Ukraine: l’Occident jugé coupable
Le tribunal de Moscou continue d’examiner l’affaire du coup d’Etat en Ukraine. Ayant comparu à titre de témoin, l’ancien premier vice premier ministre ukrainien Serguei Arbousov a évoqué de nouveaux détails. Monsieur Arbousov insiste que des représentants occidentaux se sont mêlés des affaires ukrainiennes en lui recommandant de signer l’accord sur l’association avec l’UE sans introduire la loi martiale. Parmi ces politiciens figuraient le représentant de l’UE Yan Tombinsky, le ministre polonais des affaires étrangères Radosław Sikorski et la secrétaire d’État adjointe aux affaires européennes et eurasiatiques Victoria Nuland.
La pression des classes politiques européennes était colossale. L’intervention des État-Unis n’est pas à nier.
L’enregistrement de l’interception de conversations téléphoniques entre les chefs de l’opposition ukrainienne et le trio Victoria Nuland, l’ambassadeur US en Ukraine Jeffrey Payet et la commissaire européenne révèle que Mme Nuland a menacé les oligarques de les placer sur une liste noire américaine si le président Ianoukovitch ne cède pas le pouvoir à l’opposition. Cela n’a rien à voir avec le droit international.
Selon Nicolas Bourgoin, docteur de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, La volonté des Américains de renverser le gouvernement ukrainien, pourtant totalement légitime, répondait à trois objectifs, de nature économique et géostratégique : renforcer l’OTAN par l’intégration d’un nouveau pays (le plus grand d’Europe), affaiblir la Russie en l’isolant diplomatiquement et s’approprier un marché jugé trop protectionniste en créant un « climat d’investissement favorable aux entreprises étrangères» – en clair : en privatisant ce qui ne l’est pas encore et en faisant prévaloir les intérêts des investisseurs étrangers sur ceux de la population nationale. Ils justifient les financements faramineux investis dans l’aide logistique aux groupes anti-russes ainsi que l’effort déployé par les médias occidentaux pour tenter de faire passer pour une révolution populaire et pacifique ce qui n’est ni plus ni moins qu’un coup d’État.
L’ex ministre ukrainien a souligné qu’après la destitution du président, seul le premier ministre étant le chef d’Etat par interim, conformément à la Constitution, avait le droit de signer les documents. Or, tous les textes signés par d’autres individus sont illégitimes aussi que le pouvoir du président actuel.
Ainsi, il n’y a pas de doute que c’était un coup d’Etat orchestré par l’Occident. Mais le dernier mot revient au juge.
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