFR sont tous deux assignés en justice par l'association de consommateurs CLCV pour pratiques commerciales trompeuses. En cause ? « L'information précontractuelle délivrée aux consommateurs n'est pas satisfaisante » en ce qui concerne la couverture effective du réseau 5G en France, selon l'association.
Il faut dire que les opérateurs entretiennent (volontairement ?) le flou sur la couverture réseau de leurs offres ; les bandes de fréquences 700, 1 800, 2 100 MHz sont affichées avec les fréquences 3,5 GHz, et ce alors que les trois première fréquences sont déjà utilisées pour le réseau 4G. Si les opérateurs les utilisent à présent pour leur réseau 5G, ces fréquences n’apportent pas les avantages de la "vraie" 5G.
Le débit promis par les opérateurs est donc lui aussi critiqué par la CLCV. Les deux opérateurs évoquent sur ce point des débits théoriques que l’on obtient « lorsque l’on est seul à côté d’une antenne-relais ». Ce qui n’arrive jamais, indique la CLCV, qui recommande d'attendre avant de souscrire à un forfait 5G.
Demande d'une « information claire et distincte » sur le déploiement progressif
L'association demande « l’adoption d’un texte contraignant renforçant l’information précontractuelle et contractuelle des consommateurs ». Un texte qui donnerait « une information claire et distincte sur le fait que la 5G est en déploiement progressif et que donc tout le territoire n'est pas couvert, et que même en zone couverte par la 5G, les débits varient du fait des fréquences utilisées par les opérateurs, mais également du fait de la densité des utilisateurs ».
« C'est surréaliste. Nous expliquons depuis des mois que les déploiements seront progressifs. Le choix d'aller devant les tribunaux est regrettable », réagit dans Les Echos Nicolas Guérin, le président de la Fédération française des télécoms (FFT).
Pour les opérateurs, cette opération judiciaire s'ajoute à celle ouverte devant le Conseil d'Etat par un collectif d'associations, qui dénonce un lancement de la 5G en l'absence d'évaluations sanitaires et environnementales spécifiques. Par ailleurs, un autre procès leur est fait par plusieurs centaines de particuliers au Tribunal judiciaire de Paris sur des motifs similaires.
Et certaines grandes villes françaises, dont Paris, Grenoble et Lille, se font désormais désirer pour autoriser les opérateurs à installer leurs antennes-relais 5G. Enfin, un rapport du Haut Conseil pour le climat a relancé récemment le débat sur la facture environnementale des nouveaux réseaux mobiles.
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