Embelium, une alternative vraiment écologique au plastique polystyrène
A l’heure actuelle, plus personne ne peut ignorer les dégâts considérables causés par le plastique sur l’environnement. Les emballages plastique, dérivés du pétrole, ont pourtant tendance à se multiplier. Des alternatives voient heureusement le jour, qui privilégient le vrac, les consignes ou encore les contenants écologiques. C’est le cas d’Embelium, une nouvelle solution entièrement « Made in France » qui propose des emballages issus de fibres d’origine agricole, liées par du mycélium. Aux antipodes du greenwashing entretenu par les diverses formes de plastique « biodégradable », Embelium est un matériau 100% végétal et compostable, cultivé dans le Sud-Ouest. Découverte.
Si la production du plastique est un processus particulièrement polluant qui nécessite des quantités considérables de pétrole, la fin de vie de ces produits est tout aussi problématique. Chaque année, 13 millions de tonnes de plastique se retrouvent en effet dans les océans. Dramatique pour les écosystèmes marins, cette pollution est majoritairement issue de bouteilles et d’emballages divers. Ces déchets n’ont souvent eu qu’une durée de vie très limitée, comme l’indique ce rapport de Zero Waste France, selon lequel 50 % des plastiques utilisés pour la consommation sont à usage unique. Il est donc urgent de diminuer la production de ces matériaux, et de se tourner vers les alternatives qui voient le jour.
Un matériau naturel et compostable
L’une d’entre elles a récemment été conçue, ou plutôt cultivée, dans le sud-ouest de la France. Il s’agit d’Embelium, un matériau végétal destiné à l’écoconception de produits dans les secteurs de l’emballage, qui pourrait être une alternative solide pour l’isolation et la protection des objets du quotidien. Il est composé de fibres d’origine agricole locales comme le chanvre et la rafle de maïs, et de mycélium, qui agit comme liant naturel. Fabriqué avec des co-produits agricoles déjà existants, la fabrication d’Embelium ne concurrence donc pas les surfaces vouées à l’alimentation, et offre en outre aux agriculteurs une valorisation complémentaire de leur production, donc une augmentation de leurs revenus.
Peu gourmande en ressources naturelles, la fabrication de ce matériau ne requiert en outre que peu d’énergie, d’autant plus que la phase finale de déshydratation est réalisée avec des énergies renouvelables pour limiter son impact écologique. Embelium est ainsi 100 % végétal, sans additif, et vraiment compostable. D’après son créateur, après sa (ou ses) utilisation(s), il se décompose en douze semaines seulement, après quoi il peut revenir à la terre en lui fournissant un humus sain et fertile. « Embelium est emprunté à la nature ; on l’utilise, on le réutilise… et on le rend à la nature » se félicite Rémi Laurant, à l’origine du projet. Ceci ne devrait-il pas être la norme ?
Une alternative pour l’isolation des ruches
C’est en recherchant une solution naturelle et efficace pour isoler des ruches que l’idée lui est venue. Après trente ans de carrière dans l’industrie des polymères, de l’automobile, de l’aéronautique et des produits grand public, Rémi Laurant a en effet décidé de se consacrer pleinement à sa passion : l’apiculture. « L’isolation des ruches est une activité importante pour les apiculteurs qui doivent protéger leurs essaims du froid en hiver et des excès de chaleur de plus en plus fréquents en été », explique-t-il.
Mais les matériaux les plus souvent utilisés pour isoler sont la mousse et le polystyrène. Toutes deux issues de la chimie, ces solutions diffusent des plastifiants à l’intérieur de la ruche, sans compter leur impact environnemental. Rémi se fixe alors le défi de trouver une solution entièrement naturelle, efficace pour la ruche et pratique pour l’apiculteur. Après 18 mois de recherche, il met au point Embelium, et s’aperçoit que ce matériau offre de larges possibilités d’applications. Fort de son expérience professionnelle, il conçoit alors divers produits qu’il cultive dans sa grange reconvertie en atelier de culture, et lance la société Embelium.
Une solution destinée aux entreprises engagées
Face aux nombreux défauts des emballages plastiques, et notamment du polystyrène expansé, Embelium présente ainsi des avantages non-négligeables. Outre les aspects écologiques, Rémi Laurant le présente comme étant résistant aux chocs et ininflammable, en plus de constituer un isolant phonique et thermique. Il est de plus réutilisable, et peut être cultivé selon le design désiré. Si de nombreuses initiatives similaires, « bioplastique » en tête, relèvent souvent du greenwashing, Embelium constitue selon son créateur une véritable solution de rupture dans le domaine des emballages, d’autant plus qu’il parvient à le proposer à faible coût et qu’il est réutilisable.
Conçu pour les entreprises désireuses de s’engager réellement pour la transition écologique, Embelium implique un engagement complet de la part des firmes clientes, qui pourront ainsi réduire notablement leurs déchets. A ce stade, « de nombreux projets sont déjà en cours dans les secteurs des cosmétiques, des vins et spiritueux et de l’emballage en général. Il s’agit de proposer des alternatives aux mousses de calage » précise Rémi Laurant. Il imagine une large gamme d’autres applications : boites isothermes, pots de fleurs à valeur ajoutée, avec graines et en grains intégrés, pots étanches destinés à la culture et à la décoration, etc. Comme Embelium isole et protège des chocs, il pourrait également être particulièrement utile dans le secteur de la logistique et de la construction. Les particuliers peuvent directement se procurer ce matériau, notamment sous la forme d’isolant pour les ruches, sur le site Clic and Nectar.
L’entreprise n’en est qu’à ses débuts, mais cette solution locale et écologique pour l’isolation et la protection des produits semble prometteuse pour lutter contre le problème majeur posé par l’accumulation des déchets synthétiques. L’un des atouts principaux d’Embeliumréside en effet dans son cycle de vie à faible impact environnemental, de sa fabrication à son compostage en passant pour son potentiel de réutilisation. Affaire à suivre !
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